Vendredi: Ils sont là tous les trois ce soir, sans "pièces rapportées" - je les aime bien, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, "pièces rapportées" est un terme affectueux -. Nous sommes cinq ce soir et cela mérite bien de marquer le coup. Pourquoi pas un petit resto ? Justement, nous n'avons pas encore fêté l'anniversaire de Quentin au resto cette année. Et ce fut une soirée sous le signe du fou rire et de l'amour fou (ben oui, c'est comme ça) !
Samedi: Encore une journée sous le signe de l'amour. Pas top down mais bottom up cette fois. Une après-midi à la campagne, le temps de tondre tout le jardin avant la saison d'hiver, même si l'automne vient à peine de commencer. Le temps de ramasser quelques pommes, le temps d'arracher quelques mauvaises herbes mais uniquement là où il y a des taches de soleil, le temps de tailler quelques plantes et de perdre le ressort du sécateur fétiche de Papy - qu'il a retrouvé comme une aiguille dans un paquet d'herbe tondue, le temps de repasser le linge de maman - sinon elle va encore mettre des plombes à le faire -, le temps de papotiner un peu avec elle et nous sommes repartis, avec des provisions de vert dans les veines et de bleu dans le coeur.
Dimanche: Requiem de Brahms avec Mamy. Un concert de toute beauté. Apprendre - parfois je suis vraiment blonde - que tous les requiems, celui de Verdi, de Mozart, de Berlioz, sont tous écrits autour des mêmes paroles. Qu'ils sont la plupart du temps des messes d'enterrement qui commencent avec la prière des morts "Seigneur donnez leur le repos éternel" mais que celui de Brahms met plutôt l'accent sur les vivants "Béni soit leur chagrin - qu'ils en soient soulagés".
Lundi: Le nid se vide. Quentin est parti hier soir pour la semaine. Mais je sais qu'il revient le weekend et cela m'aide un peu. Par contre, quand j'ai vu que Maïté vidait petit à petit ses armoires, j'ai réalisé qu'en ce qui la concernait, c'était pour du bon. Elle me parle d'achat d'aspirateur, de fer et de table à repasser. A chaque oiseau qui s'envole, je vais y laisser quelques plumes....
Mardi: Déjeûner avec K. que je n'avais plus vue depuis de longs mois. Et elle raconte tout ce qu'elle vient de vivre de tragique avant de finalement attendre une petite fille pour dans 3 mois. Je réalise avec effroi que l'on peut passer à côté d'événements terribles qui arrivent à ceux que vous aimez mais que vous ne voyez pas tous les jours ou toutes les semaines. Ces amis qui vous sont proches mais que vous ne cotoyez pas aussi ou plus aussi souvent pour qu'ils jugent nécessaire de vous informer des drames qu'ils vivent. Que savons-nous finalement de ceux que nous aimons ?
Mercredi: On prépare activement l'anniversaire de S. J'ai prêté notre espace pour l'occasion à J. qui a invité une cinquantaine de personnes pour une soirée dansante à l'occasion des 45 ans de son mari. La surprise est toujours bien gardée mais nous avons de plus en plus de mal à ne pas laisser échapper une petite phrase qui vendrait la mèche ou allumerait un soupçon dans l'esprit de cet homme si attentif. Vigilance donc...
Jeudi: Le jour qu'elle redoutait tant est arrivé: elle part à la retraite. Cette collègue, dont j'ai découvert - ô petitesse du monde - qu'elle était la maman de la meilleure amie de ma fille, ne vient plus travailler depuis 1 an et demi, histoire de se battre vaillamment contre une saloperie de cancer du sein, et cette pré-retraite contrainte et forcée l'a empêchée de terminer en beauté. Elle est donc revenue le dernier jour nous faire ses adieux. Elle était resplendissante et nous a fait un discours émouvant dont quelques paroles m'étaient adressées et m'ont fait chaud au coeur. Je ne suis pas restée en reste et je lui ai lu un discours longuement pensé et préparé. Je deviens d'ailleurs la reine du discours d'adieu au bureau au point que certains passent commande pour leur départ éventuel... Mais je ne peux écrire ces au revoir que si j'ai ressenti quelque chose pour ceux qui partent....
Des tranches de vie comme tu sais si bien nous les conter...tout en nuances, avec les gris de la nostalgie et les bleus brillants du bonheur de vivre. La famille le travail les loisirs, tous les tiroirs de la grande commode de l'existence!
http://celestinetroussecotte.blogspot.fr/2009/08/la-theorie-des-tiroirs.html
Rédigé par : celestine | 02 octobre 2012 à 22:16
Voilà... je dois être blonde aussi quelque part puisque je ne savais rien des requiems... Suffit de le savoir une fois, pas vrai. Blonde un jour = pas blonde toujours ;-)
Oui, tant de vies se déroulent à portée de regard, un regard que nous ne posons pas toujours, et on ne peut pas non plus accuser l'indifférence à chaque coup... il y a des choses qu'on ne perçoit que quand c'est le moment...
Rédigé par : Edmée De Xhavée | 03 octobre 2012 à 08:58
Parmi toutes ces tranches de vie, gaies et tristes, je garde le Requiem (dont je savais - mais je suis brune :-]) - que le Requiem comporte les mêmes paroles, sauf que certains compositeurs choisissent de ne pas mettre en musique certaines parties de la liturgie de cette messe pour défunts)
Le plus beau selon moi, c'est celui de Gabriel Fauré, un homme très croyant qui a tenu pendant un certain temps l'orgue de l'église de "la Madeleine" à Paris
Rédigé par : AnnA | 03 octobre 2012 à 11:04
Avec mon beau frère (l'ami de la soeur de mon amoureux) on n'aime pas "pièces rapportées"" alors on s'est réintitulé "valeur ajoutée":)
Rédigé par : Catherine | 03 octobre 2012 à 20:12
Catherine: très joli ça "valeur ajoutée". Je vais y penser...;
anna: Toi, j'étais sûre que tu saurais :-). Le nombre de choses que j'ai déjà apprises chez toi.
Edmée: C'est fou ça, alors qu'on pense être attentif....
Célestine: j'ai relu le billet des tiroirs ,c'est tellement beau et tellement vrai...
Rédigé par : Myosotis | 07 octobre 2012 à 22:38