Comment décrire ces dix derniers jours ?
Depuis ce vendredi 13 funeste, moi qui suis tout sauf paraskévidécatriaphobe, moi qui ne jure que par le côté porte-bonheur de ce jour associé à ce chiffre - jour de naissance de ma Sis'Cile, veille de mon mariage et tant d'autres vendredis 13 heureux.
Depuis ce vendredi soir où nous nous étions retrouvés entre amis, belges, italiens, français, anglais, espagnols, roumains, avec quelques gouttes de sang polonais, portugais, une vraiment jolie brochette devant le match amical Italie-Belgique, champagne au frais pour fêter le pays gagnant - peu importait le gagnant, pourvu qu'on ait l'allégresse -.
Depuis ce vendredi soir où la Belgique gagnante à peine au vestiaire, on zappe sur France-Allemagne pour apprendre non pas la fin du match mais le début de l'horreur. Le champagne est resté au frais.
Depuis ce vendredi soir parisien jusqu'à ce samedi matin où la Belgique se réveille en état d'alerte maximale. Où on se retrouve, malgré nous, terreau de dingues qui se la pètent. Et où on se lève hébété en se demandant si on fait bien de sortir faire son marché tout en refusant par principe de se terrer.
Jusqu'à ce samedi matin où les amis qu'on a invités pour le soir même hésitent malgré tout à descendre dans le centre-ville, considéré à risque. Et pour cause, l'armée a rejoint la police, les mitraillettes des automitrailleuses sont déhoussées, les doigts sont sur les gachettes.
Jusqu'à ce samedi soir où les amis ont pris leur courage à deux mains et un taxi et où on a passé une soirée merveilleuse et délicieuse.Au grand dam des enfants à qui on avait proposé de prendre la relève en cas de désistement confirmé et qui voient des agapes royales leur filer sous les narines.
Jusqu'à ce dimanche soir où l'état d'alerte maximale se prolonge au-delà du weekend et de l'inquiétude relative, où il convient de prendre des décisions pour les collègues et leur proposer de télétravailler vu la fermeture des écoles et du métro pour les jours à venir.
Jusqu'à ce dimanche soir où le quartier est bouclé pour cause d'action d'envergure dans les rues adjacentes où pourraient bien se planquer l'ennemi public numéro 1 et ses bombes et où se dit qu'on a bien fait d'inviter les amis le samedi et pas le dimanche.
Jusque' à ce dimanche soir où la police demande à tous les internautes, facebookers et twitters de s'abstenir de commenter et photographier la progression de l'action en cours pour ne pas en compromettre le succès. Se dire que c'est justement quand ça se passe sous vos fenêtres qu'on voudrait bien rester informés. Voir un déferlement de lolcats sur les réseau sociaux en réponse à cette demande de la police qui, en remerciement le lendemain, a offert à tous les chats de la toile un bol de croquettes. Et se dire que tant qu'il y aura de l'humour......
De tout coeur avec vous dans cette galère où nous a plongés l'inconséquence des politiques depuis plus de vingt ans ans...
Un mélange de culte voué aveuglément aux marchés et à la finance, de libération inconsidérée des frontières, de suppression de postes de fonctionnaires et donc de policiers, de politique d'immigration aveugle et irréfléchie, de rejet et de stigmatisation menant au radicalisme, et surtout d'hégémonie au Proche Orient.
l'Europe est assise sur une bombe dont la mèche a été allumée par Georges Bush il y a vingt quatre ans...Et on voudrait nous faire croire que le mal n'est que d'un côté...
Courage et gros bisous
¸¸.•*¨*• ☆
Rédigé par : Célestine | 25 novembre 2015 à 01:49
Je pense beaucoup à toi ces derniers jours. Je ne sais pas ce qu'il va se passer ... Bon courage. Le monde est fou ...
Rédigé par : ms | 25 novembre 2015 à 12:22
Je me demandais ce que tu devenais... Ce soir j'ai la réponse... avec une superbe conclusion pleine d'humour. Y'a pas à dire, ils sont bien les flics belges. Les frenchies aussi d'ailleurs
Rédigé par : @nn@ | 25 novembre 2015 à 20:18
J'ai bien pensé à toi tous ces jours, et j'ai adoré le comportement de la Belgique sur la toile (il n'y a que vous pour réagir avec cet humour, on est bien d'accord ?).
Rédigé par : isa | 26 novembre 2015 à 13:31
Tout pareil qu'Isa.
On vit une époque bien triste. Je ne peux m'empêcher de penser à mon enfance, à mon adolescence, protégées et insouciantes, et ça me brise le coeur de constater que mes enfants n'auront pas cette chance.
Rédigé par : floverslebleu | 27 novembre 2015 à 17:40
Cel: Je n'arrive même plus à penser en ces termes. Ca me dépasse complètement.
Ms: Le monde est fou. Ou du moins certains d'entre nous. Je me sens impuissante.
@nn@: Je suis là mais moins souvent :-). Bon, ça d'accord, l'humour est toujours présent. Ca nous sauve de la dépression morose en tout cas.
Isa: On est bien d'accord :-)
Flo: Je pense que malgré tout, nos enfants trouvent leur insouciance quelque part. Les miens ont grandi avec le spectre Dutroux mais cela ne leur a pas enlevé l'insouciance, je pense....
Rédigé par : Myosotis | 27 novembre 2015 à 21:49