Déjà plus d'un mois que nous sommes rentrés du Portugal et le temps a à nouveau filé. On a repris le collier des retraités occupés. Le médecin m'a prescrit une échographie pour confirmer la trochantérite mais pas moyen d'avoir un rendez-vous avant un mois. Je vais donc traîner la patte pendant encore un moment. On a filé à la maison-jardin, seuls, pour mettre de l'ordre tant dans la maison que dans le jardin.
Pendant que mon fils/coach adoré est en vacances, je reprends le chemin de la salle de sport et je tente dans cette salle les cours de yoga et de Pilates. Essai approuvé. Cela me convient. Quand mon bien-aimé coach reviendra, j'essaierai de combiner le tout.
On a terminé l'été en beauté à Disneyland Paris avec presque tous les enfants, Amalia était encore trop petite pour en profiter vraiment et Oona était là mais plus parce qu'elle ne pouvait pas encore quitter sa maman pendant 3 jours d'affilée. Il y a ceux qui adorent et ceux qui détestent. On fait clairement partie des "Dingos de Disney", moi la première. Trois jours après notre retour, je pourrais y retourner sans me lasser. Une fois dans ce monde irréel, j'oublie tout.
On a rentré les bûches pour l'hiver et il fait tellement frisquet qu'on a déjà allumé un feu.
On a pris rendez-vous avec un notaire pour changer notre contrat de mariage et rédiger un testament chacun, à la fois pour protéger celui de nous deux qui aura le triste de privilège de survivre à l'autre et lui permettre de garder son domicile à 100% et pour éviter aux enfants de payer deux fois les droits de succession. C'est une démarche un peu anxiogène parce que c'est la première fois que, très implicitement en ce qui me me concerne, on admet que l'on va partir un jour sans retour.
J'accepte des invitations partout, concerts, dîners, voire un événement anniversaire, les 30 ans de la Fondation pour laquelle j'ai travaillé en Italie et qu'importe si cela signifie à nouveau une semaine d'absence. Je veux tout faire, ne rien rater. Je ressens comme un sentiment d'urgence. Ce n'est pas un mauvais pressentiment, loin de là, ou alors inconscient, mais je me rends compte que mourir à 20 ou 30 ans c'est une injustice - comme dit Jules, on n'a pas encore eu toute une belle vie, quand on part trop tôt - mais à 65-70, on est plus dans le registre de la statistique.
Alors chaque minute compte. Ce soir, j'écris ce billet dans une chambre d'hôtel à Aoste pendant que l'Homme cuve son gros rhume. Demain on roule vers Venise, s'envole vers Palerme. Mercredi, on s'envole vers Pantelleria et le samedi suivant, on revient se reposer dans notre Sérénissime. Là où, paradoxalement, le temps s'arrête et passe bien trop vite.