Dimanche: Quentin repart au Portugal. Je le confie à sa deuxième mère, comme il a eu l'outrecuidance d'appeler la maman de son copain Manu qui cuisine à merveille et comme chez ce petit ange d'amour, tout ce qui passe par les papilles et l'estomac fait office de visa pour la sympathie, elle n'a pas mis longtemps à faire valider son passeport.
Comme chaque fois qu'un de mes enfants prend l'avion, j'ai toujours un pincement au coeur, je chasse comme des mouches des images fugitives de type "c'est la dernière fois que je l'embrasse". Le seul avantage de ces quinze jours sans lui, c'est que nous allons pouvoir manger léger pendant que la deuxième mère - jusqu'ici nourricière - affinera sa séduction en lui épargnant les modalités pratiques de type "Tu as rangé ta chambre ? Tu as trouvé ta liste de bouquins pour la rentrée ? Tu pourrais mettre la table et couper le pain ?". Grrrrr !
Lundi: C'était il y a dix ans à Turin, c'était un collègue viennois, un peu excentrique. Il parlait couramment une dizaine de langues, il jouait du violoncelle et nous faisions partie de la même chorale organisée entre collègues pendant nos heures libres. Nous n'étions pas très proches mais nous avions la musique en commun et j'aimais son excentricité. Nos chemins se sont séparés. Nous avions repris contact à l'occasion d'un Noël il y a deux-trois ans puis plus rien. Il s'est marié fin juin de cette année. Une tumeur au cerveau l'a emporté cette semaine. Il avait 45 ans.
Mardi: Coiffeur pour se refaire une couleur, esthéticienne pour se refaire un pied décent, après-midi glamour, soirée pseudo glamour autour d'un Planteur dans un bar hyper branché de la capitale. Et je ne me suis pas sentie à ma place. Trop de glamoureuses autour de moi, parfois jolies, souvent non, mais tellement fausses de la tête aux pieds, des hommes gominés, roulant des mécaniques dans des costumes étriqués ou tape-à-l'oeil. Le Planteur n'était pas terrible, l'endroit était imposant mais froid et de là où l'on était (mal) assis, on voyait les poubelles. Le même glamour cache-misère que ceux qui m'entouraient. Je me suis sentie en décalage. J'aurais voulu retrouver J et S dans un cadre plus simple. C'est pourtant moi qui ai choisi sur recommandation d'une collègue.
Mercredi: Journée caniculaire. L'Homme a pris congé pour aller tondre le jardin des parents. J'étais vraiment tentée de l'accompagner et de prendre une journée de congé mais j'étais seule "in charge" et je n'ai pas osé. Ma conscience professionnelle m'encombre. Maigre revanche: pour une fois, je me suis occupée d'un dossier on ne peut plus personnel: remplir des papiers nécessaires à ma ..... retraite ! Pfffffff.....
Jeudi: J'ai envoyé un sms à mon fils qui n'a plus donné signe de vie depuis qu'il a passé la porte d'embarquement dimanche après-midi. "Nous aussi on va bien merci". Cet ingrat a daigné me répondre une heure plus tard "tt va tre b1 jmange b1 jbronze ! Jfai du bateau c super! Bizou a bientôt". Une petite phrase assassine pour chacun: il mange bien, grrrr dit la mère; il bronze, grrrr disent les soeurs; il fait du bateau, grrr fait le père.
Vendredi: Je n'ai jamais été aussi paresseuse que cette semaine. Il y a bien 15 ans que je n'ai plus bullé comme ça au bureau. Ce n'est pas qu'il n'y ait rien à faire; ce n'est pas non plus que je n'ai rien fait; mais j'ai travaillé comme au ralenti. Tout le monde est en vacances ou presque et je travaille sous pression zéro. Donc, je fais un peu mais pas trop. Je pars à 5h30 tous les jours. Et je surfe sur Internet 5 minutes toutes les demi-heures. Et je culpabilise.
Samedi: Et il fait toujours beau et chaud. J'aime Bruxelles sous le soleil. On a pris l'abonnement théâtre, cadeau d'anniversaire de Mamy L., commandé les nouvelles lunettes de l'Homme et d'Anaïs, commandé le cadeau de Swiss Sis', et je me suis achetée dans un magasin vintage des chaussures..... en serpent. Va falloir que je les mette et que j'assume.
Ce blog n'a pas chômé pendant mon absence!
J'ai reconnu le fort de la plage de Socoa, à St Jean de Luz: j'ai passé une journée formidable sur cette magnifique plage il y a quelques années alors que l'homme et moi n'étions encore que de jeunes tourtereaux (souvenirs, souvenirs...)
J'ai frémi en lisant le billet sur le vol Barcelone/Lisbonne.
J'ai admiré les photos des vagues grandioses et menaçantes de l'Atlantique.
J'ai souri en lisant le billet du 18 juillet (beaucoup boudé moi aussi en début de vacances, mais ça va mieux maintenant ;-))
J'ai regretté de ne plus avoir le temps de lire sur la plage (seules trois petites nouvelles de Murakami en trois semaines, mais au moins, je ne me ruine plus en livres!)
Et tu me fais penser que je devrais voir de toute urgence mon amie l'esthéticienne pour qu'elle redonne dignité à mes pieds de bohémienne...
@ bientôt!
Rédigé par : verveinecitron | 24 août 2009 à 22:03
Chic, un semainier !
C'est l'été des bulles chez toi... tu pourrais les pousser jusqu'à moi, dis ?
Par ce qu'ici, ça bosse ! [enfin JE, because il n'y a que moi :-(]
C'est fou quand même que le fiston précise qu'il mange bien dans son sms...
Rédigé par : Isa | 24 août 2009 à 23:10
rassure-toi Isa, le temps des bulles est terminé :-(
Rédigé par : Myosotis | 25 août 2009 à 21:00
jolie photo
il me semble qu une de tes filles te ressemble
bon courage pour la reprise
moi je profite des 2 derniers jours après une semaine sur les cyclades
Rédigé par : marijo | 26 août 2009 à 21:37
Jolies les cyclades :-)
Rédigé par : myosotis | 28 août 2009 à 17:23
Le droit de lire ?
Impression d'effraction.
Reconnaissance aussi de quelques sentiments partagés.
Merci de la parenthèse, en attendant de venir lire la suite.
Rédigé par : Tieri | 28 août 2009 à 17:35