Pendant les vacances, je suis bibliophage. Dès septembre, je suis au régime plutôt sec. Je n'ai lu que 6 livres depuis la fin des vacances. Allez, je vous fais une petite revue de presse:
Seule Venise de Claudie Gallay
Isa me l'avait prêté début août et je ne l'ai commencé qu'un mois plus tard. Elle savait que j'avais lu les Déferlantes et que j'aimais Venise. Il n'en a pas fallu plus pour qu'elle pense à moi. J'ai aimé plus que tout l'atmosphère de ce livre: Venise en hiver quand elle n'appartient plus qu'aux Vénitiens. Tout le livre est nimbé de cette brume fantasmagorique. Je me suis imprégnée de l'ambiance de cette pension de famille où cette jeune femme a trouvé refuge après avoir tout quitté. j'ai adoré ce vieil aristocrate russe qui au soir de sa vie, vit à Venise dans le seul espoir de retrouver son premier amour (tragique amour impossible avec la fille de sa nounou). Et tout au long du récit de ce séjour pour oublier une rupture dans une Venise insolite, c'est encore et toujours Venise qui me séduit.
La vie d'une autre de Frédérique Deghelt
Un livre que m'avait offert avant l'été Petite Anne. Une histoire un peu abracadabrante d'une jeune femme de 25 ans qui se réveille, le lendemain de sa rencontre avec un garçon qui deviendra son mari, 12 ans plus tard, avec ledit mari et 3 enfants en prime. Entre les deux, un trou noir, une absence, une amnésie de 12 ans. J'ai eu un peu de mal à y croire. D'autant qu'elle fait comme si de rien n'était et parvient à tromper son monde sur son amnésie. Un peu fou. Mais pour finir on y croit et on souhaite ardemment savoir ce qui a provoqué ce black-out. Et on finit par le lire comme un policier.
L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers de Nicole Versailles
Un des livres de Coumarine. Un livre très émouvant où je me suis à plusieurs reprises retrouvée d'une manière ou d'une autre dans les traces de Coumarine. C'est l'histoire personnelle de cette autre Nicole, de sa mère et de sa grand-mère, qu'elle n'a pas connu et à qui elle s'adresse. C'est l'histoire d'une enfance un peu sévère, un peu triste, un peu bridée mais revisitée par une adulte qui ne manque pas d'humour et d'indulgence. Un livre pour se réconcilier avec l'enfant que l'on était et que l'on est toujours.
Le lièvre de Patagonie de Claude Lanzmann
Mon coup de coeur de cet automne. Livre "imposé" par la tournante de livres pour ce mois d'octobre. Une vraie découverte. Ce sont les mémoires de Claude Lanzmann, qui a vécu mille vies et non des moindres: Juif non religieux, adolescent résistant pendant la seconde guerre mondiale en Auvergne, jeune journaliste indépendant rédigeant tant pour Les Temps modernes, fondés par Sartre que pour le Elle de Lazareff, amant pendant 10 ans de Simone de Beauvoir, le Castor (du coup, je me suis achetée deux de ses livres, tellement elle m'est apparue sympathique), engagé pendant la guerre d'Algérie, réalisateur du film fleuve "Shoah", frère du Jacques Lanzmann, lui-même papa du mythique "Paris s'éveille", etc.... Je suis tout simplement fascinée.
Quitter le monde de Douglas Kennedy
J'aime très moyennement le style de Douglas Kennedy et pourtant je finis toujours par aller jusqu'au bout de ses livres. Cela démarre toujours lentement et je suis toujours sur le point de laisser tomber et puis soudain, sans jamais vraiment accrocher, je veux aller jusqu'au bout. Toute l'intrigue est basée sur le thème de la culpabilité de l'héroïne: les reproches de sa mère qui croit mordicus que son mari l'a quittée parce que sa petite fille de 13 ans a un jour lâché qu'elle ne se marierait jamais et n'aurait jamais d'enfant, la culpabilité de ne pas avoir pu empêcher son professeur de littérature dont elle était la maîtresse de se suicider suite à un échec littéraire, la culpabilité d'être la fille d'un minable escroc, la culpabilité d'avoir elle-même épousé un autre minable escroc et finalement la terrible culpabilité de n'avoir pu sauver sa petite fille de 3 ans des roues d'un camion. Somme toute très déprimant, ce bouquin.
Le fait du Prince d'Amélie Nothomb
Amélie Nothomb a vraiment le don pour écrire des histoires abracadabrantes. Cette fois, elle nous raconte l'histoire d'un homme qui usurpe l'identité d'un inconnu venu inopinément et effrontément mourir chez lui. Il s'insinue dans sa vie, dans sa maison et partage la vie de sa femme qui ne semble pas s'inquiéter outre mesure que son mari ne donne plus signe de... vie. L'écriture est toujours aussi piquante mais à part ça, cette histoire ne tient absolument pas la route et se termine en eau de boudin.
Prochaine revue littéraire au printemps.
J'en ai lu sur tes 6 et ai eu exactement le même ressenti. Le Douglas Kennedy démarre très lentement (ai je trouvé) et qui est effectivement fort déprimant (j'ai d'ailleurs mis un certain temps à le lire) et 'La vie d'une autre' qui me faisait très envie et qui est effectivement abracadabrant mais qui s'est laissé lire (sans plus pour moi) ! Amélie Nothomb, je n'accroche pas du tout du tout !
Rédigé par : ms | 15 décembre 2010 à 08:04
6, ce n'est pas si mal!
La Claudie Gallay m'intrigue (d'autant plus que je dois être la seule au monde à n'être pas rentrée dans les Déferlantes, j'ai un compte à régler ;-))
Très déçue par La vie d'une autre, on pourrait en tirer un téléfilm de série B, à la rigueur (ouh! que j'aime faire la méchante critique littéraire!!!) En revanche, je crois que je lirai le Lanzmann qui a l'air passionnant!
Bonne(s) lecture(s)!
Rédigé par : verveine | 15 décembre 2010 à 10:14
Idem pour La vie d'une autre, je n'ai pas vraiment cru à l'histoire et n'ai pas aimé du tout le style d'écriture (d'ailleurs, hem, il n'y en avait pas... de style). Tentée par Lanzmann également, je l'ai tourné et retourné dans tous les sens ce soir dans son rayon, avant de le reposer... je n'arrive pas à écouler ma pile.
(dernière tentative de poster un com' chez toi, je n'y parviens plus ces derniers temps)
Rédigé par : isa | 15 décembre 2010 à 23:00
Ah j'ai carrément adoré ta chronique. Je nai lu que celui de Coumarine, que j'ai beaucoup aimé, et franchement, je ne vais pas me casser la tête pour ces vacances de Noël où je vais enfin pouvoir me poser: je vais écouter tes précieux conseils, et lire le premier. Parce que j'adore Venise, et que c'est celui qui m'attire le plus.
Merci chere Myo. Quelle lectrice! Mais comment trouves-tu le temps?
Célestine
Rédigé par : celestine | 15 décembre 2010 à 23:24
Alors, non merci Amélie, Coumarine, déjà lu et je confirme, un petit bijou, je retiens donc Venise et l'amant de Simone! Merci pour cette super chronique... A très bientôt!
Rédigé par : delphine | 16 décembre 2010 à 11:32
Moi aussi, j'ai lu le livre "L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers" qui est un récit autobiographique plein de sensibilité et d'émotion.
D'Amélie Nothomb, j'ai adoré ses deux romans autobiographiques se déroulant au Japon ("Stupeur et tremblements" et "Ni d'Eve, ni d'Adam"), j'ai détesté le glauque "Hygiène de l'assassin", et j'ai apprécié sans plus "Les catilinaires" et "Le voyage d'hiver". Tu trouveras mes comtpes-rendus sur mon blog des auteurs belges : http://ecrivainsbelges.blogspot.com
Rédigé par : Un petit Belge | 16 décembre 2010 à 19:55
Nothomb m'est tombé des mains au bout de quelques pages.... et c'est tant mieux car je devais le rendre à la copine qui me l'avait prêté !
Rédigé par : liaht | 17 décembre 2010 à 16:45
Alors, je vois qu'Amélie ne fait pas vraiment recette et que le Lanzmann en tente bien quelques unes. Claudie Gallay, vraiment, je recommande. Allez, Verveine, essaie.
Rédigé par : Myosotis | 17 décembre 2010 à 23:30
ah merci Myosotis de parler de mon livre...
Moi aussi je l'aime bien ;-)))
Claudie Gallay, je l'aime beaucoup...
C'est chouette tes notes de lecture...
Rédigé par : Coumarine | 18 décembre 2010 à 14:38
Alors ce serait le Lanzman pour moi! J'ai lu un autre livre de lui, sur son enfance à la campagne pendant la guerre, et j'ai adoré.
Et puis l'enfant à l'endroit et l'enfant à l'envers .... une grande émotion, je pense que je suis devenue une inconditionnelle de Coumarine!
J'avais oublié que Simone de Beauvoir s'appelait Le Castor comme mon mari, tiens ...
Rédigé par : Edmée De Xhavée | 19 décembre 2010 à 00:45