Quand il était chanteur, il a accompagné toute une série de petits moments de ma vie. Des moments drôles, d'autres premiers émois d'adolescente, d'autres encore des moments d'interrogation.
J'avais onze ans quand il prétendait faire n'importe quoi pour un flirt et être prêt à tout pour un simple rendez-vous. Mais quand il disait être prêt à faire des folies pour arriver dans mon lit et faire un petit tour entre mes draps, je rougissais jusqu'aux oreilles et je fredonnais lalala plutôt que les vraies paroles de la chanson, que je connaissais pourtant pertinemment bien.
Je n'en avais guère plus quand il chantait les mérites de Marianne et je m'imaginais une jolie Parisienne, maman de 5 enfants, qui répétait à qui mieux mieux "Ca ira !". Je pensais qu'elle devait ressembler à la mienne qui n'arrêtait pas de répéter "Ca va passer !" à chaque plainte ou petit bobo.
J'avais treize ans et j'étais horrifiée de l'entendre régler les arrangements du divorce. Donner la gosse à ses parents, le temps de faire le nécessaire ! J'en étais totalement bouleversée, c'était comme si c'était moi qu'on confiait aux grands-parents le temps de se retourner. Et le pompon c'était de conseiller de faire un demi-frère à Stéphanie ! Je me projetais tellement dans ce qui pour moi représentait à l'époque une catastrophe nucléaire que je n'en revenais pas qu'on puisse chanter cette chanson le sourire aux lèvres.
J'ai appris à aimer les oies sauvages avec le chasseur et j'ai découvert le Loir et Cher où on marche dans la boue et où il y a des chevaux et des hiboux.
J'ai découvert Dylan et Donovan grâce à lui. J'ai mis un peu plus de temps à savoir qu'il existait une île de Wight. Je pensais qu'il disait que ce qui était bien était bien, right is right.
A seize ans, il m'a fait planer, en boucle et dans le noir.
Mais ma préférée restera pour toujours celle qu'on chantait à trois la dernière année où j'ai partagé une chambre avec Sis'Cile et Swiss'Sis et qu'on prenait tellement de plaisir à dire et répéter "Ma pauvre Cécile...... !". Elle avait cinq ans et adorait entendre son nom dans une chanson. Je ne sais pas, par contre, ce qu'elle pensait du "ma pauvre" dans sa petite tête bouclée.
Voilà, Mick Jagger est toujours là, lui, et je ne sais pas si Sylvie Vartan a déjà fait ses adieux mais Delpech, lui, a rejoint les étoiles qu'il nous invitait à regarder.
<3
un de mes premiers souvenirs!
Rédigé par : Croutchi | 04 janvier 2016 à 14:17
Tout pareil que toi, sauf pour Cecile.
Rédigé par : ms | 05 janvier 2016 à 18:10