Ma soeur est une locomotive. C'est la petite blonde là, en haut à droite. Dans la famille de cinq, c'est la loco loca qui mène tout son monde à la baguette, parents y compris. Et c'est vrai depuis toujours. Toute petite, elle faisait déjà tourner tout le monde autour de son petit doigt. Par ses sourires, ses larmes attendrissantes, sa gentillesse naturelle et son sens inné du devoir.
C'est pourtant moi l'aînée, mais aussi loin que je remonte, elle a toujours assuré l'intendance, préparé le repas du soir pour toute la famille, donné un coup de main au repassage ou relevé ses manches pour nettoyer. Moi, j'avais plutôt le rôle de chorégraphe pour les spectacles de fêtes des mères, des pères et de fin d'année. J'avoue, ça me convient beaucoup mieux.
Ce long weekend de l'Ascension, elle était en Belgique depuis une semaine et quand nous sommes arrivées à LG, elle avait déjà organisé la trouée de deux arches dans la haie de sapin, tondu tous azimuts, blanco-tornadé le garage et bien d'autres choses dont je n'ai pas idée et qu'on ne m'a pas signalées. Le vendredi, profitant de notre présence, elle a organisé le transfert de quatre chargements vers la déchetterie - exit les vélos d'enfants à moitié démontés, les grillages inutiles, les pièces de bois pourries et les outils rouillés. Puis elle a décidé qu'on attaquerait le nettoyage de la réserve à mazout. Gloups ! Personne n'a jamais nettoyé cette pièce depuis plus de 40 ans. A nous les sacs de 50 kg de sable et de ciment que les souris ont colonisés et grignotés par le fond pour que tout le contenu des sacs s'écoule quand on les soulève, à nous les briques entassées à sortir de là, la vieille brouette en bois, la balance antique et la machine à laver à l'ancienne. On a vidé, brossé, aspiré, rangé, nous les petits wagons derrière la loco loca. Il y a bien un wagon plus gros que les autres qui a essayé de prendre la place de la loco mais les deux locos ont collaboré plutôt que collisionné.
Puis nous nous sommes échappés sommes partis, appelés à d'autres tâches plus "moi" (organiser un dîner "alla grande") et la loco ne s'est pas reposée pour autant: elle a encore tondu une dernière fois toutes les surfaces tondables, nettoyé la cuisine et préparé un gratin dauphinois.
Quand elle repart pour sa Suisse proprette, c'est Maman qui souffle: "La tornade blanche est passée, à moi le cheni* !"
* désordre en français de Suisse
Extra ce billet... ça se lit comme un roman :-)
Quelle énergie ta Swiss'Sis ! Est-ce qu'elle fait la même chose chez elle ? ou seulement quand elle est "en vacances" en Belgique ?
En tous les cas vous devez quand même apprécier tout le travail accompli quand la tornade est passée.
Rédigé par : isa | 10 juin 2014 à 22:29
Tu ne veux pas me la prêter un peu pour les vacances, cette tornade blanche?
le club des cinq: oh là là! la vieille bouffée de souvenirs qui sont remontés rien qu'en regardant la couverture!
moi je voulais être Claude, évidemment...la rebelle!
Rédigé par : celestine | 15 juin 2014 à 23:52
Isa: Elle est sans doute encore plus terrible chez elle :-). Et c'est sûr, on apprécie son tempérament de locomotive !
Cel: Non, non, je ne la prête pas :-). Ah oui, le Club des cinq, nostalgie, nostalgie.... Tu m'étonnes que tu voulais être Claude ;-)
Rédigé par : Myosotis | 16 juin 2014 à 20:38