La Belgique s'est réveillée incrédule et abasourdie ce mercredi matin à l'annonce de l'accident de Sierre. Des dizaines de mamans, des dizaines de papas, de frères et soeurs, de grand-parents se sont réveillés anéantis, détruits. Nous avons vécu l'estomac noué toute cette journée de mercredi et celles qui ont suivi. Eux sont passés du choc au refus d'y croire, à l'espoir d'une erreur, d'un réveil de leur cauchemar, à l'abattement total et au désespoir.
Cela méritait certainement une journée de deuil national. Même si tous les enfants qui meurent dans notre pays après une longue et inacceptable maladie, ou des suites d'un accident domestique ou de la route, ne font pas l'objet du moindre entrefilet dans la presse, il est normal qu'un drame à cette échelle fasse l'objet d'une manifestation de respect au niveau national.
Mais au-delà de toute l'empathie que j'ai pu ressentir ces derniers jours, je suis profondément en colère contre une certaine presse - qui n'est pas la presse à sensation dont on n'attend rien de moins mais bien la presse courante - qui semblait n'avoir rien d'autre à se mettre sous le micro et qui nous a donné les détails les plus sordides. Je suis enragée contre ces journalistes qui se sont empressés d'interroger n'importe qui pouvait nous arracher une larme, jusqu'à des enfants sur le point de partir en classe de neige pour savoir ce que "ça leur faisait ?" et "s'ils avaient peur de partir la semaine prochaine ?".
Une presse intrusive au point de se déguiser en infirmiers pour pouvoir photographier les familles au chevet des enfants encore hospitalisés. Le droit d'informer ne leur donne pas tous les droits. Le sensationnel et le tragique font vendre, on le sait. Mais la notion de déontologie devrait peut-être être remise au goût du jour pour rappeler aux media le respect de la vie privée, en particulier vis-à-vis de ceux qui se trouvent en situation de grande vulnérabilité.
Je suis tellement d'accord avec toi. J'en avais d'ailleurs fait mon statut FB ! Est ce de l'info que de tenter coute que coute de montrer des familles en deuil, des enfants rescapés. Ce que vivent ces familles est horrible, point n'est besoin d'en rajouter ! De tout coeur avec eux et avec toute la Belgique.
Rédigé par : ms | 18 mars 2012 à 11:03
Oui tu as raison, c'est indécent. Ce métier de voyeurs assoiffés de scoops sensationnels dégoûte, mais est-ce que ce ne sont pas les consommateurs de cette presse qui la font vivre?
Information veut-il dire mépris de la personne humaine? Peut-on filmer la mort d'un enfant?
Ton billet pose de vraies questions. Je m'associe à la peine des Belges qui sont durement éprouvés ces derniers temps.
Rédigé par : celestine | 18 mars 2012 à 17:58
Tout à fait d'accord avec toi.
Je suis toujours particulièrement choquée de voir des images des parents et amis des victimes, quel que soit le lieu et les circonstances. Hier les enfants belges, aujourd'hui ceux de Toulouse.
La douleur, la souffrance sont des choses intimes qu'il devrait être interdit de reproduire sans l'autorisation des personnes photographiées
Rédigé par : AnnA | 19 mars 2012 à 19:57
Au fait, je ne serais pas du tout choquée que le ou les photographes qui se sont déguisés en infirmiers afin de voler des photos soient interdits d'exercice.
C'est une fouine que tu as mise en guise d'image. Je pense que pour eux un putois aurait été aussi bien
Rédigé par : AnnA | 19 mars 2012 à 20:02
Ms: Ca fait une éternité que je veux t'envoyer un mail....
Célestine: oui, sans doute, les consommateurs - que nous sommes - y sont pour quelque chose. En fait, je leur en veux aussi.
Anna: Oui, un putois aurait pu faire l'affaire, de fait.....
Rédigé par : Myosotis | 23 mars 2012 à 21:48