Lundi: Info du matin. La commune de Ganshoren inaugure une statue d'un artiste flamand érigée en l'hommage d'une maman juive qui, dans le train qui l'emmène elle et son fils vers Auschwicz, a la préscience de ce qui les attend et pousse son fils hors du train pour qu'il échappe à cette fin certaine. Cette histoire, qui n'est ni la première ni la dernière du genre, m'émeut au plus haut point. Je pense que jamais je n'aurais eu ce courage, cette abnégation dans l'amour. Mon côté mère poule me pousserait à ne pas lever l'aile d'une plume et j'en suis désolée. Je trouve cette mère extraordinaire au-delà de l'imaginable.
Mardi: 15 ans plus tard, ils les ont enfin démasqués ! Un couple diabolique qui m'avait mené une vie d'enfer il y a 15 ans, m'avait envoyé des lettres de menace anonymes, m'avait trainée devant l'organisme s'occupant des fraudes, suite à une autre lettre anonyme signée Gérard Manvusa, alléguant que je donnais dans le népotisme et fraudais en quelque sorte le contribuable européen. Eux par contre ne se gênaient pas pour se faire engager avec de faux diplômes, de faux certificats d'emploi puis se faisaient porter pâles pendant des années durant. Je l'ai dit, on ne m'a pas écoutée. D'autres ont été plus persévérants que moi et n'ont eu de cesse qu'ils soient pincés. C'est enfin chose faite. C'est un entrefilet dans la presse qui aurait pu passer inaperçu qui l'a annoncé. Et en une semaine, je recevais cette information une bonne douzaine de fois de mes anciens collègues tout aussi étonnés et ravis que moi. Enfin, probablement pas autant que moi.
Mercredi: Premier jour des vacances de Sappho chez Bonnie et PapiNonno. Nous sommes allés la chercher à la crèche ensemble, un peu stressés. Dès qu'elle nous a vus, elle a tendu les bras, ça commençait plutôt bien. Elle a souri d'un petit air entendu. Où sont mes esclaves habituels ? Ils ne sont pas là ? C'est vous les intérims ? Mmmmh, ça risque d'être amusant. Arrivés à la maison, elle a enlevé ses chaussures et a tout de suite entrepris de mettre de l'ordre dans ses jouets. Je crois que ça va bien se passer.
Jeudi: J'avais oublié ou je ne me souviens pas, c'est l'un ou l'autre. Ces petits esclavagistes sont sans pitié. Ils exigent votre présence à tous les instants, vous demandent de les suivre, vous indiquent le plus clairement possible ce qu'ils veulent, du raisin, du pain, mettre leurs chaussures, le jouet qui a roulé 2 mètres plus loin et qu'ils préféreraient que vous alliez chercher plutôt que de lever leurs petites fesses rebondies ou vous signifient d'un quart de tour de visage que le repas est terminé.
Vendredi: l'Homme et le fils sont partis pour la journée pour rapatrier les bûches qui nous réchaufferont cet hiver. Je suis seule avec la Princesse. Et là, tout est revenu. Mes souvenirs de maman de deux petites filles distantes de 16 mois ne me trompaient pas. Oui, la vie était facile avec ces enfants-là, oui, je pouvais cuisiner tout un plat un rien sophistiqué, passer l'aspirateur et repasser sans que cela ne pose problème. Il suffisait de ne pas les perdre de vue et surtout de ne pas disparaître de leur vue, leur parler ou ne rien dire selon le moment ou l'instant et la journée se déroulait sans heurts. J'étais souvent seule avec elles puisque l'Homme travaillait souvent à des heures autres que les miennes. Et aujourd'hui, seule avec la Princesse, tout a roulé comme sur des roulettes. Et du fin fond de Bangkok, Maïté m'a confirmé qu'en effet, en binôme, ça fonctionne super bien. Quand on est deux, on est forcément moins concentré sur l'enfant d'une part et l'enfant se rend compte qu'il n'est plus le seul centre d'attraction. Et ça change la dynamique.
Samedi: Première séance chez le coiffeur pour la princesse. Cette petite tête anarchique commençait à me faire peine à voir. Mais avant de l'emmener, j'ai demandé l'autorisation à la maman. Je me souviens que Sis'Cile n'avait pas trop apprécié l'initiative de Mamy B. qui avait emmené Clara chez le coiffeur sans rien dire. Une Bonnie avertie en vaut deux. Mais comme la maman n'avait rien contre, je ne me suis pas fait prier. Chez le coiffeur, elle a fait son petit sourire timide, se demandant où elle était tombée. Mais elle est restée sagement sur mes genoux pendant que les ciseaux du coiffeur mettait un peu d'ordre sur cette petite tête. Les seuls moments où elle a bougé, c'était pour se pencher ou se tordre le cou pour mieux regarder les autres clientes. Sappho ma curieuse. Elle a été si sage que le coiffeur lui a offert la coupe. Et ma petite garçonne est ressortie souriante et jolie comme un coeur.
Dimanche: Dernière journée de ce long weekend avec Sappho. Quentin et Kerya sont venus déjeuner avec nous. Une Sappho plus grincheuse aujourd'hui, vu le manque de sommeil de la nuit dernière. Il faut dire que les nuisances sonores sur le boulevard sont devenues totalement insupportables. Il n'y a plus de voiture sur le plus grand piétonnier d'Europe mais il y a tous les fêtards du samedi soir, les dealers au coin de la rue et les allumés du café d'en face, tous s'interpellant en hurlant les uns les autres jusqu'à six heures du mat'. Demain reprise du rythme crèche, métro, boulot, crèche, bain, biberon, dodo. Va falloir être organisé.
Hey, Bonnie, ça te va bien !
Je reviens d'un séjour chez ma Perle à moi, quatre mois de pur bonheur, alors je kiffe ton billet.
Pour le couple infernal, bien fait pour eux, j'ai envie de dire. Tu avais raison, et ça fait plaisir.
Profite de ces moments, sister.
Moi je prends le jour avec bonheur. Chaque jour.
je t'embrasse fort
•.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Rédigé par : celestine | 13 novembre 2018 à 02:43
@Cel: Parce que mon mari s'appelle Claude, une amie nous a surnommés Bonnie and Claude. Je trouvais que ça mixait bien le diminutif de Bonne-Maman et Mamie et c'était différent.
Rédigé par : Myosotis | 18 novembre 2018 à 18:55