Cette année, les hortensias ont remplacé les hibiscus et les bougainvillées, le cidre bouché, le poiré et le calva ont pris la place de l'apérol, des mojitos et du lambrusco, l'Atlantique tssst la Manche a supplanté la Méditerranée et le T-shirt marin a détrôné le pareo. Encore que.... Il semble qu'on ait beaucoup de chance: en principe, l'été commence (et finit) en août en Normandie et c'est la première fois depuis la canicule de 2003 que juillet est aussi ensoleillé dans le Cotentin.
On a donc pris un risque majeur pour les vacances de l'été 2013. Mais cette première semaine nous a gâtés bien au-delà de nos espérances.
Là où le bât blesse, c'est d'avoir à portée de roues la pointe de la Hague, Cherbourg, la maison de Millet, la maison de Prévert et le Mont St Michel, d'avoir à portée de voile les îles de Jersey et Guernesey, et d'être privés de ces excursions qui font la joie de nos vacances, en tout cas en ce qui nous concerne Anaïs et moi. Au lieu de profiter de ces plaisirs touristiques, nous soutenons l'effort (enfin, c'est pas trop tôt !) de méninges du petit dernier. Monsieur Cigale ayant glandé tout le mois de juin se trouve fort dépourvu quand l'été fut venu. Que faisait-il au temps chaud chaud boulettes ? Nuit et jour, il glandait, me déplaise. Il glandait ? Et bien bossez maintenant ! Oui, môman, mais pas tout seul. Et mère et fille, bonnes pâtes, lui préparent qui planning, qui répétitions, qui réveille-matin.
Le père n'est pas en reste et prépare petits plats, petits cafés, petits encouragements. Et gros yeux lorsque mère et fille ruminent (sous influence des rousses, blanches et noires) le manque touristique.
Alors pour lutter contre la rumination, je lis "L'homme-joie" de Bobin et "La nacre et le rocher" de Misrahi ou l'éloge de la joie de vivre et du bonheur. Et ça marche. Plus ou moins.
Les journées s'étirent entre petit déjeuner, marché, déjeuner, transat dans le jardin, livres, une heure de plage, apéro, dîner et petite partie de Mah-jong ou d'Uno.
La plage à six heures du soir quand tout le monde est parti - déjà grande en temps normal, elle est, vide et à marée basse, immenssisime -, cerf-volant ou Frisbee pour les hommes et... jogging pour les filles. Anaïs s'est mise en tête de participer en septembre à une course de 9 km à Bruxelles et pour elle, l'anti-sportive, qui n'a jamais couru plus de 100 mètres de sa vie, c'est un véritable défi à son manque de persévérance. Et elle est tout simplement bluffante. Pour ne pas la laisser seule et pour me tester un peu moi-même, je tente de l'accompagner. Sans succès puisque je ne la suis que sur les 100 premiers mètres mais je ne perds pas espoir.
Alors ces vacances normandes, c'est bien ? Oui et non. Réponse de Normand oblige.