Hier était une journée particulière. Je savais qu'elle serait difficile mais je n'ai pas anticipé le déluge qui allait me submerger. J'ai sangloté une bonne partie de la matinée, enfermée dans mon bureau. Personne, pour une fois, n'a osé pousser la porte. Je n'ai pas imaginé que le contexte de la journée allait déclencher ce tsunami. Il faut dire que l'ironie du sort a voulu que nos bureaux déménagent d'un coin presque champêtre de Bruxelles dans la rue où se trouve la station Maelbeek. Les cérémonies organisées dans le métro étaient encadrées haute sécurité et les hélicoptères dans le ciel ainsi que les sirènes continues des voitures de police ont planté un décor rappelant, même si plus que probablement dans une moindre mesure, la situation d'il y a un an dans cette même rue où nous n'étions pas. Tout m'a ramenée à elle qui n'est jamais sortie de Maelbeek. Et j'ai pleuré tout ce que je n'ai pas pleuré ces jours là.
De toute façon, la journée lui était consacrée. Le comité créé en son nom - dont j'ai expressément évité de faire partie parce que je sentais bien que je n'en étais pas capable - avait organisé une cérémonie qu'ils souhaitaient sobre mais qui les a rapidement dépassés dès lors que tout le gratin de l'Union européenne a souhaité participer à l'événement. Et ils ont réussi à garder à cette commémoration le caractère sobre et digne qu'ils voulaient. Chapeau les filles, vous avez accompli une prouesse phénoménale et vous avez évité tous les écueils.
Une plaque à sa mémoire a été placée sur un mur à l'entrée du bureau. Décidément, il était écrit que partout où j'irais, elle me suivrait. Turin, Parme, Evere et bien malgré elle cette fois, Maelbeek.
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