Lundi: Après 4 semaines loin des dossiers, du PC, des collègues, le retour est toujours un peu appréhendé. Mais cette année, ma chef ne m'a pas accueillie d'un "Plus jamais 5 semaines !!" avant même de me dire bonjour. Normal je n'ai pris que 4 semaines.... Et j'avais un remplaçant.... et le mois de juillet 2011 a été moins pénible. Une matinée passée à faire le point avec elle, à saluer tout le monde (du moins ceux qui sont encore là), s'enquérir du temps "magnifique" que les aoûtistes ont eu en Belgique, se réjouir de leurs vacances à venir, être sûre que tout le monde va bien, c'est pas tout ça mais j'ai des mails à lire. 170. C'est moins que l'année passée. Mais qu'est-ce que je donnerais pour être ailleurs....
Mardi: Rendez-vous chez la diététicienne. Je me demande pourquoi j'y vais, pourquoi je paie une consultation de dix minutes, le temps de monter sur sa balance, vérifier qu'elle est parfaitement d'accord avec la mienne (de balance), et m'entendre dire que c'est bien, qu'on est sur la bonne voie, qu'il faut continuer comme ça. C'est idiot mais c'est plus fort que moi, j'ai besoin de quelqu'un qui joue les "maîtresses d'école" et me donne des bons ou mauvais points. Seul bonus de cette pause-déjeuner: le passage par la librairie et l'achat de Gatsby le Magnifique que je ne me souviens pas d'avoir lu et que le livre de Gilles Leroy (Alabama Song) sur la vie de Zelda Fitzgerald m'a donné envie de lire.
Mercredi: Mon collègue le plus rentable (rapport efficacité/rapidité) s'en va pour un avenir meilleur. Forcément ce sont toujours les meilleurs qui s'en vont. Je le regrette déjà.
Jeudi: C'est l'anniversaire de Mamy L. Comme avait l'habitude de plaisanter Papy L., on retourne les chiffres de son âge et ça lui fait un joli 18 ans. Du coup, je lui ai offert son premier rouge à lèvres Chanel et elle en avait les joues aussi roses qu'une jeune fille. Dommage que l'Homme ait gâché l'ambiance pour une sombre mais violente discussion avec ses enfants et plus particulièrement son fils sur la valeur du serment et celle de la parole donnée. J'étais assez désolée de la tournure que prenaient les choses mais visiblement Mamy L., contactée le lendemain et qui avait dormi comme un bébé, a trouvé qu'elle avait passé une excellente soirée. Elle est sans doute immunisée contre le verbe haut. Pourquoi je n'y arrive pas ? Je reçois pourtant des piqûres de rappel au moins hebdomadaires.
Vendredi: Fin de cette première semaine de travail et j'ai l'impression de n'être jamais partie en vacances. Il faut croire que le rythme ne me convient pas. En me levant à 6h30, je devrais aller dormir au plus tard à 23 heures. mais c'est juste pas possible, je n'y arrive pas. Trop de choses à faire, trop d'envies, trop de tout. Comment apprendre à ralentir ?
Samedi: Je suis allée porter un petit colis à la poste en compagnie de l'Homme. Témoins de loin d'une petite altercation entre un client et un employé, nous avons vu - sans entendre ce qui se disait - le geste honorifique de l'employé à l'aimable attention du client. Nous sommes sortis en même temps que le client furieux, vitupérant mais raccompagné par une charmante vigile, suivie très rapidement par le responsable du bureau de poste. Très vite, nous avons compris que le client était dans son droit et n'avait pas à tolérer les grossièretés proférées par le guichetier. Malheureusement, l'état de sobriété, l'accent étranger ainsi que la mise du pauvre hère n'allaient pas jouer en sa faveur si, comme il en menaçait la planète entière, il allait faire venir la maréchaussée. Ce que l'Homme a tenté de lui faire comprendre, de concert avec madame la vigile et monsieur le responsable, mais dans des termes que la fonction de ces derniers ne leur permettait pas d'utiliser et qui étaient certainement plus percutants pour ce bougre, pourtant bien Belge et fier d'avoir défendu la patrie, comme il s'est empressé de nous montrer les traces de balle sur tout son torse ("Tiens moi ça" et hop que je t'enlève mon T-shirt !). La vigile lui a proposé une cigarette, le responsable a promis qu'il ferait "le nécessaire pour que ça ne se reproduise plus" et son copain est arrivé et l'a emmené "boire un pot, c'est mon anniversaire, aujourd'hui !". Et nous on est repartis en rouvrant le débat sur la valeur des dires de personnes assermentées, sobres ou non.
Dimanche: Après-midi et dîner chez un ancien copain de l'Homme qu'on voit à peu près une fois par an. Chaque année, je redoute cette rencontre et cette année n'a pas démérité: il n'a pas fallu cinq minutes pour que les conversations se scindent - comme dans les églises aux enterrements d'autrefois - entre hommes à gauche et femmes à droite. Je ne sais pas pourquoi mais c'est le seul couple avec lequel ça nous arrive. Et ce n'est pas ma copine, c'est la femme d'un copain "annuel". Parce que si c'était mes copines, ça irait, je pourrais parler des heures sans les hommes. Mais pas avec elle. Et pourtant elle est intelligente, elle dit pas de c... niaiseries, je ne peux vraiment rien lui reprocher. Alors, bien sûr, au retour, je peux comparer avec l'Homme nos conversations respectives et on a, au final, le double d'informations que si nous avions bavardé à quatre. Mais tandis que l'Homme m'informe sur les nouveaux programmes universitaires et de recherche en matière de sciences de l'éducation physique, moi je ne peux que le tenir au courant des nouveaux protocoles opératoires des colonoscopies (l'anesthésie générale permet maintenant de "faire d'une pierre deux coups, s'il y a un polype, on l'enlève tout de suite", youpie !). J'aimerais autant n'avoir que la moitié des infos et dormir sur le chemin du retour...
Ah...les charmes de la reprise! Mais où sont les longues semaines de farniente, la sérénité, la dolce vita, les soirées italiennes? Moi, je dirai simplement ce que mon père disait toujours: "on se demande pourquoi on part en vacances, puisqu'on a tout oublié au bout de deux jours de boulot!"Ca faisait râler tout le monde mais c'est un peu vrai... Bon courage ma belle et bravo pour la diététicienne. Je note plein de choses positives,moi, dans ce billet de retour!
Rédigé par : celestine | 19 août 2011 à 18:53
Malgré mes deux mois de congés scolaires, je dois t'avouer que je n'ai pas envie de retourner travailler... J'aime bien le rythme léger et plus lent des vacances...lol.
Bon week-end ensoleillé.
Rédigé par : Un petit Belge | 20 août 2011 à 11:59
Les bureaux anthropophages sont la plaie du travail. Rien qu'associer les mots bureaux avec travail me donne des boutons. Je compatis. Brrr.
Rédigé par : Damien | 20 août 2011 à 16:22
Et si ton rôle était justement de donner un sens au boulot de ces "nouvelles" recrues... je sais, c'est nul comme commentaire, mais je ne sais pas trop quoi te dire pour t'encourager dans ta reprise.
Peut-être, que je reçois le double de mail dont des "all" dont tout le monde s'en f... non, ça ne marche pas... alors...
Que ta reprise va nous permettre de faire un de ces resto dont on se souviendra! ca ca passe, non? Et moi je suis enthousiaste.
kiss delphine
Rédigé par : delphine | 21 août 2011 à 22:37
Célestine: Bon, c'est pas vrai que l'on oublie tout en deux jours, il exagère. C'est juste que le bénéfice physique disparait très vite....
Petit Belge: Il fut assez ensoleillé. Bon courage pour la reprise à toi aussi.
Damien: Mais toi, tu as eu le cran de quitter tout cela....
Delphine: 1) bof, 2) re-bof, 3) Yes :-)
Rédigé par : Myosotis | 22 août 2011 à 21:53
Savoureux comme tout de lire tes déboires, ha ha!
Je me souviens des retours de vacances - j'ai travaillé là où tu travailles, moi aussi, et les complots de bureau, j'ai connu et pas toujours su essuyer!
Mais c'est vrai que le contraste farniente (c à d faire ce qu'on veut autant qu'on le peut) et boulot assomme au retour!
Courage!
Rédigé par : Edmée De Xhavée | 23 août 2011 à 08:48