On devait aller déjeuner le jeudi, j'avais reporté sans bonne raison (trois déjeuners sur la semaine c'est trop pour ma ligne courbe), il est mort le mardi matin juste après minuit. C'était mon collègue le plus sympa, le plus drôle, le plus généreux et le plus humain de ces quinze dernières années. Il avait pris sa retraite le 1er mars et sa femme le 15 novembre. Ils auront eu le temps de réaliser leurs projets pendant 3 semaines. C'est court. Je n'ai toujours pas bien intégré cette disparition, tellement inattendue et irréelle. Je voulais organiser ma fête de départ au même endroit que lui, aujourd'hui c'est tout simplement impensable. Même de faire une fête d'ailleurs.
Le sapin est enfin monté. Il nous faut toujours quelques jours. Un jour pour monter la bête, un jour pour mettre les circuits dans l'arbre. Un jour pour les enlever parce que finalement ils ne sont pas bien mis et les arranger à nouveau. Un jour pour accrocher les boules. Un soir pour le contempler avec la satisfaction habituelle.
La semaine de mon retraité maison a été tout simplement infernale. Il est devenu la personne de référence de l'immeuble et le syndic donne son numéro de téléphone à tous les corps de métier qui débarquent. Lundi, se lever pour accueillir la livraison de mazout pour l'immeuble alors que nous sommes les seuls qui ne sommes pas chauffés par cette source. Constater que les caves ont été "visitées", prévenir tout le monde, recevoir la police, essayer de ranger un peu tout ce que les voleurs ont retourné, accueillir le toiturier pour un devis. Puis courir sortir le chien de sa soeur empêchée à midi. Mardi découvrir une nouvelle visite des voleurs de cave, attendre la société qui devrait réparer la porte d'entrée qui ne ferme plus, en vain, ils décommandent à cause du temps. Attendre le chauffagiste parce que malgré la livraison de mazout, une partie des habitants n'est toujours pas chauffée. Il ne viendra pas non plus parce qu'on n'arrive pas à se garer au centre ville. Aller chercher Maoh à la crèche, le ramener chez lui. Mercredi attendre toujours le chauffagiste qui finalement reportera une nouvelle fois parce que trop d'interventions d'urgence, filer sortir le chien à nouveau, attendre un corps de métier pour un devis pour un dégât des eaux chez ma maman qui lui aussi reporte au lendemain, revenir attendre un autre chauffagiste. Jeudi on prend les mêmes et on recommence. Cette fois-ci, ils sont au rendez-vous. Aller chercher Jules et Sam à l'école et à la crèche pour cause de papa exceptionnellement indisponible et de maman pas en état de "marche". Vendredi, le chauffage tombe à nouveau en panne et comme les convoyeurs, l'Homme attend. La retraite, donc.
Weekend de pioux, ils ont défilé tout le samedi à tour de rôle, un moment tous ensemble, le temps de laisser leurs parents faire leurs courses de Noël, on a cuisiné, joué, parlé, trinqué. Bonheur. Cette bande me plait tellement.
Et ce soir, je finis d'écrire le discours de la fête de départ à la retraite pour une collègue que j'adore. Ah oui et j'ai lavé tous les ours de la bibliothèque. Ils se réchauffent au coin du feu.
Bref, le tourbillon de la vie.
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