Un concert comme je les aime. Ce n'est jamais que la dixième fois que je vais le voir mais c'est un peu comme un rendez-vous que je ne peux absolument pas manquer. Il concentre à lui seul ma fibre grecque et mes années de jeune mariée: les moments délicieux avec l'Homme dans le resto dont nous avions fait notre QG et où le patron nous faisait toujours une petite place, même si nous ne consommions que du vin ou un dessert et où nous refaisions le monde avec Yanni guitare et Yanni bouzouki entre deux prestations; les moments délicieux sans l'Homme où je passais en boucle de la musique grecque captée avec toutes les peines du monde sur Radio Campus, une des seules radios libres des années 80 qui passait ce que l'on retrouve sans problème aujourd'hui sur Internet sous le vocable "Musiques du Monde". Dalaras, c'est tout ça pour moi et je ne m'en lasserai jamais.
Une petite intervention chirurgicale de rien du tout sous anesthésie locale. Totalement sans douleur. Même si l'infirmière en a fortement douté au vu des grimaces de souffrance crispée que je lui adressais. "Vous avez mal ?" "Non, pas du tout mais j'anticipe !". Elle a dû me prendre pour une de ces cinglées....
Un lunch avec deux amis métis que je connaissais séparément et qui travaillent maintenant ensemble et une discussion extraordinaire sur leur perception de l'Afrique et de son fonctionnement. J'ai fini par me sentir plus Africaine qu'eux dans la tolérance à l'à peu-près et au lâcher prise. Mais bien sûr, je la comprends quand elle me dit que la coiffeuse la plante en plein milieu de son soin, demi-tête faite et l'autre pas, en disant "Revenez demain, je dois absolument partir..." .
Une pièce de théâtre impromptue (Mamy B. avait gagné deux places) assez interpellante et très bien jouée sur l'impact des chatrooms sur les zados et dans ce cas bien précis sur les envies de - ou les pousse au - suicide. Sur le potentiel malveillant qu'il y a en chacun de nous aussi. Brrrr !
Un bouquin passionnant, une brique de 750 pages mais que je retrouve avec délice tous les soirs (et les matins de ce long weekend): Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia. Le portrait d'une génération, celle de mes parents, mais en France, la fin de la guerre, la libération, l'Algérie et les exilés de l'Est, passés définitivement à l'Ouest, abandonnant derrière eux femme et enfants. Poignant mais toujours l'humour, toujours l'humour.
Eyjafjallajökull. Dommage qu'on n'ait pas demandé aux Espagnols ou aux Italiens. Ce serait encore plus savoureux.
Ma chef est Finlandaise. Quand elle téléphone à ses enfants, on dirait une cascade de montagne qui rebondit sur les cailloux du torrent. Et cela en devient joli. Surtout quand elle dit à la fin: "Moï, moï, moï !". (Salut, salut, salut !).
A part ça, qui aurait pu croire qu'un jour de 2010, on aurait levé le doigt en disant "Oh, écoute, un avion !". Surréaliste.
A part ça aussi, ils ont pas mal de poussière à prendre en Islande. Hoover et Swifter vont faire un bon chiffre d'affaires chez eux.
Dans la salle de bains, entre brosse à dents et brosse à cheveux, Maïté m'interpelle le plus sérieusement du monde:
- Est ce que j'ai bien entendu ? Il va faire 14 à 16° les prochains jours ?
- Oui, il paraît (et c'est pas trop tôt).
- Tu te rends compte que l'heure est grave ? Ca ne va pas du tout. On n'est pas prêt. Il va falloir enlever les pulls, tu comprends ça ?
- Ben oui. Et alors ?
- Mais on n'est pas prêt. Tu as déjà vu comment on est en dessous des pulls ? Po,po, po, po, po (traduisez: aïe, aïe, aïe, aïe)
Rire sous cape:
Je sors du bain, j'attrape un drap de bain, j'entends gling gling, tiens une alliance qui roule au sol.... Ah bon, il a perdu son alliance sans s'en rendre compte ? Tiens tiens....
Dix heures du matin, il m'appelle:
- J'ai un problème.
- Ah bon ?
- J'ai perdu mon alliance....
- Quoi ? Tu es allé nager ? (Là, un mot d'explication s'impose: jeune marié, il a perdu son alliance dans une rivière et sa première alliance a probablement fini sa course dans l'estomac d'une truite)
- Ha, ha, ha, c'est pas drôle.
- Mais où l'as-tu perdue alors ?
- Je ne sais pas, tu ne peux pas regarder dans la chambre ? Ca m'ennuie vraiment.
- D'accord, je vais aller voir. Je t'appelle si je la trouve.
- Tu peux m'envoyer un sms plutôt ?
- Ah bon, tu n'es pas au bureau ? (sur le ton le plus suspicieux que j'ai pu trouver)
- Mais si, mais si, mais je dois partir en réunion (sur un ton de plus en plus ennuyé)
Je n'ai pas pu continuer plus longtemps à jouer avec son embarras. Je lui ai dit que je portais son alliance à côté de la mienne. Son soulagement m'a fait rire de bon coeur.
Rire aux éclats:
Dernière réunion avec le comité du personnel en fin de mandat. Pour célébrer deux années de bonne collaboration, le Directeur ouvre le champagne. L'ambiance est détendue et les petits biscuits circulent. Le président du comité, Anglais pur British, long maigrichon, très pâle et très blond, amasse quelques petits biscuits devant lui pour ne pas attendre le prochain passage. Je me moque gentiment de lui et je veux lui dire qu'il me fait penser à Tic et Tac, les jolis petits écureuils de Disney. En anglais, Chip and Dale. Pas de bol, je me plante et je lui dis:
- John, you look like the Chippendales.
- Really ? rougit-il, totalement abasourdi par le compliment qui, de toute évidence, ne colle pas à son profil.
- Yes, look at you, insiste-je.
La fille à côté de moi se rend compte de ma méprise:
- Do you mean Chip and Dale ?
Et c'est là que je ris aux éclats en piquant un fard plus rouge que Donald Duck en colère...
Un weekend bien rempli à nouveau mais rien que pour nous, cette fois. Enfin si l'on peut dire.
Petit sourire en coin chez le coiffeur samedi matin. La dame à côté de moi lit pendant qu'elle se prête aux mains expertes en brushing d'une jolie brunette. La jolie est aussi une petite sympathique qui aime entretenir la conversation, même à celles qui visiblement préfèrent lire. Et la jolie brunette de demander à la gentille dame:
- Vous lisez quoi ?
- La mauvaise vie (et de lui montrer la couverture)
- Ah bon ? Et c'est bien ?
- Oui, vous ne connaissez pas ? C'est ce livre qui a fait un peu scandale dernièrement en France. Vous connaissez Frédéric Mitterrand ? C'est sa vie qu'il raconte.
- Non, c'est qui ?
- Le Ministre de la Culture en France (dit la gentille un peu interloquée)
- Ah bon ? C'est un ministre de la culture qui écrit un livre ? Ah c'est drôle, ça ! Et il dit qu'être ministre, c'est une mauvaise vie ?!? (demande la jolie encore plus interloquée).....
Grosses larmes le soir, comme toujours quand je regarde un film qui m'émeut. J'avais lu le livre il y a quelques années, je ne savais pas qu'ils en avaient tiré un film. Très long mais très beau. Les cinq dernières personnes que j'ai rencontrées là-haut de Mitch Albom. J'avais beaucoup aimé le livre, j'ai adoré le film.
Rires des enfants le matin devant les trésors apportés par St Nicolas. Cela nous aura pris l'après-midi d'hier mais voir leur plaisir vaut bien ça. Ils ont beau avoir totalement dépassé la date de péremption pour ce genre d'événement, ils n'imaginent même pas que l'on puisse ne pas garnir la cheminée le matin du 6 décembre.
Toutes celles qui lisent ce blog (j'insiste: celles, les ceux, je sais pas, je suis pas sûre) font des listes, le contraire m'étonnerait. Ou alors qu'elles lèvent la main et me signalent leur différence.
Des to do lists, parfois pour les plus positives d'entre nous des "did-it" lists, des listes de courses (sur des bouts de papier de récup, des post it, des petits carnets), les listes pré-vacances triées en sous-listes (j'emmène quoi, ne pas oublier de faire avant de partir, check-list genre fermer le gaz, l'eau, vider la poubelle, le lave-vaisselle, le frigo), les listes pour les autres (généralement une liste de choses à faire quand on est pas là, alors qu'"ils" avaient justement prévu tout autre chose), une liste de livres, CD, films qu'on voudrait acheter, louer, voir, des listes de menus, les listes des grands travaux à entreprendre dans la maison (repeindre ici, vernir là ...) , de ce qu'on voudrait bien s'offrir un jour ou l'autre et qu'on ne s'offrira probablement jamais (un Wurlitzer, un vieux kicker, un stage de 6 mois à Ballymaloe...), de ce qu'on voudrait faire (installer l'électricité dans ma maison de poupées, trouver un chouette cours de yoga, s'inscrire chez Slow Food, ...), des voyages qu'on voudrait (encore) faire (je ne liste pas ici parce que je suis en conflit ouvert avec l'Homme à ce sujet et je boude, donc il ne doit pas savoir - en fait, il sait très bien), des gens/amis que je voudrais/devrais inviter, des expos à voir, des rendez-vous à prendre (dentiste, dermato, orientation scolaire pour Q.), et je peux continuer à l'infini.
Ces listes se retrouvent un peu partout, dans des carnets de listes (ben oui...), dans le tiroir de la cuisine, sur l'ordi (y'a même une fonction post it prévue à cet effet), sur le frigo, à côté de mon lit (pour quand j'y pense quand je dors), dans la salle de bains (pour quand j'y pense quand je me brosse les dents), dans mon sac, au bureau, et j'en passe.
Papa m'a offert pour mon anniversaire un livre de Charles Dantzig intitulé "Encyclopédie capricieuse du tout et du rien" écrit sous forme de listes. On y retrouve la liste des plus belles routes du monde, la liste des choses douces, la liste des avantages et des désavantages de l'amour, la liste des femmes comme on en voudrait dans sa famille, la liste de ce qu'on a jamais vu, la liste des chansons de variétés tragiques...
Et aujourd'hui, sur Wikipedia, j'ai tapé "listes" et je suis tombée à la renverse. Jetez-y un coup d'oeil, vous n'en croirez pas vos yeux: il y a, entre autres mille et une listes, la liste des langues par ordre alphabétique, la liste des noms latins des villes européennes, la liste des personnages historiques appelés le Bon (le Grand et le Petit aussi), la liste des aqueducs romains, la liste des évêques de Belgique (mais aussi de Rouen, Aix en Provence ou Agen), la liste des nuages et des vents, la liste des oiseaux de fiction (José Carioca, Maïtre Hibou et Fumseck entre autres), la liste des îles grecques mais aussi des îles de Suisse !! (liste vide en fait, c'est malin) et encore autant d'autres complètement loufoques et curieuses.
La procrastination est la caractéristique majeure qui unit les membres de cette famille. Demain est autre jour. Fans de Scarlett, levez-vous ! Ne faites pas aujourd'hui ce que vous pourriez remettre à demain.
Quentin et Maïté sont passés orfèvres en la matière. La simple idée de s'avancer dans son boulot stresse Quentin. Qui sait si le prof ne déciderait pas à la dernière minute d'annuler tel ou tel devoir, ce serait vraiment trop bête d'avoir fait quelque chose pour rien.
Maïté elle, ne peut fonctionner que sous stress. L'adrénaline de la dernière minute. Jusque là, elle cogite à la manière de faire ou de ne pas faire.
Anaïs est moins régulière mais a quelques jolis essais à son actif. Tous trois n'ont qu'un mot à la bouche: "Attends", "Tout de suite" (traduire: PAS tout de suite), "je finis un truc et j'arrive".
Ceci dit, ils ne sont probablement pas tombés loin du nid. Et celui des deux qui n'aura pas l'honnêteté de le reconnaître n'est certainement pas le moins procrastinateur des deux.
Nous parvenons d'ailleurs à rendre fou un couple de nos amis dont la devise "Ne pas remettre à demain..." est appliquée à la lettre. A l'extrême. Au point, lorsqu'ils nous reçoivent, de débarrasser la table COMPLETEMENT dès le dernier café poussé (càd, le bouquet de fleurs d'origine à nouveau déposé sur ladite table et la cuisine nickel chrome comme sortie d'un magazine). Alors que chez nous, ce rangement post-bonne soirée peut bien attendre le lendemain. Mais au moins, on ne donne pas à nos invités l'impression que la soirée est terminée et qu'ils feraient bien de lever le camp.
Ces amis-là ne comprennent pas qu'on mette plus d'un an à peindre une porte, changer une lampe ou réparer un robinet. Moi non plus, en principe, mais j'ai déjà tellement la réputation d'une emm... pour les 4 qui doivent vivre avec moi que je me modère, quoi qu'ils en pensent.
Moi, je vis la procrastination surtout au bureau. Tout ce que je ne fais pas bien, je reporte au lendemain, au surlendemain, à la semaine suivante et ainsi de suite. Jusqu'à être acculée. Et de finalement mal faire ce fichu rapport ou ce foutu document.
Il paraît que cette tendance affecte particulièrement les personnes atteintes de perfectionnisme. A y regarder de plus près, je dois bien avouer que ce n'est pas faux. Et que, chez nous, quand on s'y met, on vise le top. Et en général, on peut dire que si ce n'est pas LE top, c'est top quand même. Maïté dans ses créations, Anaïs et moi dans l'art de recevoir et la cuisine, les hommes dans tant et tant de disciplines différentes que c'en est écoeurant.
Mais comme il est rare d'atteindre la perfection autrement que par essais et erreurs et que nous vivons mal l'idée de faire une erreur, on contourne le problème en ne faisant rien. Enfin, façon de parler. On fait mille et une autres choses que ce que l'on devrait faire.
Dernières procrastinactions du moment:
Les bouteilles vides attendent un trajet vers la bulle à verre depuis au moins 6 mois
Les chaussures d'été attendent toujours d'être rangées
Cela fait 15 jours que je dois répondre au mail de V.
Cela fait plus de trois mois que je devrais équiper Quentin en draps, taies et housses de couette
On pense commander un nouveau four qu'on a déjà identifié depuis juillet
Je continue ?
PS: Ce billet est en construction depuis le 14 août.
Petit à petit, le cadre de certaines de mes bonnes résolutions 2006, 2007 et 2008 est en train de se mettre en place. La forme, pas les formes.
Après avoir stabilisé la gym du mercredi midi avec les collègues (toujours plus facile quand on se fait tirer-pousser par les autres), je nous ai inscrits tous les cinq dans un club de badminton. Génial ! Deux fois par semaine, je retrouve enfin le plaisir du mouvement, de la tension dans les muscles. Bien sûr, il faut qu'on trouve nos marques à cinq. Si je veux transpirer un peu et toucher quelquefois le plumeau, j'ai intérêt à bien choisir mon partenaire. L'homme, lui, en veut tellement aussi qu'il ne me laisse pas beaucoup l'occasion de toucher le plumeau. Jouer avec Quentin, c'est plus didactique mais en même temps, sa façon de renvoyer le volant sans avoir l'air d'y toucher est assez démotivante; avec les filles, tout dépend du jour, mais quand elles sont fatiguées, je peux un peu me dépenser.
Puis je me suis inscrite à un cours de barre à terre deux fois par semaine. Enfin, "m'inscrire" est un peu gonflé. Disons que j'ai pris mes renseignements, j'ai un mail qui me donne toutes les explications et j'ai enregistré dans mon calendrier électronique tous ces rendez-vous bi-hebdomadaires jusqu'à la fin de l'année. Mais je n'y ai pas encore mis les pieds. Et pourtant, je rêve de retrouver la douleur du petit écart (le grand n'a malheureusement jamais été à ma portée), la tension dans les mollets, les étirements des muscles et l'assouplissement graduel qui revient. J'espère qu'après les vacances, cet engagement virtuel deviendra réalité.
Après, il me faudra encore m'inscrire au cours de danses grecques dont je rêve depuis si longtemps et idéalement, un petit peu de Pilates et de yoga.
Oui, je sais, c'est un peu beaucoup optimiste mais j'ai dit à l'Homme qu'on devait impérativement préparer la forme de nos années à venir, non ?
Sis'cile a trouvé que sur la photo précédente, on ne pouvait jamais imaginer que j'avais accouché la veille. J'avais l'air de sortir de chez le coiffeur. J'ai pas poussé le bouchon de la coquetterie jusque là (quoique, quoique,.... on voit bien que je me suis empressée de me maquiller pour "les visites") mais c'était les années 80 (suis une femme de ces années-là, moi, M. Sardou !). Et ces années-là, on avait toutes l'air de sortir de Dallas ou Dynasty.
Un couple de Roumains a décidé d'appeler leur petit garçon Yahoo (sans point d’exclamation). Pourquoi ? Parce qu’ils s’étaient rencontrés sur le site de rencontres du portail. Mieux vaut en rire. Cela me fait penser à ma grand-mère qui louait des chambres mansardées à des étudiants et qui voulait m'en montrer une un jour. Tout en frappant à la porte, elle disait "Youhouuuuu, y'a quelqu'un ???". Youhouuuu, Yahoooo....
Un couple de Bosniaques, Sana et Adnan avait tous les deux initié un flirt extra-conjugal sur Internet sous les pseudo respectifs de Sweetie et Prince of Joy. Ils décidèrent de rencontrer leur alter ego devant un magasin et de s'identifier grâce à une rose rouge. Quelle ne fût pas leur surprise de se retrouver mari et femme, face à face, rose rouge à la main. Ils se sont tous les deux sentis trahis et bafoués et ont demandé le divorce.
Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il leur manque à tous les deux deux ingrédients essentiels à l'harmonie du couple: le pardon et..... l'humour.