Plus qu'une semaine d'absence maladie et je n'en ai absolument pas profité. Le premier jour de cette incapacité de travail, dans mes rêves, j'allais lire une dizaine de livres, regarder toute une série de films en retard, faire des siestes de deux heures, feuilleter tous les magazines que j'achète et ne lis pas, ranger tous les tiroirs que mon handicap momentané me le permet, et toute autre activité qu'un mois de repos offert sur un plateau me faisait miroiter.
Encore aujourd'hui, je me demande pourquoi je me suis refusé tous ces plaisirs. Je suis allée deux matinées par semaine au boulot et le reste du temps, j'ai télétravaillé presque tout le temps. Je me suis autorisé une séance chez le coiffeur et la sacro-sainte journée d'anniversaire d'Anaïs que nous avons passée ensemble. Même pour cela, je me suis sentie obligée d'avertir toute l'équipe que je m'absentais de l'écran pendant une journée.
Je n'ai pas ce problème pendant les vacances. Jamais je ne regarde mes mails professionnels pendant les congés annuels. Les vacances sont sacrées. Alors, quoi ?
Il semble que je ne m'accorde pas le droit d'être malade, à moins d'avoir une grosse grippe qui me cloue au lit - mais je me fais vacciner - , une gastro-entérite qui me cloue aux commodités - mais je suis totalement hermétique (!) à ce genre de problème -, ou une énorme migraine qui me clôt les paupières - mais un ou deux anti-douleurs en viennent à bout très rapidement.
Mais une épaule en compote et une fatigue post-opératoire n'affectent pas mes capacités cérébrales et ne semblent pas m'autoriser à déconnecter.
J'essaye de comprendre comment expliquer ce comportement un rien ridicule et frustrant. D'accord, j'ai un chef de remplacement qui, outre ses fonctions de chef IT, se farcit un département services horizontaux incluant ressources humaines, communication et finances. C'est beaucoup pour ses frêles épaules et il fait cela pour les beaux yeux du Directeur, rien à gagner. Vu qu'il se donne à fond pro deo, j'ai pitié et j'essaye de ne pas alourdir son fardeau par mon absence. D'accord, je veux rester dans le loop et ne pas perdre une miette. Je me déplace surtout pour les cas difficiles où, vu tout ce que je sais des personnalités des uns et des autres depuis dix ans que je traîne mes oreilles, mon cerveau et mon coeur dans ces couloirs, je sais pertinemment bien que, dans d'autres mains, d'autres oreilles et d'autres bouches, certains problèmes ne peuvent que s'aggraver. D'accord, le lâcher prise n'est pas mon point fort.
Mais plus que tout, j'ai été élevée comme ça. Le "ça va passer" à la moindre égratignure, au moindre bobo peu important, nous a enseigné à mes soeurs et moi qu'on ne s'effondre pas à la moindre douleur, on se tient debout, même sur une patte, au besoin on rampe avec son plâtre mais on va à l'école, on va au cours, on va bosser. Ou à la rigueur, temps modernes obligent, on télétravaille.
Non non non...ça va pas du tout ça, ma Myo...
C'est très bien d'aimer le boulot...mais le boulot, lui, ne t'aimera pas forcément en retour.
Et ton corps, s'il te lance des signaux, a besoin d'être écouté, dorloté, bichonné...
Tout ça s'arrangera quand tu seras à la retraite, tu verras...
Bisous et bon courage pour ta reprise. Ne force pas trop quand même ...
<3 <3 <3
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Rédigé par : celestine | 24 février 2016 à 00:51
Cel: Je sais, je sais. C'est le gros problème aussi de ceux qui peuvent déménager leur boulot à la maison. Si j'étais infirmière ou enseignant, ce ne serait peut-être pas pareil....
Mais si je dois attendre la retraite pour être sage, c'est pas encore gagné....
Rédigé par : Myosotis | 24 février 2016 à 23:33