So this is Christmas à nouveau. Chaque année, les mêmes questions reviennent: nous allons donc faire bombance, nous offrir des cadeaux, être heureux, pendant que d'autres sont seuls, ou pire encore dans la rue. Chaque année, la misère affective, plus que la misère financière, m'interpelle bien plus encore la veille de Noël. Et pourtant, chaque année, je ne renonce pas au plaisir de rassembler la famille autour du sapin, autour de cadeaux, autour de la table.
Je ne me sens pas le droit de priver mes enfants de cette fête qu'ils aiment plus que tout au monde parce qu'elle représente ce qui leur tient tant à coeur: cette famille qui s'aime du mieux qu'elle peut, malgré les différences, les tensions parfois latentes, cette famille qui est la leur mais qui est aussi le rassemblement de deux familles, même si la représentation du côté de l'Homme n'est pas équitable, et surtout parce que ces deux familles se retrouvent depuis bientôt 30 ans tous les 24 décembre.
Et surtout, je ne peux même pas imaginer de renoncer à certains des plaisirs liés à Noël:
- tirer au sort deux noms dans une enveloppe en novembre et commencer à réfléchir au(x) cadeau(x) qui feraient plaisir à mes deux élus, se promener dans les magasins avant la cohue pour s'inspirer, se renseigner le plus discrètement possible, faire appel aux wishlists si nécessaire, trouver le cadeau et se réjouir à l'avance, hésiter, craindre l'erreur mais toujours penser à l'autre.
- monter le sapin, choisir les guirlandes lumineuses - un peu plus de blanches, un peu moins de bleues, il y a un trou là, sans lumières....- , accrocher les innombrables boules - les petites en haut, les moins jolies derrière, c'est moi qui mets les champignons, et moi les oiseaux -, préparer la crèche.... Et s'asseoir pour contempler le sapin scintillant. Et se dire à nouveau que c'est beau.
- passer deux jours en cuisine avec Swiss'Sis, l'Homme et Swiss'homme à éplucher, couper, émincer, peler, battre, fouetter, pré-cuire, saisir, pétrir, mélanger, asaisonner, monter en neige, mixer, enfourner, arroser.... Se dire que cette fois on est bien dans les temps et finalement être presque pris de court. Mettre la table sans avoir réfléchi à ce qu'on voulait et improviser. Calmer l'homme qui voulait farcir des cailles livrées en crapaudine (Madame la marchande de cailles, c'est normal ce qu'il y a dans mon paquet ? Oh ben, madame l'acheteuse de cailles, vous fermez avec un petit cure-dent !, merci Madame, je crois que mon mari va avaler le cure-dents de travers et ça va pas faire du bien....). Manquer de crème fraîche et ne plus en trouver une goutte dans les magasins du quartier. Improvisation, fatigue mais toujours bonheur en cuisine.
- se retrouver enfin tous là, plaisir d'offrir et de recevoir, de savoir que d'autres aussi ont pensé à vous en cherchant ce qui vous plairait et sentir son coeur fondre quand on voit bien qu'un de ses cadeaux a fait mouche pile poil.
- et quand le lendemain, un ours modèle plutôt pas causant vous dit "C'est quand même toujours bien Noël chez vous !", se dire que oui, grâce à tous ceux-là, Noël c'est quand même toujours bien et que c'est eux le vrai cadeau de Noël.
Les joies simples de Noël, quoi. Celles que je chantais il y a peu. Prenons tant que nous avons des mains disait ma grand mère. Ne boudons pas notre chance. La conscience de la misère est le petit caillou dans la chaussure, s'il nous blesse un peu en faisant l fête, c'est bien: il nous rappelle cette chance au quotidien, et pas seulement à Noël.
Gros bisous ma Myo!
Rédigé par : celestine | 26 décembre 2012 à 11:10
Quel cadeau cette réplique de l'ours ! et une sacrée motivation pour que Noël soit toujours ce merveilleux temps de partage que vous insufflez !
Rédigé par : isa | 26 décembre 2012 à 15:30
J'ai rarement eu des Noels de famille, ne sais pas ce que c'est. Mais c'est quand même Noel, le solstice, le retour de la lumière, le vieil homme hiver qui prend, dit-on, ses cliques et ses claques pour aller ailleurs. Les mandarines, les noisettes, le massepain, la dinde aux marrons... et souvent beaucoup d'amour!
Rédigé par : Edmée De Xhavée | 30 décembre 2012 à 22:40