Sainte-Geneviève ne sort point, si Saint-Marcel ne la rejoint.
À la Sainte-Julienne, faut toujours que le soleil vienne ; s'il luit peu, bon pour les bœufs, s'il luit prou, c'est un bon août
En bonne disciple de Samson, j'ai toujours mis ma force dans mes cheveux. Ou plutôt pouvoir de séduction. Pas tant séduction des autres mais séduction de moi-même ou pour le dire autrement, ma confiance en moi est directement proportionnelle au shampooing-brushing.
Un moment de déprime, un coup de mou, un shampoo et ça repart.
Mais voilà, les grossesses, la baisse d'hormones, la chère ménopause et un capital génétique d'alopécie androgénique (merci maman, bonne-maman and co) ont entraîné la chute de cette partie de mon anatomie. Et je suis presque terrorisée à l'idée de me retrouver sans un poil sur le caillou comme ma belle-mère ou en sous (effec)tifs comme ma maman ou tant de femmes entre mon âge et le sien. Parce que oui, c'est effectivement très courant. Quand on est au balcon au théâtre et qu'on attend le lever de rideau, j'ai sous les yeux un parterre de crânes féminins largement clairsemés. Et non, ce n'est pas la repousse de cheveux blancs qui encadrent la raie au milieu, c'est bien la raie au milieu qui tient plus du boulevard que de la ruelle.
Je mène toutes les batailles que je peux - les compléments alimentaires comba-tifs, les masques à l'huile de ricin (plus gras, tu meurs), etc.... - et oui, ça marche sur les cheveux existants, ils sont beaux, en bonne santé, mais là où Tchernobyl est passé, plus rien ne repousse.
Alors je donne le change en gonflant un peu ce qui reste mais le miroir, mon beau miroir, me dit cruellement la vérité et que lutter contre l'alopécie, c'est peigne perdu.
Mais bon, vanité des vanités, rien de nouveau sous le soleil, comme disait le sage que je ne suis pas.
Ils sont sept. En si peu de temps, on est passé du club des cinq au clan des sept.
Ils sont nés le jour du concombre, le jour de l'avelinier (une variété de noisette), le jour de l'hémérocalle, une plante dont les fleurs se renouvellent quotidiennement, le jour du coing, le jour du basilic, le jour du grès et le jour du cyclamen. Si j'avais un jardin, voilà exactement ce que j'y planterais. A l'exception du grès, plus difficile à planter, mais dont je parsèmerais les espaces entre les différentes plantations. Ce serait joli, j'en suis sûre.
Ils sont sept. L'une est née le jour de la journée internationale des gens de mer (Gente di mare dirait Umberto Tozzi) et la journée nationale de l'arbre aux Philippines. J'aime l'idée. C'est aussi un 25 juin que Baudelaire publia les Fleurs du mal si chères à mon père et que Stravinsky créa l'Oiseau de feu à l'Opéra de Paris.
L'autre est né le jour de la marmotte et le jour du vent ou de la tempête selon les mythologies et dans tous les cas, le jour de la Chandeleur. C'est aussi la journée nationale des inventeurs en Thaïlande ainsi que le jour de la fondation de Buenos Aires et de New York.
Le troisième a le privilège d'être né le jour où Charles Lindbergh a relié pour la première fois New York à Paris à bord de son Spirit of St Louis et mieux encore le jour de la journée mondiale pour la diversité culturelle, le dialogue et le développement.
La quatrième sera tellement heureuse d'apprendre qu'elle est née le même jour que Mickey ! Et je me chargerai de lui dire qu'elle est née le même jour que la petite fiancée de l'Atlantique est devenue la première femme à gagner la Route du Rhum.
La maman du cinquième sera fière de dire que son fils est né le jour de la journée internationale de l'allaitement maternel et sa grand-tante appréciera sa naissance le jour de la fête nationale suisse.
Le papa de la sixième n'avait pas imaginé qu'elle naîtrait le même jour que celui du lancement du bitcoin.
Et la dernière - à ce jour - a l'immense honneur d'être née le même jour que celui de la création de la Croix-rouge mais surtout la même date que le dépôt de brevet du ...... presse-purée. C'est classe, non ?
Allez, pour terminer en beauté et sainteté:
Le jour de la Saint-Prosper, n'oublie pas de fumer la terre.
À la Chandeleur l'hiver meurt ou reprend vigueur.
A la Saint Constantin, compte tes sous dans tes mains.
Sainte-Geneviève ne sort point, si Saint-Marcel ne la rejoint.
À la Sainte-Julienne, faut toujours que le soleil vienne ; s'il luit peu, bon pour les bœufs, s'il luit prou, c'est un bon août
Et voilà la septième merveille du monde est née. Miss Oo7 a mis 45 minutes pour arriver sur cette planète. Elle est belle à croquer et gagne haut la main le concours de la plus coiffée des sept. Dans trois mois, on lui fait des couettes.
Bien sûr, je n'ai pas pu me rendormir quand j'ai reçu le message de Quentin et je suis restée dans mon lit, les yeux ouverts, le coeur rempli de gratitude pour tout ce bonheur qui nous est donné.
Elle porte le joli prénom de Oona, qui danse joliment avec celui de son grand frère Maoh. Elle est rentrée aujourd'hui de la maternité avec sa maman et nous avons pu aller la voir. Elle n'a que deux jours et on pourrait presque croire qu'elle a toujours été là.
Bienvenue dans cette famille, petite princesse, tes cousins sont impatients de te connaître.
Pendant ce temps, Sappho a perdu sa première dent et Amalia a fait ses premiers pas.
Pendant ce temps, Lémoni m'a refilé des poux, quelqu'un s'est servi d'un monte-charge devant notre immeuble pour voler le magnifique bonsaï de l'Homme sur le balcon et le surgélateur - bien garni sinon ce ne serait pas drôle - a rendu l'âme.
La vie, Oona, la vie des tes grands-parents dans tout son bonheur.
Après ce long intermède loin de l'hiver, nous revoici sur le pont et les affaires reprennent.
Jeudi: Soirée théâtre très moyenne. J'en attendais beaucoup pourtant, même si Anaïs ne m'en avait pas vraiment fait les louanges. Mais bon, une pièce de Goldoni qui se passe à Venise, j'avais quelques attentes. Mais l' Impresario de Smyrne m'a déçue, nous a déçus.
Vendredi: Pour lui faire plaisir, j'ai accompagné maman à la Brafa, la foire des antiquaires de Bruxelles mais bien sûr, je suis la fille de ma mère et j'ai aimé tout autant qu'elle flâner de stand en stand, admirer la vaisselle ancienne, les tableaux, les sculptures, j'ai regardé d'un autre oeil les Bouddha et autres Vishnu, j'ai flashé aussi sur des pièces plus modernes. Un tableau en particulier a attiré mon attention parce qu'il représentait l'église de la Salute à Venise. Je l'ai pris en photo, l'ai envoyé à l'Homme qui m'a demandé le prix. J'ai posé la question et la petite dame m'a répondu "16000 euros. Je vous le note ?" "Non merci, ça ira". Le soir, on a enfin regardé "Anatomie d'une chute". Je suis restée perplexe.
Samedi: C'était l'anniversaire de Jules hier et il fête ses 6 ans avec ses copains aujourd'hui. Le soir, nous sommes allés le récupérer avec Sappho et ils sont tous les deux venus dormir chez nous. C'est très différent de n'en avoir que deux et qui plus est, les deux aînés. L'ambiance est très différente, beaucoup plus relax et ils sont très drôles tous les deux. On a fêté la Chandeleur avec eux, beaucoup ri et ils ont dormi comme deux marmottes.
Dimanche: Ils dormaient chez nous parce qu'on les emmenait le lendemain matin voir Pierre et le loup, cadeau de Mamy B. L'après-midi, retour chez Jules, pour fêter son anniversaire cette fois avec la famille. Grande réunion familiale, un peu beaucoup pour Anaïs et Simon qui n'étaient pas en grande forme.
Lundi: Ce soir, on était invité chez Anna et Patrice, nos voisins préférés dans l'immeuble. Invités pour un apéro mais qui s'est prolongé bien au-delà de 2 heures. On se côtoie depuis longtemps, l'Homme a trouvé en Anna une partenaire à sa hauteur dans les démêlés qui nous opposent au syndic ou à d'autres co-propriétaires et il était temps qu'on se connaisse un peu mieux. C'était sympa et je crois que ça nous a fait plaisir à tous les quatre.
Mardi: Anaïs et Simon ont décidé d'aller chez le médecin vu leur état de plus en plus malade. Nous sommes donc aller récupérer les garçons à l'école et assurer le début de soirée chez eux. Un éducateur m'a demandé si j'étais la grande soeur d'Anaïs, c'est un peu "tout flatteur vit aux dépens etc...." mais malgré tout c'est toujours agréable à entendre. Les garçons étaient super sages et Jules a fait de gros efforts pour nous persuader qu'il était à la hauteur de la journée de demain: premier restaurant avec nous pour ses 6 ans.
Mercredi: Et oui, c'était aujourd'hui la journée de Jules. Comme pour Sappho, il y a 8 mois, c'était à son tour de passer une après-midi resto, expos et autres plaisirs si affinités pour ses 6 ans. Il a passé haut la main le test du resto, lui l'hypermobile est resté sagement sur sa chaise, s'est enfourné les 3/4 d'une belle pizza, a reçu de l'eau dans un verre à vin et a trouvé très cool de boire comme un adulte (!). On a fait ensuite deux expos, une sur le monde des miniatures, assez impressionnante et une visite du musée du chocolat. Mais, même s'il est intéressé, il ne reste pas longtemps concentré. On est donc rentrés assez tôt et il a encore eu le temps de regarder un documentaire sur les éléphants.
Voilà, voilà, à part tous ces moments précieux avec les pioux, on a fait plein d'autres trucs mais la liste est trop longue pour être consignée ici.....
Après avoir terminé l'année 2023 et commencé 2024 sur les chapeaux de roue, nous avons pris l'avion le 2 janvier pour une destination inattendue. Bien sûr, on savait où on allait mais ce n'est sans doute pas le premier pays que j'aurais choisi pour fêter un an de retraite. Mais G. et C. nous ont proposé de partir en Inde, et contre toute attente, l'Homme a dit "Pourquoi pas ?". Dans ces conditions, je n'ai pas chipoté sur la destination et j'ai signé des deux mains.
Il me restait malgré tout quelques appréhensions mais celles-ci se sont complètement évanouies dès que j'ai posé le pied sur le sol indien. J'ai dans un premier temps été étourdie par le concert ininterrompu de klaxons et la densité de circulation mais petit à petit, je me suis détendue tant la circulation était fluide. En 3 semaines, je n'ai pas vu un seul accident ni le moindre accrochage. Après l'oreille, ce sont mes yeux qui en pris plein la vue. Jusqu'au dernier jour, j'ai été éblouie par l'arc-en-ciel de saris colorés et chatoyants et l'élégance dont ce vêtement habille chaque femme, quelle que soit sa morphologie.
Notre voyage avait la forme d'un sourire. De Chennai, ancienne Madras, à Goa, en passant par Pondichéry, Tanjore, Ooty, Cochin, Hampi et tant d'autres étapes aussi variées que dépaysantes.
J'ai tout aimé: le vert inédit des rizières, les plantations de thé comme autant de petits coussins verts, les temples époustouflants, les uns creusés à même la roche, les autres construits en énormes blocs de pierres, la dévotion incroyable des Hindous - j'ai moins aimé toutefois me déchausser les jours de pluie, marcher dans la boue et remettre mes baskets sans avoir l'occasion de me laver les pieds mais bon, sortir de sa zone de confort, cela ne peut pas faire de mal parfois -, je suis devenue une spécialiste de la mythologie indienne - bon, niveau 1, mais quand même, je ne m'en sortais pas trop mal -, la visite d'Auroville, cette utopie des années 70, la découverte des banyans, la soirée de mon anniversaire dans un ancien palais de riches commerçants Chettyar, la fête de Pongal, les kolams devant les maisons, ces magnifiques symétries dessinées par les femmes chaque matin, les visites de palais plutôt pas laids, la visite d'un jardin de plantes ayurvédiques, la journée en bateau sur les backwaters au milieu des jacinthes sauvages et des lotus, les deux safaris dont l'un à 6 heures du matin qui nous a permis de voir, chose très rare, un éléphant dormir couché près de son bébé de quelques semaines (normalement les éléphants dorment debout pour éviter de prendre trop de temps à lever leur lourde carcasse en cas de danger et ne s'autorisent à dormir couchés que lorsqu'ils se sentent en confiance), le magnifique site de Hampi, la cuisine indienne malgré le côté parfois fort fort épicé et surtout surtout j'ai été conquise par les Indiens, leur sourire, leur gentillesse et leur permanente envie d'être photographiés avec nous.
Une semaine après notre retour, je suis toujours sous le charme. Je pourrais y retourner demain. Sans doute à un autre rythme. Mais cette Inde-là, celle du Sud, m'a définitivement séduite.
S'il n'y avait pas eu le départ douloureux de Michèle, cette année aura été tellement belle !
Elle a commencé toute en merveille avec l'arrivée d'Amalia, pour tout dire la sixième merveille du monde, le 3 janvier.
J'ai passé le mois de janvier comme un hamster sur une roue pour essayer de finir tout ce que je voulais finir et jusqu'à la dernière seconde, j'ai donné le meilleur de moi-même. Et puis j'ai clôturé 40 ans de carrière, l'estomac noué, le coeur serré, les yeux noyés.
Et la nouvelle vie a commencé. Il m'a fallu une ou deux semaines d'adaptation, surtout en termes de cohabitation permanente avec l'Homme, mais une fois les compteurs ajustés, un nouveau bonheur s'est installé. Je crois que ce qui m'a fait et me fait encore aujourd'hui le plus plaisir dans le nouveau format, c'est le droit de dormir longtemps. Alors bien sûr, pas tous les jours, selon les impératifs du calendrier, mais souvent. Et au bout de quelques semaines, je me suis surprise à ne plus répondre à la sempiternelle question "Comment vas-tu ?" " Bien mais fatiguée" au point que je m'énervais moi-même de cette réponse invariable. C'est fini, je ne réponds plus jamais en fonction de mon besoin de sieste. Et je trouve ça très luxueux.
L'autre luxe est de pouvoir partir en vacances quand on veut ou presque et autant qu'on veut ou presque. Et cette année-ci, nous n'avons pas lésiné sur les kilomètres qui nous ont amenés quatre fois en Italie, seuls ou entre amis. La montagne, par deux fois, un grand étoilé transalpin, autre grand plaisir de l'année écoulée, et Venise l'incontournable.
Et puis le coup de folie, le concert de Stavros Xarchakos, sous l'Acropole à Athènes, sans doute un des plus beaux moments de l'année si pas de ma vie, dans ce registre.
Mais sans doute ce que je chéris le plus au monde, ce sont les moments avec les pioux, seuls ou en groupe, ces deux mois d'été avec eux, un peu, beaucoup, à la campagne, à la mer ou à Disneyland Paris. Je peux regarder inlassablement les photos sur mon téléphone ou relire les billets de ce blog qui les concernent avec délectation pour revivre ces moments-là.
Octobre a vu ma reprise en main en termes d'activité physique et j'ai le meilleur coach de la planète. Ce n'est pas parce que c'est mon fils que je le dis mais il est le meilleur pédagogue qui soit. Et je n'ai pas l'intention de m'arrêter en si bon chemin. Dommage que son père ne soit pas aussi discipliné et disposé à passer le seuil d'une salle de sport.
En somme, une année sous le signe de la famille, de ma tribu, de mes pioux, des amis, de la musique, du soleil, des vacances, des bouquins.... S'il n'y avait pas les petits bobos insignifiants à la main, aux genoux, aux poumons et le reste du monde qui part en sucette, 2023 a été une année magnifique !
Et 2024 s'annonce joliment.
Celle qu'on croyait indétrônable a pourtant dû laisser sa place à une chanson aussi vieille que moi et All I wanted for Christmas is cette année Rockin' Around the Christmas tree.
Ce fut à nouveau un Noël joyeux, tout le monde était de bonne humeur, les enfants étaient exemplaires, le repas était délicieux, les cadeaux merveilleux. Mamy L. a tenu le coup jusqu'à minuit et a pu profiter des desserts cette année. Jules était très fier de la salade de fruits "trop piquants" qu'il avait préparés avec Thierry et de la divine mousse au chocolat au thé matcha préparée avec sa maman. Lémoni était la princesse de la fête dans sa robe et sa cape à paillettes. Maoh est resté vaillant et sage jusqu'à une heure du matin.
Et pour la première fois depuis bien bien longtemps, on a passé des morceaux indélébiles tels Céline Dion ou Mort Schuman et Cécile, Maïté et Anaïs se sont levées comme une seule femme pour reprendre les morceaux en choeur. Ce n'était pas du goût de tout le monde, morceaux non pas indélébiles mais débiles, trop de bruit, sourires coincés, etc.... et moi qui aurais bien voulu me joindre à la bande de chanteuses joyeuses, j'ai affiché le même sourire coincé et essayé de calmer les ardeurs auxquelles je voulais participer. All I wanted for Christmas was Rockin' Around the Christmas tree. Mais mon côté "tout le monde doit être content" me bride. Des épisodes comme celui-là, j'en ai plein ma hotte. Et j'en ai plein les bottes de mon moi-même.
L'année prochaine, promis juré, I will let it go, let it go, let it go....
Lundi: Sur un long weekend de 4 jours à la campagne, avec l'intention de tailler la glycine avant qu'elle ne nous échappe au printemps, petite escapade d'un jour Lille-Paris pour aller retrouver Véronique. On a bien failli rater nos trains respectifs, mais par je ne sais quel miracle, on est arrivées toutes les deux à la même heure à la Gare du Nord. Chouette journée à nous deux, malgré la pluie. Cappuccino, petit tour au Bon Marché pour un petit bain de luxe, resto chinois choisi au hasard des gouttes et jolie découverte, expo au musée Maillol: l'expo permanente de Maillol et dans un style complètement différent, une expo temporaire cette fois dédiée au peintre congolais Chéri Samba. Un peu déconcertante mais moi j'ai aimé. Et point d'orgue de la journée papote, l'apéro au Bar Hemingway du Ritz. Avant de repartir vers nos pénates respectives.
Mardi: Dernier jour à la campagne, on l'a fait courte, la campagne sous la pluie, cela n'a jamais été notre tasse de thé. J'en ai profité pour ranger une étagère de la bibliothèque de notre chambre et emmener un Charles Dickens pour nos soirées au coin du feu.
Mercredi: Lunch avec T. Elle me raconte qu'elle partira une dizaine de jours à la mer au printemps, comme elle le fait chaque année. Elle va toujours au même endroit, à Coxyde, dans un appartement face à la mer. L'immeuble a déjà une bonne cinquantaine d'années et c'est le seul de cette plage à abriter une piscine intérieure. Mon coeur bat la chamade. C'est l'immeuble dans lequel les parents de ma meilleure amie d'enfance avaient un appartement et où bien sûr, nous avons passé des moments merveilleux, connu nos premières amours et profité de la piscine. Le temps d'un instant, j'ai perdu 50 ans et je me suis retrouvée là-bas, avec elle, nous avions 15 ans puis 16 ans. Et c'est là aussi qu'une voiture l'a fauchée à vélo, à quelques semaines de son mariage, à 21 ans.....
Jeudi: rendez-vous chez le kiné pour ces satanés genoux. J'avoue que je suis un peu découragée, je ne vois pas vraiment d'amélioration. Mais lui a l'air optimiste.
Vendredi:Séance manucure-pédicure avec mes deux filles et Jules et Samuel à nouveau en congé pour cause de conférence pédagogique. Ces deux-là jouent ensemble ou séparément pendant des heures et c'est un pur bonheur de les avoir.
Samedi: Dîner d'anniversaire pour Joséphine chez M. et C. C'est toujours un plaisir de nous retrouver tous les six. C'est parfois aussi houleux. Et ça n'a pas raté, dans le contexte de la situation au Moyen-Orient, le ton est monté. Pour une fois, ce n'est pas trop l'Homme qui l'a ramené mais M et S qui ont défendu des points de vue je suppose différents. Je dis "je suppose" parce que c'est plus fort que moi, dès que les décibels grimpent, que les joues s'enflamment, je ferme les écoutilles, voire mieux si je peux, je quitte la table. J'ai rejoint C dans la cuisine qui préparait le dessert. Joséphine a suivi. Et quand la vague est passée, nous sommes revenues à table avec les desserts. Dieu que je déteste les prises de bec de ce type. Le pire, c'est que je n'ai aucun avis sur la question, je ne vois que des gens qui souffrent et je me fous éperdument de donner raison à l'un ou tort à l'autre ou encore d'essayer d'expliquer le pourquoi du comment de ces situations.
Dimanche: C'est le jour du Grand Saint. A nouveau le plaisir était au rendez-vous. Même les deux grands qui nous donnent l'impression de douter de son existence m'ont tout l'air d'avoir complètement rangé leurs doutes au placard pour ces quelques jours où St Nicolas a visité toutes les maisons qui l'attendaient. Et pour l'Homme et moi, le plaisir d'accueillir tous nos enfants autour de la table.
Jules, Sam et Maoh sont restés dormir pour passer la journée de lundi chez nous.
Pas de bol, en fin de journée, l'Homme donnait des signes de fièvre du dimanche soir. Et le lendemain, se testait positif au Covid. Bonheur !
Du pain et des jeux. En l'occurence du pop corn et des numéros. De cirque.
Si l'expression latine d'origine est plutôt péjorative, je veux néanmoins l'utiliser dans un sens plus ludique, concentré du plaisir éprouvé ce dimanche lors de cet après-midi en famille au cirque. 5 enfants de 2 à 6 ans, 5 adultes de 31 à 66 ans, tous bon public. La palme d'or du plaisir allait à l'adulte de 31 ans et au petit bouclé blond de presque 6 ans qui riaient tous deux du fond du coeur aux facéties du clown Angelo. Jules et Sappho, tous deux élève et ex-élève de l'école du cirque ont écarquillé les yeux et bé la bouche (les puristes du petit Grévisse ou du Bescherelle, passez votre chemin, je sais que béer est un verbe défectif mais j'aimais bien cette nouvelle version) devant les prouesses extraordinaires des acrobates aériens, vertigineux ou poétiques et des équilibristes casse-cou.
Mes yeux n'ont pas arrêté d'aller et venir entre les numéros présentés et le regard émerveillé de mes pioux. J'adore cette magie de deux heures qui fait pétiller les yeux.
Quand on a repris le chemin vers la voiture, nous avons coupé par un raccourci qui traversait le campement des artistes et leur longue rangée de caravanes, les unes plutôt luxueuses, les autres beaucoup moins. Certains artistes fumaient une petite cigarette, un manteau terne jeté sur leur tenue de scène pailletée, en attendant la reprise de la séance du soir. Et je me suis souvenue. J'ai repensé à mes 15 ans quand ce même cirque campait le long de l'hôpital où travaillait ma maman, sur le chemin que j'empruntais matin, midi et soir pour aller à l'école. Je me souviens de m'être enflammée pour un acrobate, un peu moustachu et même pas beau, et lorsque j'ai fini par repérer la caravane qu'il habitait, je n'ai cessé d'espérer le croiser à chacun de mes passages. Puis le cirque a repris la route, moi j'ai trouvé une petite caravane miniature bleue comme la sienne dans un magasin de Dinky Toys et je l'ai gardée précieusement. J'ai complètement oublié l'artiste mais la caravane, je l'ai toujours .....
Crédit photo: Cécile
Cette petite bouille d'amour aux yeux ensorcelants peut se transformer en véritable boule colérique inconsolable. Il suffit de trois fois rien. Une chaussette à la couture inconfortable, un biscuit plus petit que les autres, une peluche de persil sur la purée ou un peu de pâte à modeler qui colle au doigt. La moindre contrariété la transforme en dragon. Elle aime les princesses autant que les sorcières ou les méchants. Elle vénère les Maléfique, Jafar, sorcières et autres dragons que tous les autres enfants craignent les deux mains sur les yeux. Mais elle ressemble à une poupée. Elle est une merveille déconcertante....
Aujourd'hui elle a trois ans. Sa maman lui a dit qu'il y aurait des cadeaux. Elle répond "Non, des gâteaux". "Oui mais aussi des cadeaux". "Oui mais aussi un gâteau". Elle a un palais en forme de sucre d'orge.
Et elle a eu des gâteaux et des cadeaux. Et surtout ses cousins venus la fêter. Ses yeux ont brillé toute la journée. Mais ils ont pétillé encore un peu plus fort quand Sam Sam est arrivé et qu'il lui a dit "Bonjour Lémoni" avec tout son charme de crooner. Et quand tout le monde a chanté "Joyeux anniversaire Lémoni", Sam Sam a dit "On a oublié Hip Hip Hip Hourra !".
Je crois bien que pour la première fois, elle a réalisé qu'elle était la reine de la fête. Et que rien ne pouvait la rendre plus heureuse.