Je n'ai pas l'habitude du grand luxe. Mais comme beaucoup, sans doute, il m'attire parfois. Mais comme ce n'est pas mon vrai moi, je coince souvent.
Il y a ainsi des boutiques où je n'ai jamais osé mettre les pieds. Parce que si je passe devant et que je pourrais prendre un peu de temps pour y entrer, je ne suis absoluuument pas habillée pour prétendre jouer les clientes. Prenons Natan: Jamais je n'en ai franchi le seuil. Primo, j'attends de faire du shopping avec Josiane qui est la seule personne que je considère digne d'entrer dans ce genre de boutique et que, dans son ombre, je devrais pouvoir passer inaperçue. Deuxio, il faut que je planifie d'y aller et que je m'habille en conséquence. J'arrive pas à me dire que je peux y aller en jeans sans avoir l'air plouc. Inconcevable pour le lobe snob de mon cerveau. Mais paradoxalement, je trouve les potiches de ces boutiques parfaitement antipathiques et plus snob que snob.
Il en est d'autres où je peux passer la porte plus ou moins sereinement. Genre "Senteurs d'ailleurs", la plus snobissime des boutiques de parfums fragrances. N'espérez pas y trouver du Lancôme ou du Guerlain, on n'y vend que du Diptyque, Penhaligon's ou Santa Maria Novella. Bien sûr là, je prends un air de grand air, je minaude (sauf si Cécile est avec nous (Françoise et moi), j'ose pas trop). Et j'avoue que j'adore ces parfums mais je sors toujours de ce palais suprêmement agacée des courbettes suaves que l'on m'a prodiguées.
Ou encore la petite boutique de Nicolas Woit que j'aime tant: je parviens à y rentrer une fois sur dix, même que la dernière fois, j'ai poussé l'audace jusqu'à essayer deux trois robes. Si bien que je ne voyais pas comment sortir de là sans rien acheter. C'est vrai quoi, j'avais pris une demi-heure du temps d'un grand créateur - qui n'a forcément qu'une seule cabine d'essayage -. Il a fallu que je perçoive l'indignation et le reproche poliment étouffés de Maïté pour me conduire en mère bon exemple et sortir en remerciant, mais les mains vides.
Le plus bel exercice du genre, ce fut de rentrer 22 rue Cambon - je n'ai pas vraiment eu le choix, je voulais du n°22 et y'a que là qu'on peut le trouver. J'ai réussi à jouer la grande dame chic, touriste à Paris mais habituée du lieu - enfin, c'est ce que j'ai cru sur le moment mais je suis sûre que les petites vendeuses hyper classe n'étaient pas dupes - et acheter deux bouteilles de n°22 (une pour moi, une pour un cadeau). Jusqu'à ce que mes copines sorcières me rejoignent, pas discrètes pour deux sous (surtout Cat et Kristien) et qui ont poussé l'audace jusqu'à se faire maquiller, essayer plein de trucs et finir par n'acheter qu'un peutit anti-cernes et un minuscule chéplukoi.
Et oui, j'ai gardé le sac en papier chic chic Chanel et le camelia en souvenir. En vraie petite snob....
Ce n'est pas du snobisme, c'est l'amour des choses belles et rares...
Rédigé par : Froguette | 19 septembre 2007 à 02:14