* Ne fuyez pas, doux instants de bonheur... (Le barbier de Séville de Rossini).
Toute une semaine de moments de bonheur les uns après les autres. Des moments de plaisir des sens, des moments de chaleur humaine, des moments de douceur de vivre.... Comment ne pas se réjouir à chaque instant d'être en vie, en bonne santé, tout comme ceux qui nous entourent, comment ne pas profiter pleinement de tout ce qui nous est offert ?
Samedi: Je vais m'acheter une paire de chaussures (enfin deux), toujours les mêmes mais dans d'autres couleurs, dans ce magasin qui vend tout au long de l'année les mêmes chaussures tellement confortables qu'une fois essayées, elles sont adoptées et qu'il devient difficile d'acheter autre chose. J'en suis à ma sixième paire. Toutefois, la dernière paire s'est mise à bailler à la semelle après peu de temps. La propriétaire de la boutique, d'habitude plutôt peu aimable, s'est montrée charmante et m'a offert de remplacer la paire fatiguée et défectueuse par une paire identique toute neuve. Elle a fait ma journée....
Dimanche: Parmi les livres de la tournée de 12 livres que l'on se partage à 12 en un an, j'ai reçu pour le mois de mai la biographie de Marie Laurencin. Et j'attends chaque jour avec impatience le moment du coucher où je vais retrouver pour quelques instants la butte Montmartre, le Bateau-Lavoir et le Lapin Agile avec Marie, Guillaume, Pablo, Fernande, le Douanier, Gertrude et Alice, tous ces jeunes fous qui vivaient de rien, de couleurs et de fêtes et qui me fascinent aujourd'hui. Parmi les multiples époques où j'aurais aimé vivre, je pense que ce Paris-là m'aurait infiniment séduite.
Lundi: L'arbre qui se trouve devant l'entrée du bureau où je travaille est sublime. Il est entré dans le printemps tout en bourgeons roses qui se sont ensuite épanouis en magnifiques fleurs blanches. Il verdit lentement jour après jour. Il est tout simplement splendide. Il me fascine et si j'avais le temps je m'arrêterais chaque jour un instant pour l'admirer plus longuement.
Mardi: Réjouissances festives entre amis pour célébrer l'anniversaire de l'Homme autour d'une table malgache. Une cuisine divine, tout en saveurs et parfums. Le ravitoto, plat traditionnel national est un pur régal: une cassolette de porc longtemps mijotée aux feuilles de manioc pilées et au gingembre accompagnée de riz parfumé au coco et d'une salade de tomates à la coriandre et au kumbava. Un vrai délice. Le tout arrosé au rhum, arrangé ou non. Et cerise sur le gâteau, le couple qui a ouvert récemment ce tout premier restaurant malgache à Bruxelles est exquis de gentillesse, de sourires et d'attentions. Une soirée délicieuse.
Mercredi: Non contents de l'avoir entouré la veille, les amis lui ont offert des billets pour le concert organisé au Bozar pour célébrer les 90 ans de Toots Thielemans. Ce fabuleux artiste bruxellois nous a époustouflés. Deux heures ininterrompues de morceaux hyper connus mais revus au son de son harmonica légendaire. Deux heures sans même boire une goutte d'eau. Quel souffle ! Il aurait pu aisément éteindre ses 90 bougies ! Le public en délire lui a manifesté haut et fort son enthousiasme et son amour. L'émotion était vraiment palpable et nous, les filles, nous avons essuyé notre petite larme.
Jeudi: Toutes les semaines ne sont pas aussi chargées mais le rendez-vous était fixé depuis longtemps. Soirée à nous deux, cette fois. Deuxième séance cinéma-opéra de l'année et cette fois c'est Figaro qui nous a enchanté les oreilles. On m'aurait dit il y a 30 ans que j'adorerais ça, j'aurais été plus que sceptique et pourtant nous sommes tous les deux de plus en plus enthousiastes. Cette fois, le Barbier de Séville était retransmis du Teatro Regio de Parme, ce qui ajoutait un brin de nostalgie à l'événement, pour moi, la Parmiggiana d'une année. Morceaux archi-connus ou moins connus, prestation enjouée, trois heures de plaisir non dissimulé.
Je ne voudrais pas avoir l'air d'un papillon écervelé, je sais qu'autour de moi, proches et moins proches vivent une souffrance, que ce soit une maladie soudaine, un divorce difficile, un deuil violent ou les effets sournois de la crise. Je vois les montées d'extrêmes un peu partout, la peur qui grandit. Je ne suis ni hermétique ni aveugle. J'apporte ce que je peux, même si c'est si peu, dans le réconfort. Mais je ne peux pas m'empêcher de souligner ici, dans la bulle qui m'appartient, les moments de plaisir que l'on peut trouver un peu partout.
Je ne sais pas pourquoi, lorsque l'on ressent du bonheur, on se croit toujours obligé de se justifier.Mais le bonheur se partage, et c'est agréable de t'entendre raconter tes petits délices de la semaine. Endosser la misère du monde ne sert à rien. On est bien dans ta bulle et je me réjouis pour toi.
Continue à nous enchanter les oreilles et les yeux de tes découvertes. Et puis il faut aussi se dire que nous sommes les constructeurs de notre bonheur, ce n'est pas qu'une question de chance.
Je t'embrasse.
Rédigé par : celestine | 12 mai 2012 à 16:03
Moi j'aime bien quand tu racontes tes petits bonheurs :-) Et j'ai 2 petites questions : j'ai envie depuis longtemps d'aller au ciné-opéra, tout en étant pas folle de l'opéra je l'avoue, cela me parait souvent trop long. Tout ceci étant posé le conseillerais-tu à une béotienne comme moi ? et puis ... pour tes petits petons mignons, c'est où le magasin de chaussures ? Je cherche un modèle intemporel depuis longtemps, avec les couleurs et tout ... bises. Mimi
Rédigé par : Mimi | 13 mai 2012 à 19:10
Et c'est justement parce que tout est tellement dur autour de nous (et parfois chez nous) qu'il est presque un devoir de se réjouir de ces instants de bonheurs.
Belle semaine!
Rédigé par : verveine | 13 mai 2012 à 21:32
Célestine: tu as raison quand tu dis qu'on se croit obligé de se justifier. Mais par contre, je pense quand même que la chance est bien présente. Même s'il importe aussi de la reconnaître et de lui laisser la place.
Mimi: oh oui, je te conseille l'opéra. Pour les chaussures, je t'ai répondu par e-mail... :-)
Merci Verveine !
Rédigé par : Myosotis | 15 mai 2012 à 23:04