Trois mots, juste trois mots. Une espèce de tatouage cérébral. Trois mots qui m'auront marquée au bic rouge des enseignants. Ancrés dans ma vie pour toujours. L'effort n'était jamais à la hauteur des espérances des professeurs, des parents. Une espèce de Poulidor du parcours scolaire.
Peut-être effectivement que j'aurais pu donner plus. Mais il y avait autre chose dans la vie. Les jeux, les livres, les rêveries, les amitiés. Tout ça, ça prend du temps.
Mais j'ai gardé cette profonde certitude que je n'étais pas à la hauteur. Jusqu'au syndrôme de l'imposteur parfois, dans la carrière professionnelle. Qui pousse à se donner au-delà du nécessaire parce que finalement le salaire mirobolant n'est pas justifié et qu'il faut en faire beaucoup plus pour le mériter. Encore aujourd'hui à un an de la retraite, il refait surface certains jours de doute, lorsque le sujet n'est pas maîtrisé à 200%. C'est d'autant plus embarrassant quand on n'est absolument pas doué de la capacité de broder, de parler pour ne rien dire, de tourner autour du pot aux roses.
Alors que tout le monde me loue pour mon expertise, que certains me consultent pour ma sagesse (sic !), m'encensent pour mon savoir-faire, je reste dubitative.
Et là, ce matin, quelqu'un venu de nulle part, à qui je disais que "peut mieux faire" résumait toute ma vie, m'a dit: Si on peut mieux faire, c'est que c'est déjà bien.
Mais pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ?