Quand on habite en ville, on manque cruellement de vert. Et même si Bruxelles est une ville verte, entourée d'une forêt, émaillée de parcs, d'espaces verts ouverts au public, de multiples jardins, là où j'habite, le vert est totalement absent. A l'avant, un balcon qui donne sur un grand axe, à l'arrière, le mur à la peinture écaillée d'une arrière-maison. De petits coins de ciel parfois bleu quand on lève la tête bien haut. Mais à part du vert-de-gris, rien, pas de vert hormis celui de quelques plantes en pot qui se languissent de soleil.
Au bureau, c'est encore pire, nos fenêtres donnent soit sur des bouches d'aération, soit sur.... l'autoroute. Un vrai bonheur.
Alors, c'est sûr, les (trop) rares weekends où nous filons nous mettre au vert à la campagne, on a l'impression d'être mis sous vertfusion. La sève se transfuse littéralement dans nos artères et on se sent vraiment revivre.
Pourtant, j'ai passé presque tout le weekend à éliminer du vert, j'ai arraché jusqu'à l'obsession toutes les mauvaises herbes qui me tombaient sous la main. A la fin, papa a dû me retenir s'il voulait protéger ses nouvelles plantations, je ne faisais plus vraiment la différence.
Pendant ce temps, Quentin et Anaïs étudiaient vaille que vaille, Mamy vaquait en cuisine, surveillant d'un oeil Papy aux vert-èbres particulièrement douloureuses.
Par bonheur, Clarinette, ma petite assistante de 5 ans, m'a aidée avec beaucoup d'enthousiasme, ses parents s'étant eux-mêmes offert un weekend au vert dans les Ardennes. Calme sans enfants garanti.
Comme toujours, je reviens de là, complètement détendue. Comme toujours, je me dis que j'y retourne dès que possible. Et demain, je vais encore me faire manger toute crue par la vie citadine métro-boulot-dodo.