On voulait revenir en Grèce. Près de dix ans depuis notre dernier séjour dans le Pélopponèse, il était temps pour nous. On s'est dit qu'on n'avait vraiment rien vu des Cyclades et on a hésité entre Santorin et Mykonos. Finalement, sur base de l'offre de logements, on a opté pour Mykonos. Pour moi, c'était l'"île aux moulins". Plus tard, quand on me demandait où j'allais, on me regardait avec des yeux ronds et des sourires entendus. Jamais je n'avais associé Mykonos à l'île de la jet set, du bling bling et de la fête de la nuit. C'est donc avec un peu d'appréhension que avons débarqué sur cette île aussi "réputée".
Nous sommes arrivés très fatigués, de toute une année sans vrai repos et d'une nuit blanche à l'aéroport d'Athènes en attendant le bateau du matin. Et je n'ai vu de la petite maison de pêcheurs joliment retapée, qui allait être notre repère pendant 12 jours, que les aspects négatifs, la terrasse à l'ombre jusqu'à fin d'après-midi, le parking en contrebas avant de reconnaître qu'on voit surtout la baie de Mykonos et la mer scintillante.
Je devrais le savoir, c'est toujours comme ça, la fatigue me fait tout voir en gris clair et gris foncé. J'ai même dit à une amie qui me demandait si c'était bien que oui, c'est bien mais ce n'est l'endroit où je reviendrai.
Bien sûr qu'après douze jours, je ne demande qu'à revenir. J'ai adopté cette petite maison, parfaite pour nous, cette vue incroyable, surtout au coucher du soleil, j'ai adoré le mouvement incessant des bateaux, tous les bateaux: les barques de pêcheurs, les catamarans, les voiliers, les yachts - l'un d'eux portait le nom improbable de "Plan B", on se demande ce qu'est le plan A -, les paquebots de croisière, grands et moins grands, les navettes qui amènent les "croisiéristes" vers le port et les cars qui les attendent pour faire le tour de l'île.
J'ai lu et relu tout ce qui me tombait sous la main sur cette île, un roman de Melpo Axioti - Mon île -, un recueil d'un auteur anglais sur tout ce qu'il a appris sur Mykonos, les informations glanées ici et là, et tout m'a plu. La vraie Mykonos, celle qui se fait petit à petit engloutir par le tourisme mais qui garde malgré tout quelques traces d'authenticité.
Même le bling bling croisé le soir dans les rues m'a fait sourire ou rire comme un spectacle de one man ou one woman show muet, un carnaval de tenues plus voyantes les unes que les autres, des masques de clown(e)s botoxé(e)s comiques et tristes à la fois.
Et quelques malheureux moulins, sans voiles, en piteux état, abandonnés aux selfies et aux grands angles.
Mais la Grèce, ma Grèce toujours.....
Je sais déjà que je n’irai pas à Mykonos...même si tu es très positive, il me semble que le rêve est émoussé par le bling-bling...
Mais quelle jolie photo...
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Rédigé par : Celestine | 30 septembre 2019 à 23:08