L'état de Papy L. s'est brusquement aggravé. Entré mercredi matin en urgence pour problèmes respiratoires, il a été emmené précipitamment dans la nuit de dimanche à lundi aux soins intensifs. En quelques jours, il est passé de l'assistance respiratoire légère, sous forme de petites lunettes placées sous les narines à un masque léger, puis à un masque beaucoup plus sérieux et aussi beaucoup plus désagréable - qui vous insuffle de l'air au-delà de ce que l'on inspire normalement. Et enfin, malgré tous ses efforts courageux pour ne pas en arriver là, il a été placé en coma artificiel et intubé sous respirateur. Les médecins ont hésité longtemps parce qu'intuber, en soi, n'est rien, mais extuber est une toute autre paire de manches. Plus ça dure, plus la gymnastique respiratoire est difficile à récupérer. A fortiori chez quelqu'un de 80 ans aux poumons mal en point.
Jusqu'à la dernière minute avant d'être endormi, il nous a fait rire, nous a engueulés, nous a souri, nous a donné des mots gentils. Le médecin nous a appelés lundi matin pour qu'on vienne "lui dire au revoir" avant de l'intuber, étant donné que les chances de le revoir sont réservées. Cette "cérémonie de pseudo adieux" - okazou - est un des moments les plus pénibles que j'ai connus. Et en même temps, c'est une chance unique de pouvoir se dire qu'on s'aime qui n'est pas offerte à tout le monde. Et si, contre toute inquiétude, il s'en sort, ce sera autant d'amour pris.
Et nous sommes là maintenant, chacun dans son mode de fonctionnement. Les optimistes - Mamy, les enfants -, les pessimistes/réalistes - Marie-Chantal et moi - et puis, Claude, celui qui parvient, comme souvent, à faire la part des choses, réaliste mais optimiste. On en arrive presqu'au stade où c'est lui qui me soutient, c'est un comble.
Entretemps, le réseau famille-soeurs-amis qui s'est regroupé autour de Claude et de nous, en moins de temps qu'il ne faut pour prévenir, nous apporte beaucoup de soutien. Les sms à Claude, les emails, les collègues discrètement présents, les consultations quotidiennes auprès de Françoise et Thierry pour des cours d'anatomie, biologie, biochimie expliqués aux nuls, la bougie de Mamy B., le vécu d'une situation similaire de Papy B., le coeur rouge accroché dans le sapin par Cilou et Clara, autant de petites étoiles de Noël autour de Papy.
un abrazo muy fuerte
Rédigé par : Meri | 19 décembre 2007 à 01:00
Que c'est dur... Ces moments d'attente angoissée sont d'autant plus douloureux dans cette atmosphère "obligatoirement" festive. On se sent comme venant d'une autre planète, en décalage avec le reste du monde. Je pense bien à toi.
Rédigé par : Lola | 19 décembre 2007 à 04:38
Courage, bonne chance a Papy L. et n'oublie pas de prendre les mains qui te sont tendues.
Rédigé par : Froguette | 19 décembre 2007 à 23:20
Ce billet est très émouvant: tout cet amour déployé autour de Papy L, c'est très beau. Affectueuses pensées.
Rédigé par : verveinecitron | 19 décembre 2007 à 23:47
Merci Meri, Lola, Maurine, Verveine. Beaucoup.
Rédigé par : myosotis | 20 décembre 2007 à 17:47
Oui, j'étais à Bxl... et j'ai bien l'impression qu'il y a quelques similitudes dans nos vies professionnelles ;-)
Bon courage pour les jours à venir, et tous mes voeux pour les moments heureux.
Rédigé par : Isa | 21 décembre 2007 à 12:39
Bon courage à toi et à toute ta famille , de tout coeur,
chicorée
Rédigé par : Chicorée | 21 décembre 2007 à 23:14