Jeudi 25: Les jours de Noël ne sont plus ce qu'ils étaient: une journée entourée de coton, où l'on émerge assez tard et que l'on passe en quasi-pyjama, à tout ranger, vider et remplir le lave-vaisselle, laver les verres à la main, ramasser tous les papiers cadeaux, découvrir à la lumière du jour les présents reçus et tester tous les desserts qu'on n'a plus pu savourer la veille. Le tout devant un ou deux films spécial 25 décembre (Love actually, The Family Stone, Charlie et la chocolaterie, Benny and Jude, ...). Non, les jours de Noël sont maintenant jours de blocus pour enfants trèèèès studieux. Et le charme est un peu rompu.
Vendredi 26: Séance esthéticienne et coiffeur. Retrouvailles de toutes les sorcières autour d'un thé ou d'un verre de vin, le temps de s'embrasser, de revoir grandis tous les enfants (sauf les nôtres, les trop grands et trèèès studieux enfants), de "tolérer' non sans grand plaisir les maris et nous revoilà déjà reparties vers nos rendez-vous familiaux (à l'agenda très serré pour les expats d'entre nous).
Samedi 27: Une course un peu trop rapide dans les escaliers et clac fait le muscle qui se déchire légèrement. Il faut croire que je jalousais secrètement le tendon d'Achille de l'Homme. La douleur est vive mais se supporte beaucoup mieux voire disparaît .... sur talons hauts. Bon, au saut du lit, en peignoir, ça le fait moins ...
Dimanche 28: Dernières retrouvailles familiales avant le départ de Swiss'Sis pour son Helvétie tranquille autour d'une choucroute anticipée et d'une brocante maternelle devenue tradition. J'aime ces moments de partage d'objets hétéroclites, chinés auprès des grand-mères, grand-tantes, voisines, enfants de voisins peu attachés aux souvenirs ou dépourvus d'espace dans de trop petits appartements et qui se débarrassent un peu vite de trésors de naguère. Et Mamy B. récolte patiemment, pour notre plus grand plaisir vaisselle, bibelots, nappes, serviettes, gants, et autres trésors offerts en brocante à ses trois filles ravies.
Lundi 29: petite journée au boulot. Comme d'hab', je pensais trouver le temps de ranger un peu le capharnaum qui me sert de bureau. Mais le temps m'a de nouveau prise par suprise et je n'ai quasi rien rangé.
Mardi 30: Après neuf mois d'absence, visite à Tante Danielle. C'est fou comme neuf mois sont énormes à 95 ans. Je n'en reviens pas de constater à quel point elle a changé. Elle ne rit plus, ne plaisante plus, est assez agressive et exigeante. Et le plaisir de la voir s'est éteint pour laisser la place à la désolation. Je lui ai promis de revenir plus vite et je tiendrai promesse. Mais ce sera avec des pieds de plomb.
Mercredi 31: Je n'avais pas très envie de ce Nouvel An en tête à tête. Pour moi, le passage d'une année se fête nécessairement dans le bruit, entourée d'amis, de musique, de rires, de champagne, pour m'étourdir et ne pas céder à la nostalgie qui me prend à chaque fin d'année. Je ne supporte pas de fermer la porte sur une année écoulée et je vis si mal l'idée de ce qui ne sera plus. Plus jamais.
Il ne voulait rien d'autre et j'ai accepté mal gré bon gré de rester à la maison. Il a mis les petits plats dans les grands. Il nous a dressé une jolie table, préparé quelques antipasti, une fricassée de champignons sauvages. Il s'est habillé comme pour un jour de fête, j'ai mis une longue robe, mon plus beau collier, mes plus belles boucles d'oreille, je me suis fait faire un chignon de grande dame chez le coiffeur. On a allumé toutes les bougies. Je n'ai rien fait à part cela et mis quelques toasts à griller. Il s'est occupé de tout. On a dansé rien qu'à nous deux, en essayant de ménager qui son talon d'Achille, qui son muscle légèrement déchiré, avec dans les yeux un mélange de plaisir partagé et de panique à l'idée de rompre la guérison fragile de nos jambes respectives. Soirée fragile donc, délicieuse, rare, réussie. Mais personne ne comprendra si j'émets le souhait de revivre la même nuit de la Saint Sylvestre en tête à tête, l'année prochaine.
Tante Danielle me fait penser à ma grand-mère: ses plaintes et autres tentatives de culpabilisation l'enferment encore un peu plus dans son isolement. Parfois vieillesse ne rime pas avec sagesse...
Rédigé par : verveinecitron | 03 janvier 2009 à 22:10
Sympa ce réveillon à deux ! Il fallait oser... Myosotis l'a fait ;-)
Rédigé par : Isa | 05 janvier 2009 à 22:58
Oh si je comprends que tu aies envie de retrouver un tel reveillon ! Pour le reste des journées...bien remplies et bien studieuses, chacun son truc ;) T'as pas mis les photos du chignon...
Rédigé par : marion | 08 janvier 2009 à 08:56