Meteo: Difficile de croire qu'on était à la même latitude que Naples ou Madrid. Les gratte-ciels et les rues rectilignes se serrent les unes contre les uns pour former de longs et hauts couloirs où le vent s'engouffre et gèle les os. Il y avait longtemps que je n'avais plus eu aussi froid....
Mes pieds: J’ai marché, marché, marché. Je suis prête pour Compostelle mais je vais revoir mes distances à la baisse. 4 heures par jour me semblent amplement suffisantes. Au régime de six à sept heures par jour, je ne tiens pas plus de 3 jours. Le matin du quatrième jour, j’aurais bien demandé une chaise roulante. Mais on pourra dire qu’on a sillonné Manhattan en long et en large, en rues et en avenues. Je signale aux guides touristiques que les 45 secondes pour aller d’une rue à l’autre et les 2 minutes pour aller d’une avenue à l’autre sont un peu sous-estimés. Il faut compter avec les feux de signalisation, neuf fois sur dix au rouge quand j’arrive. C’est ainsi que nous avons mal calculé et que nous sommes arrivés au rendez-vous avec Lola avec royalement vingt minutes de retard.
Grand Central Terminal: Une gare extraordinaire; on y a passé au moins deux heures. Tout était beau. Du sol au plafond - Ah ce plafond qui représente la voûte céleste, magique ! -. Des guichets aux escaliers. Des quais aux portes battantes. Peu de trains toutefois mais suffisamment pour la maintenir en vie. C'est Paul Auster qui m'y a emmenée, que Sis'Cile en soit remerciée !
Grayline: Les bus hop on hop off sont parfaits pour voir beaucoup de choses en un minimum de temps. Mais quand il fait deux degrés, le séjour prolongé sur le deck supérieur, en plein vent, sans bonnet et sans gants, fait qu'on renonce à faire le tour complet; on descend au point le plus éloigné du trajet et on revient à pied. C’est ainsi qu’on a arpenté Central Park dans toute sa longueur.
Central Park: Un de ces lieux mythiques qui m’a toujours fait rêver. Se dire “j’y suis” et être tellement congelée qu’il m’a fallu une bonne demi-heure de soleil en perfusion pour revenir à la réalité et en profiter pleinement.
Beurk food: Nous disions donc 5 portions de fruits et 4 portions de légumes par jour ? Disons tout de suite que ces bonnes résolutions sont intenables lors d’un séjour comme celui-ci. Petit déjeuner américain avec les oeufs brouillés, les pommes de terre et le lard grillé, histoire de se caler l’estomac pour la journée, un peu de fromage et jambon accompagnés de quelques tranchettes de concombre et de tomates épouvantablement transgéniques et terminer par quelques fruits coupés, melon, ananas et raisin sans aucun goût. La journée, on a fait l’impasse sur le fast food offert à tous les coins de rue (bretzels, bagels, pizzas, hamburgers, hot dogs, pittas, nuts4nuts, …). Deux soirs sur trois, on s’est contenté d’un paquet de chips, fromage et saucisson (je sens littéralement les plaques d’athérome s’aggripper aux parois de mes artères). Le seul soir où on s’est offert un resto, on a visé “italien”, on a lu les commentaires sur internet qui laissaient raisonnablement à penser que ce serait décent. Et même là, déception. A part le café et le vin. Mais le vin versé comme du Coca, à ras bord, ça perd un peu de son charme, même s’il est bon. Je pense que malgré le régime de marche intensive, au mieux, je n’aurai pas perdu un gramme.
Les gratte-ciels: Il y eut cette époque où c'était à celui qui pourrait chatouiller le ciel au plus près pour le faire rire plus fort. Contrairement à ce que j'imaginais, l'architecture de ces tours immenses est pensée dans le détail tant au rez-de-chaussée qu'au 86ème étage. Contrairement à ce que j'imaginais, ils sont beaux, très beaux, souvent des chefs d'oeuvre d'art déco. Contrairement à ce que j'imaginais, ils se marient superbement avec toute l'architecture autre de New York: le style géorgien, les cast-iron buildings dans le quartier de Soho, les grandes baies vitrées et la présence d'escaliers extérieurs. Les brownstones à Harlem ou à Brooklyn. A tout moment, j'ai pensé à la Source vive de Ayn Rand.
Times Square: Le premier soir, fatiguée, sous la pluie, j'ai rien vu et ça m'a plus énervée qu'autre chose. Le lendemain soir, c'était déjà plus sympa. Les deux soirs suivants, j'étais fascinée. Lumières et couleurs, images et mouvements, instantanés et permanence.
Patinoire du Rockfeller Center: J'adore. Ne me demandez pas pourquoi, je pourrai rester là des heures à les regarder patiner. Et si je savais patiner, j'aurais beaucoup aimé me joindre à eux.
Schwarz: J'ai cherché dans tous les rayons l'ancien jouet que ma maman m'avait rapporté de New York quand j'avais 2 ou 3 ans, un petit ours (ou était-ce un hérisson ? ) qui faisait du café et quand le café était prêt et qu'il fumait (si, si), il versait le café dans une tasse. Ce jouet a disparu on ne sait où et 50 ans plus tard, je le cherche toujours.
Tiffany: C'est un peu idiot, mais je ne pouvais pas éviter d'y aller. Juste mythique.
Les New yorkais: Les New-Yorkais sont incroyablement sympathiques, gentils et attentifs. Dès notre arrivée - disons une fois passée la halte au contrôle d'identité où, là, on a dépassé le summum de la muflerie exaspérée - , cette gentillesse ne s'est jamais démentie. Du chauffeur de navette qui affichait "complet" et qui a attendu 15 minutes avec nous que la prochaine navette arrive pour être sûrs que nous soyions pris en charge aux vendeurs et vendeuses dans les grands magasins, absolument charmants, engageant juste pour le plaisir une conversation badine mais intéressée par vous, en passant par tous ceux qui travaillent dans l'industrie du tourisme et dont le sourire et la gentillesse ne sont pas juste un outil de travail. Ou du moins font tout pour vous prouver le contraire.
La consommation d’énergie: Les Américains (ou peut-être seulement les New-Yorkais) sont loin des économies d'énergie qu'on connaît en Europe. Le chauffage fonctionne à fond (en été, la clim' aussi je suppose) et l'eau chaude est facilement à 80°. La première fois que je me suis lavé les cheveux, j'ai bien cru m'ébouillanter.
Le décalage horaire: Curieusement, j'en ai beaucoup plus souffert à l'aller qu'au retour. Or, on dit que c'est toujours plus dur quand on voyage vers l'est. Je suppose que comme je ne me suis vraiment pas adaptée à l'heure NY en 3 jours, je suis restée dans le rythme européen et au retour, pas le moindre souci. Par contre, sur place, à 7 heures du soir, j'étais cuite et à deux heures du mat' fraîche comme un jardin (je sais, on dit "comme un gardon", mais est-ce que j'ai vraiment une tête de gardon ?)
Lola: Framboise sur la lemon tart, j'ai enfin rencontré Lola. J'avais hésité, je ne voulais pas imposer à l'homme une rencontre d'une copine de blog que je n'avais jamais rencontrée moi-même. Mais l'occasion était trop belle et l'envie trop forte. Et elle aussi était disponible, prête à faire une heure et demie en train pour rejoindre New York. Elle m'a dit "manteau noir, écharpe bleue". Ce n'était vraiment pas nécessaire, je l'aurais reconnue entre mille. On s'est trouvées comme si on se retrouvait après quelques semaines d'absence. C'était normal. Comme une amie de la vraie vie. Ce qu'elle est, en fait. On a parlé de tout, de rien, des petits détails de la vie quotidienne. Elle nous a présenté un autre New York, celui de la High Line, une ancienne voie ferrée aérienne désaffectée, reconvertie en parc urbain, une réussite en termes de réaménagement de l'espace. Les deux heures que nous avons passées ensemble se sont envolées comme par enchantement.
Ah oui, c'était super de se "re"-trouver! A refaire, sans faute, d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique!
(Et nous avons l'air absolument congelées, sur la photo, pour confirmer tes impressions météorologiques de NYC...)
Rédigé par : Lola | 06 mars 2012 à 04:47
Tu sais trouver les mots pour retranscrire en quelques lignes ce que nous ressentons en découvrant NY. En résumé, ces quelques jours étaient à la hauteur de tes attentes ? et l'homme ? convaincu ?
Rédigé par : isa | 06 mars 2012 à 08:34
ah c'est super ce petit résumé personnel de tes impressions de NY
j'ai adoré te lire...
Rédigé par : Coumarine | 06 mars 2012 à 11:58
Moi aussi j'ai eu l'impression furtive d'y être ! Merci pour ce joli compte-rendu ... à part le froid, ça me tenterait bien en fait !
bonne semaine !
Rédigé par : liaht | 06 mars 2012 à 12:25
"Merci de te souvenir de moi." dit le petit ours. "Mais non, c'était bien moi !" Réponds le hérisson et chacun d'eux se souvient de l'endroit d'où il viennent et de la petite fille dont ils habitent encore les rêves.
Merci de cette promenade. Je me dis qu'il y a vraiment trop longtemps que je n'ai pas vu cette ville. Bonne journée.
Rédigé par : Jacques | 07 mars 2012 à 06:09
Tu vois tu as eu beau nous parler du froid pour essayer d'atténuer notre envie, ça ne m'a pas empêchée de me dire que mon rêve est intact et que je l'ai vécu un petit peu à travers toi, magicienne du voyage! Quel bonheur en plus de connaître quelqu'un sur place. C'est pas de la pure magie, les blogs?
Tendres bisous de Célestine.
Rédigé par : celestine | 07 mars 2012 à 14:18
Lola: Avec grand grand plaisir !
Isa: au-delà de mes attentes. Et oui, ouf, l'homme est convaincu :-)
Merci Coum'.
Liaht: Oui, j'aimerais retester en automne par exemple. L'été est, paraît-il, assez insupportable aussi.
Jacques: Tu ne penses pas si bien dire (voir billet suivant)... ;-)
Célestine: De la pure magie, indeed :-)
Rédigé par : Myosotis | 09 mars 2012 à 08:45