Il ne faut jamais projeter ses désirs sur les autres. Anaïs et moi, nous l'avons à nouveau appris à nos dépens. Maïté va fêter ses 20 ans demain. On rêvait de lui organiser une jolie fête d'anniversaire surprise. Inviter tous ses amis. Lui faire un beau gâteau. Tout ça. Tout ce qui nous fait plaisir à Anaïs et moi. Et qu'on aime préparer tout autant.
Raté. Maïté ne voulait surtout pas qu'on lui organise une fête. Ne pas mélanger tous ces amis qu'elle veut garder dans des tiroirs séparés. Ne pas prendre le risque de devoir passer la soirée à éviter les frictions entre ceux qui ne se savent pas se sentir ou alors de très loin. Ne pas gâcher sa soirée à essayer que chacun soit heureux d'être là. Ne pas surveiller sans cesse ceux qui fument, renversent, cassent, oups, parce quand même l'appartement des parents.... Heureusement, je le pressentais et on a préféré demander plutôt que d'organiser par surprise. Grand bien nous a pris.
On a voulu se rabattre, enfin, j'ai voulu surtout, faire quelque chose d'exceptionnel en famille. Un chouette resto, par exemple. Elle était partante. Puis le soir même, moins emballée parce que fatiguée. On a proposé alors autre chose, un cinéma, un bowling mais cela semblait tellement commun pour marquer ces vingt ans. On en est revenu à l'idée du resto mais elle ne voulait surtout rien de chic. Ok. Anaïs a proposé un thaïlandais tout près de chez nous. Maïté avait envie de rouleaux de printemps. Adjugé.
Elle a pas aimé le resto. Trop de monde. Trop bruyant. Elle n'entendait rien de ce que son père disait, lui n'entendait pas ses demandes de répéter. Tensions. Crispations. Agressivité à peine latente. Pleurs de mon côté. Impression de gâchis. Et lui comme elle, n'ont pas aimé ce qu'ils avaient dans l'assiette. La pauvre Anaïs, désolée du choix. Moi, anéantie par ce foirage complet. Quentin, lui, cool, rongeant ses spare ribs thaïlandais.
On a fini par se décontracter petit à petit, à rire un peu, mais l'ambiance n'était pas à une célébration de 20 ans.
Est-ce une malédiction de mère en fille ? Mes 20 ans ont été un peu ternis par une chute de quelques mètres et un risque latent - mais finalement non avéré - d'éclatement de la rate. Pas de rire hélas.
Bon, allez, tout n'est pas perdu. C'est demain qu'elle a 20 ans. Et elle sait ce que je lui souhaite du fond du coeur.
Il y a comme ça des moments tellement attendus qu'on préfère les saboter soi-même plutôt que d'être déçu par les autres... Mais ce n'est que partie (party?) remise: pourquoi pas une sortie ensemble prévue dans une semaine, un mois... Un concert? Un week-end à Paris mère et fille? (pour trouver les rubans flashy...) Une pièce de théâtre à voir (et surtout à prévoir) ensemble? Une manucure? Une fois la pression de la date fatidique passée, il ne restera que le plaisir de faire ensemble quelque chose qui sort de l'ordinaire. Non?
(C'est bien à moi, qui suis si hypersensible en ce qui concerne mon anniversaire, de donner mon avis sur la question...)
Rédigé par : Lola | 22 octobre 2007 à 02:58
Moi aussi les anniversaires m'angoissent énormément et j'ai souvent fait du bancalement ...
Cela dit , cela fait, rien ne m'empêche de souhaiter un excellent anniversaire à la petite fée Maîté et compliments aux deux princesses qui l' entourent . Chicorée
Rédigé par : Chicorée | 22 octobre 2007 à 23:07
C'est vrai, lola. Et finalement, ce lundi, nous avons passé une super soirée sans plus de prétention qu'un gâteau - acheté - et nous avons joué au jeu des intros et chanté jusqu'assez tard.
Merci Chicorée :-)
Rédigé par : myosotis | 23 octobre 2007 à 13:15