Je m'étais jurée que je ne me laisserais pas atteindre. L'Homme était super pessimiste, moi très optimiste. Comme d'habitude.
La ville a décidé d'étendre sa zone piétonne et notre immeuble est concerné. Jusque là, pas de problème.
Nous avons accueilli le plan de mobilité avec un enthousiasme mêlé d’une certaine appréhension toutefois.
Il nous semblait tomber sous le sens que les habitants de la ville bénéficieraient d’un laissez passer afin d’être en mesure de charger et décharger leur véhicule devant leur domicile. Le courrier qui nous a été adressé relatif à la demande de laissez-passer a réveillé nos craintes. Le courrier s’adressait aux riverains propriétaires ou locataires d’un garage ou d’un emplacement de parking dans la zone.
Notre compréhension était que TOUS les habitants de la zone concernée avaient droit à un laissez-passer.
Mais lorsque je me suis présentée au service ad hoc, on m’a purement et simplement refusé le laissez-passer qui n’est délivré qu’aux riverains motorisés de plus de 65 ans !!
Rendre la ville à ses citoyens en augmentant les zones piétonnes et en mettant fin une circulation démesurée est une chose, rendre la ville infernale à ces mêmes citoyens en leur interdisant d’avoir un accès motorisé légitime à leur domicile en est une autre.
Nous ne demandons rien de plus qu’un accès de courte durée devant la maison pour charger et décharger notre véhicule (Mamy L. par exemple, les packs d'eau, les grosses courses, les bûches pour la cheminée, les objets encombrants, etc….) comme c'est le cas dans toutes les autres grandes capitales européennes où le piétonnier est en place depuis longtemps.
Le projet visait à donner un nouveau coeur à la ville, qui mêle qualité de vie, commerce, économie, culture, emplois… et mobilité rendues à la population ». Projet auquel nous adhérions et pourrions encore adhérer si, pour exister, il ne se révélait pas inutilement contraignant pour les vrais habitants du piétonnier.
Le but du projet du bourgmestre de Bruxelles est "de permettre à plus de gens de (re)venir en ville » mais son approche totalement fermée à ses propres concitoyens laisserait supposer que son projet soit tout autre.
Aujourd'hui, je ne décolère pas. C'est plus une question de principe qu'autre chose. On pourra toujours se débrouiller si on n'obtient pas gain de cause. L'être humain s'adapte et c'est tant mieux. Mais je ne digère pas l'idée que ceux qui viennent travailler à côté de chez moi et qui ont un garage dans cette rue auront le droit de passer devant chez moi et moi, je serai interdite de passage devant ma propre porte. Ca me rend plus enragée qu'un chien mordu par un renard.