Ce mois m'épuise. Je dors peu, vraiment peu. Je sens que c'est la fin de l'année (traduisez: il y a un an que je n'ai pas pris de vacances si on ne prend pas en considération les longs weekends éparpillés au cours de l'année écoulée).
Je dors peu, je rumine mon mécontentement de tout. Mais surtout de moi-même. Je joue un double "je" qui m'enrage. Je suis en porte-à-faux avec certaines décisions particulièrement importantes prises au niveau de la Direction et j'ai beaucoup de difficultés à m'opposer franchement. Si on me demande mon avis, j'y arrive facilement, même si mon avis est totalement à l'opposé de l'avis général. Mais dès qu'on ne me demande rien, j'abonde dans le sens général. Et je suis en contradiction avec moi-même. Enfin pas tout à fait mais quand même. Je n'arrive pas à être tout blanc ou tout noir. Je passe ma vie à voir le bon et le mauvais dans tout. Et pour être tout à fait honnête, j'ai même tendance à ne voir que le bon.
Cela fait 20 ans que je passe ma vie à écouter les gens vider leur sac, à aller dans leur sens, même si je ne pense pas toujours qu'ils aient raison mais je les laisse tout sortir. Parfois mais parfois seulement, quand je sens qu'ils sont prêts à entendre, je leur donne à voir les contradictions qu'ils énoncent, les arguments de la partie adverse - parce que souvent il s'agit de conflits -, les pistes de solutions, d'autres fois, je leur apporte la solution quand celle-ci se trouve dans mes mains. Mais souvent, je me contente de les laisser s'épancher. Et souvent, cela leur suffit.
Aujourd'hui, je craque. D'une part, ce rôle d'éponge a probablement atteint une certaine limite. L'éponge déborde et je pleure.
Mais aussi, cette habitude d'aller toujours dans le sens des autres me joue des tours et je n'arrive plus à être totalement vraie. Et la couleur caméléon ne me sied pas.
Allez, allez, prends du recul. Au moins toi, tu sembles avoir de la pudeur et de la hauteur de vue et puis rien n'est jamais ou tout noir ou tout blanc hein ... c'est plutôt bien d'être dans la nuance, de tempérer, d'osciller tout doucement, de chercher un équilibre.
Je t'embrasse, ne pleure plus.
Rédigé par : Claire | 18 juin 2012 à 11:16
Chère éponge...tu m'en rappelles une autre qui ressurgit en moi périodiquement, surtout dans les moments de grande fatigue.Il y aura un jour où tu en riras. Peut-être en rirons nous ensemble, qui sait ce que nous réserve cette vie, absurde mais si merveilleuse...
Big kissessssss
ta petite Celestine
Rédigé par : celestine | 19 juin 2012 à 00:24
Tu sais ça fait du bien parfois de craquer. Ça remet les pendules à l'heure et ça permet de se rendre compte de plein de choses. Mais bon, pas trop longtemps ni trop souvent hein !
Bises.
Rédigé par : ms | 19 juin 2012 à 07:52
coucou Claire :-). Plus que deux semaines à tenir et ce seront les vacances !
Céléponge: pour le moment, le rire est tout de même crispé.... Bisous
MS: ça fait du bien mais le médecin m'a tout de même arrêté pour 3 jours.... Bises.
Rédigé par : Myosotis | 20 juin 2012 à 22:36
Je me sens moins seule ... On devrait peut-être en reparler après les vacances, elles nous feront du bien, du moins je l'espère ! Bisous
Rédigé par : Mimi | 21 juin 2012 à 05:18
Alors craquer autant non !
Rédigé par : ms | 21 juin 2012 à 07:09
Les éponges aussi ont besoin de temps en temps d'être essorées... et donc de rejeter ce qu'elles ont absorbé pour redevenir efficaces...
Par peur du conflit je suis longtemps restée celle qui allait dans le sens de... Et puis j'ai fini par me détacher de ce rôle pesant et je m'accorde désormais le droit de ne pas être d'accord !
Bon courage ...
Rédigé par : liaht | 23 juin 2012 à 18:30
Mimi: je n'ai jamais attendu des vacances comme aujourd'hui...
Ms: Oui, je sais.
Liaht: j'aime assez cette idée d'essorage. Peut-être qu'effectivement je devrai lancer la machine à 1400 tours.
Rédigé par : Myosotis | 23 juin 2012 à 23:10
Eh oui! Une de mes amies me dit justement la même chose. A force d'écouter les gens ils la prennent pour une écouteuse. Ca devient lourd. On tend à donner raison, à vouloir voir les choses sous l'angle du confident éploré, et on est écrasé par ces conseils et encouragements que l'on se sent obligés de donner.
Pa facile, tu as raison, car tout le monde n'apprécie pas la franchise, en plus:une amie de plus de 20 ans n'a plus voulu être "mon amie" à cause d'une mise en garde que je lui faisais, gentiment, sur un comportement qui la faisait dévier.
Ha ha!
Courage et ... stand your ground!
Rédigé par : Edmée De Xhavée | 24 juin 2012 à 10:09
J'aime bien la réflexion de liaht sur le conflit, je crois être rentrée aussi dans le processus de détachement mais la route est longue et il faut du courage. C'et surtout une remise en cause professionnelle et j'ai 57 ans, un peu tard peut-être ... j'hésite à me lancer car les 55+ ne sont pas vraiment celles à qui on donne une chance !
Rédigé par : Mimi | 24 juin 2012 à 10:35
Edmée: Et oui, ça en plus, la franchise est toujours réclamée mais rarement appréciée en fin de compte. Alors, c'est vrai, je modère fortement mes opinions jusqu'à ne plus ne en avoir...
Mimi: Moi aussi. Et c'est vrai que j'ai horreur du conflit. Bah, je ne pense qu'il n'est jamais trop tard... :-)
Rédigé par : Myosotis | 24 juin 2012 à 22:29