Je n'ai pas du tout le profil de la mère poule. Enfin, je crois. Ou plutôt je croyais. Non, je suis sûre que quand mes poussins étaient petits, je ne l'étais pas. Mais aujourd'hui, je n'en suis plus si sûre.
Ou plutôt que mère poule, je me sens mère fusionnelle. Je vis leurs bonheurs et leurs échecs à leur place. Et c'est bien la dernière chose à faire. Si les filles sont amoureuses, je me réjouis presque plus qu'elles. Si elles vivent un chagrin d'amour, je suis dévastée alors qu'elles sont elles-mêmes beaucoup plus réalistes et posées.
Cette semaine, c'est la claque magistrale prise par Quentin qui me revient en pleine figure. Le redressement de la barre effectué suite aux événéments de ces derniers mois n'aura pas suffi à combler les lacunes accumulées au cours de cette année, de ces années de flemmardise exarcerbée. Et bien sûr, il redouble son année. Et c'est moi qui pleure cet échec que je considère cuisant, mais que lui considère comme normal, justifié. Bien sûr, il est triste, déçu, vexé mais il a l'honnêteté et le réalisme de reconnaître qu'il a la médaille d'or toutes catégories de la flemme. Moi, je vis à sa place la perte des copains, lui estime que c'est une bonne chose, les copains il les verra après les cours mais au moins pendant les cours, il ne sera pas distrait. Je n'ai plus eu qu'à sécher mes larmes et digérer la nouvelle.
N'empêche, tout cela m'en dit long sur mon caractère fusionnel. Il va falloir que je bataille ferme avec mon moi-même pour les pousser à s'envoler (pas trop vite, pas trop vite) et éviter d'en faire trois petits Tanguy.
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