C'est le nom de la rue où Anaïs va emménager dans un mois. Ca y est, numéro deux quitte la maison pour de bon. J'ai cru naïvement que le départ de numéro une me faciliterait le départ de la deuxième. J'ai pensé que l'éloignement d'Anaïs au cinquième étage me rendrait plus serein son véritable envol. Mais non, je me suis bercée d'illusions. Ce n'est pas serein du tout. Ni pour elle, ni pour moi. Oh, on donne le change, pas de souci. Mais nous savons bien toutes les deux que le premier mai ne sera pas un jour de fête. Bien sûr, cela ira mieux après, une fois la porte franchie, les larmes versées et les sanglots ravalés. Mais c'est cette porte à ouvrir et à refermer qui va nous sembler extrêmement lourde.
La fatigue persistante n'arrange rien. Cet hiver si doux ne m'a pas été si bénéfique que ça. Moi qui ne suis jamais malade, j'ai enchaîné grippe et pneumonie, sans pour autant rester dans mon lit. Il faut dire que la pneumonie est passée pour ainsi dire inaperçue. Mais il faut croire que l'organisme investit beaucoup d'énergie à sa défense et que la fatigue est donc insidieusement bien réelle. Je m'endors donc un peu partout dès que je suis cinq minutes en mode pause. On dirait une jeune maman en début de grossesse. Illusions, illusions perdues comme de grandes bouffées de chaleur intempestives se chargent de me le rappeler.
Pendant ce temps, la vie continue. Mes projets de pré-retraite se dégonflent à la mesure de ce que seraient les rentrées mensuelles. Et tant que les traites de l'appartement ne sont pas terminées, tant que numéro trois étudie à son rythme d'escargot et tant que je rêverai de voyager, je peux oublier ce souhait si profond. On continue de bosser et on étouffe ses envies d'autre chose. S'occuper de ceux qu'on aime, beaucoup; s'occuper de soi, un peu; dormir; vivre plus lentement mais plus intensément. Ce sera pour plus tard. Même si ceux qu'on aime ont peut-être besoin de vous maintenant.
Mais je ne me plains pas, la vie m'a gâtée et même si la fatigue ombre un peu ce billet de printemps, tout va bien. Pas de souci.
Encore une étape ! Mais quel joli nom de rue ... ici aussi les étapes s'enchainent, le tout petit prendra son envol dans 3 mois !
Rédigé par : ms | 09 avril 2014 à 14:16
Ouhla, tu es une étape plus loin encore. Il part où lui ?
Rédigé par : Myosotis | 10 avril 2014 à 13:11