On ne choisit pas sa marraine. Ce sont les parents qui choisissent, pas toujours avec bonheur mais c’est comme ça. Moi c’est sûr j’ai tiré le gros lot. Dix ans entre toi et moi. Tu aurais donc pu être ma grande soeur. Et quelle grande soeur tu as été.
Le plus ancien souvenir que j’ai de mon enfance, c’est cette comptine « je fais le tour du jardin, je tire la sonnette, toc toc qui est là, etc…. », cette comptine que tu me chantais dans le lit, visage contre visage et on riait aux éclats. J’avais 4 ans, tu en avais 14. Mon grand père, ton père, tonnait « vous devez dormir maintenant ! ». Et on riait de plus belle.
Mon tout premier film au cinéma, c’est toi, mon premier réveillon de Nouvel An hors de la maison, c’est toi, mes premiers babysittings ce sont tes enfants.
Et quelques mémorables fous rires aux larmes. Parce que rire, tu le faisais vraiment bien. J’ai toujours adoré ton rire, et je suis sûre que je ne suis pas la seule ici.
Dans le rayon des douceurs, il y a les Bêtises de cambrai, les Calissons d’Aix en Provence, les Baisers de Malmedy. Et puis il y a les Galettes de Michèle.
Une institution dans toute la famille. Même mes propres petits-enfants adorent les galettes de Michèle. Tu en faisais des quantités énormes. Et à elles seules, ces galettes symbolisaient toute ta générosité.
Toute ta vie, tu auras donné sans compter. Au risque de perdre. Mais peu importe, ta générosité a été sans limites.
Ta vie n’a pas vraiment été un long fleuve tranquille mais ce dont je suis sûre, c’est que ces trente dernières années avec Paul ont été infiniment heureuses. Et je lui suis tellement reconnaissante du bonheur qu’il t’a apporté.
Cette dernière semaine, après t’avoir dit au revoir, je suis partie quelques jours retrouver des amies et me promener en montagne avec Claude. J’ai pensé à vous et à cette après-midi, à l’hôpital, où Paul t’a rappelé tous les endroits où vous étiez partis en vacances avec la caravane, libres comme l’air et heureux d’être ensemble et en vacances. Tu souriais. Et je me suis jurée de profiter de chaque instant. C’est en quelque sorte le testament que tu nous laisses, involontairement mais sûrement.
Un des derniers messages que tu m’as écrit disait « je suis toujours heureuse d’être ta marraine » . Je te retourne le compliment. Et nous sommes nombreux à penser ainsi: nous avons été heureux de te connaitre et nous ne sommes pas prêts de t’oublier.
Ils sont beaux et plein d'amour, tes mots. Ces liens précieux ne s'effilochent jamais. Douces pensées.
Rédigé par : Nathalie | 08 mai 2023 à 10:52
@Nathalie: :-) merci
Rédigé par : Myosotis | 25 mai 2023 à 21:58