Mouais, ça dépend des jours !
Hier, par exemple, la vie ressemblait plutôt à une cascade tout sauf relaxante. J'avais pris congé comme convenu pour une journée de préselection de cadeaux de Noël. Je me suis levée tôt, travaillé à distance pour le bureau jusqu'à dix heures, de toute façon les magasins n'ouvrent pas avant onze heures.
- Je me suis mise en route vers 10h30. Sous la pluie. Elle ne m'a pas quittée pendant mes 4 heures de pérégrination. Après deux heures, je me suis enfin rendue compte que mon parapluie n'était plus du tout imperméable et qu'il laissait passer l'eau comme une étamine. Mon pantalon trop long absorbait l'eau des flaques comme un buvard. Résultat, je prenais l'eau de partout. Rafraîchissant ! Tout ça pour ne trouver finalement qu'un seul cadeau. Autant rentrer !
- A mon retour, je trouve une Anaïs passablement traumatisée. Elle s'est fait agressée dans le métro par un type un peu pas bien qui lui a allongé une droite entre les deux omoplates en l'insultant assez malpoliment. Maïté qui l'accompagnait s'est chevaleresquement interposée mais elle a bien cru qu'elle se prendrait une gauche entre les deux yeux cette fois.
- Plus tard, je suis partie rejoindre maman au théâtre mais dans un endroit totalement inconnu, entre la gare du Midi et l'école vétérinaire. Au bout de nulle part. Toujours sous la pluie, sous le même parapluie perméable, avec le même pantalon assoiffé. Personne pour m'indiquer mon chemin. Claude m'appelle et je lui répond assez désagréablement, pestant, rageant d'être perdue et probablement en retard. Si j'avais su qu'il m'appelait pour me donner des nouvelles de Papy L. ....
- Les résultats de toute une semaine de tests à l'hôpital ne sont pas terribles. Papy L. a le même bulletin que moi à l'école: "Peut mieux faire". Mais à l'inverse de moi dont les points n'étaient pas assez hauts, ses taux à lui sont trop élevés: trop de créatinine, carotides trop bouchées, artères rénales aussi. J'aurais pu être plus sympa avec Claude....
- Je rentre du théâtre, on parle un peu de Papy L. Maïté ressort chercher des cigarettes. Elle rentre dans l'immeuble et trois types s'engouffrent en courant derrière elle et courent quatre à quatre dans la cage d'escalier en semant, tels le Petit Poucet, des gouttes de sang. Maïté nous signale tout de suite que "ce n'est peut-être pas tout à fait normal". On n'a pas le temps de réagir que quelqu'un tambourine sur la porte d'entrée de l'immeuble tout en sonnant chez nous. Le videophone nous montre une dizaine de mecs baraqués comme des armoires à glace, supporters anglais de Tottenham en visite chez nous pour un match Tottenham-Anderlecht qu'ils ont suivi sur grand écran et arrosés dans le quartier. Une bagarre, comme souvent ces soirs-là, et les voilà à la poursuite des trois fugitifs réfugiés dans notre cage d'escalier. On descend, explique à ces dix devenus quinze format "Quinze de France" version anglaise que "this is a private house" que "no, you cannot enter", que "no, there is no escape door behind". Après quelques tentatives d'intimidation, ils se sont retirés mais restés à distance dans l'attente de voir sortir les trois échappés.
En attendant, nous, on ne sait toujours pas ce qui se cache dans notre cage d'escalier. Au coin de la rue, un combi de flics. Je vais les chercher. A leurs roues, un type à terre, visiblement mal en point, et probablement victime de nos fugitifs. J'explique la situation aux policiers qui, pour une fois, comprennent vite et réagissent au quart de tour. Ils débarquent dans notre hall d'entrée, écoutent une nouvelle fois les explications, scrutent les tâches de sang et se souviennent sans doute qu'une des leurs a été abattue il y a deux jours dans le cadre d'un hold up. Ils sortent le gilet pare-balles, dégainent leur revolver et nous demandent de verrouiller la porte et moi, je voudrais bien rentrer chez moi, je ne me sens pas l'âme de Audrey Raines et mon Jack Bauer de mari a laissé son Laguiole à la maison. C'est ce qu'on a fait discretos en crapahutant dans l'escalier derrière les Robocops. Vingt minutes plus tard, sans éclats et sans pétard, les trois supporters anglais un peu confits ont été menottés et embarqués. Peut-être que finalement, nous leur avons évité un règlement de compte 15 contre 3.
Avec tout ça, une journée de boulot comme aujourd'hui, c'est dix fois plus reposant....
Ben dis donc, c'est ce qu'on appelle une sale journée!
J'espère que tu te remets de de tes émotions et te souhaite un week-end plus reposant.
Rédigé par : verveinecitron | 08 décembre 2007 à 13:39
Merci Verveine :-)
Rédigé par : | 09 décembre 2007 à 22:35