Remettre à demain

 

 

Je l’ai déjà dit, la procrastination est un trait de famille. Mais dans certains cas, elle coûte bien cher. Cette année scolaire en est à nouveau un cuisant exemple.

Si Anaïs a repris brillamment les choses en main  cette année, prouvant à tous mais surtout à elle-même qu’elle pouvait nager au-dessus de la mêlée, on n’en dira pas autant des deux « self-confident ». 

Cette année, c’est Quentin qui n’a, en aucune façon, réussi à mettre le bout de son nez à la surface de l’eau. A force d’attendre demain pour collectionner 50 insectes, à force de laisser la vingtaine de bourdons, papillons, criquets et autres scarabées congelés dans MON congélateur, de ne pas se donner la peine de donner un coup de lustre aux insectes précédemment collectionnés par S., à force de remettre à demain la mise en herbier de plantes et fleurs cueillies, reçues déjà séchées, prêtes à l’emploi, à force de se dire « demain, je m’y mets », l’atterrissage a été brutal. J’ai voulu participer à l’effort de guerre pendant les vacances d’été mais gagner une bataille n’a jamais équivalu à gagner la guerre. Septembre a mis en exergue l’ampleur des dégâts et c’est  une année quasi complète qu’il doit recommencer. Autant dire que la partie est loin d’être gagnée. Un procrastinateur devient rarement une bête de travail. Et on aura beau le mettre sous surveillance étroite, je sais pertinemment bien que notre vigilance faiblira à un moment ou à un autre. 

Et Maïté qui a clamé haut et fort que son année était dans la poche s’est pris une belle claque. On ne peut pas ignorer purement et simplement les décisions, certes arbitraires, du pouvoir enseignant. Si un stage est obligatoire et ne peut pas être remplacé par le stage facultatif, même si ce dernier est beaucoup plus adapté à l’étudiant, c’est comme ça. Et sauf argumentation jusqu’à avoir gain de cause, il est illusoire d’ignorer le refus et de se dire qu’on verra bien à la fin de l’année. C’est ainsi qu’on se retrouve bien cuit et obligé de recommencer l’année, faute de stage obligatoire accompli. Même si toute l’année est réussie et même si on est autorisé à suivre tous les cours de l’année de Master.

Quand peut-on considérer que l’on ne doit plus intervenir dans la vie de nos enfants et qu’ils sont les acteurs de leur propre vie ? Alors qu’on veut pour eux le meilleur et qu’on ne désire qu’une seule chose, les armer pour la vie qui est devant eux. J'ai l'impression qu'on n'en finit jamais d'être parent.

 

 

Comments

[Rédigé par : celestine]

Je ne découvre ton billet qu'aujourd'hui, la mise à jour ne se fait plus dans mes liens, j'étais restée au précédent (trois quarts de siècle);
Tu poses une question existentielle dont je me fais une idée,hélas, de la réponse: on ne cesse jamais d'être parent, ça s'inscrit dans nos chaines d'ADN au moment où ils sortent de notre corps en braillant, et c'est indélébile. Même quand on les croit sortis des études, et volant enfin de leurs propres ailes, on n'exclut pas l'idée de les voir redébarquer un jour en disant qu'ils n'ont plus de boulot et qu'il faut qu'on les aide...C'est arrivé à d'autres autour de moi!Bon ,là pour l'herbier, c'est vrai que ça fait râler. parce que je sais (ma fille est passée par là) que c'est un gros boulot qui ne peut pas se remettre au lendemain. Une thérapie familiale, peut-être, pour comprendre la propension à la procrastination générale...et un petit coup de pied au c...au jeune homme pour l'aider à se prendre en main.(J'ai le même à la maison)
Plein de courage ma belle Myo, et tendres baisers
Célestine en mode compatissant et (très) compréhensif.

[Rédigé par : Damien]

Cela dure environ 10 ans. Entre 10 et 20 ans, ils savent tout, ne font rien, clament et réclament et en gros, nous pourrissent la vie avec leur forfait, ils font ch...
Ils grandissent si vite et ensuite ne partent plus.
Quand ma fille est partie, elle a su se débrouiller en 10 jours. Presque.

[Rédigé par : ms]

Cesse t'on un jour de s'inquiéter ... Nous réapprenons en ce moment à vivre avec le loustic de retour à la maison ... difficile de trouver l'équilibre entre le laisser se débrouiller, le pousser ou surveiller ... surtout quand le loustic a bientot 21 ans et a vécu 2 ans seul ! Courage à toi, et si cela peut te rassurer, tu n'es pas seule dans cette galère !

[Rédigé par : delphine]

remettre à la semaine prochaine, ça me dit quelque chose :-)
Sans blague, l'histoire du stage c'est lourd non? Et les insectes, à mon avis tu avais surtout envie de vider ton congel de toutes ces chairs indésirables...
Mon Chenapan de 5 ans a voulu brosser aujourd'hui. Mais quand on lui a dit que malade égal au lit toute la journée et pas de télévision, il a dit "j'crois que je vais aller à l'école"...

[Rédigé par : @nn@]

Bizarre la date d'apparition de ce message. Une forme de procrastination? Un art que je connais fort bien et mes enfants aussi sauf quand on est vraiment motivés. Là réside peut être le noeud du problème, on ne diffère jamais ce à quoi on tient vraiment.

Quant à savoir quand on cesse d'intervenir dans la vie de ses enfants? Peut-être quand ils quittent le nid familial et doivent assumer pleinement le quotidien en ayant conscience que Papa et Maman ne seront pas toujours là pour les sortir de la mouise où ils sont tombés de par leur faute

[Rédigé par : Myosotis]

Célestine: Non, c'est moi qui poste mes billets à retardement. Tu rigoles ? On ne va pas se lancer dans une thérapie familiale pour analyser la propension familiale à la procrastination, tout de même. Ca peut pas se soigner autrement ?

Damien: Mouais, sauf qu'ici ils ont tous passé les 20 ans..

MS: Va falloir que tu me racontes... Je t'envoie un mail dès que je trouve le temps.

Delphine: Ah, c'est malin :-)
Pas fou ce chenapan ;-)

Anna: non, pas de la procrastination mais du retard, c'est pas pareil :-)
Finalement, ton fils a trouvé un logement ?

[Rédigé par : Un petit Belge]

Et après on se fait du souci pour les petits-enfants et on doit éviter de donner son avis pour ne pas se froisser avec ses enfants et beaux-enfants...

[Rédigé par : Myosotis]

Petit Belge: tu as tout compris !

[Rédigé par : marion]

aie aie aie ...