Je dois l'avoir déjà consigné par ici, j'ai une sainte horreur des adieux. Je peux m'en rendre malade. Le simple fait de quitter un lieu de vacances que l'on a investi pendant 3 semaines et que j'imagine ne probablement plus jamais revoir me fait monter les larmes aux yeux. C'est en fait aux merveilleux moments que j'y ai passés que je dis adieu, je le sais bien mais ça ne change rien à l'affaire.
Quitter la maison que nous avons habitée pendant 4 ans en Italie m'a arraché des sanglots indécents, assise par terre dans ma cuisine - plus une chaise, tout était dans le camion de déménagement, qui me narguait en bas de la maison - , complètement dévastée à l'idée de quitter cet endroit. Je crois bien, honte à moi, avoir pleuré là plus de larmes que je n'en ai versé aux différents enterrements auxquels j'ai assisté. Même de mes aimés. Mais c'est vrai qu'aux enterrements, je reste digne.....
Alors en ce mois de novembre bien gris, j'ai dit adieu cette semaine à un arbre. Celui qui domine de toute sa majesté la maison-jardin, celle qui a vu naître mon père, grandir mes soeurs et moi, jouer nos enfants et jusqu'à aujourd'hui mes petits enfants. Il s'est creusé dangereusement à la base, mangé par un vilain champignon et la mort dans l'âme, j'ai accepté qu'on l'abatte avant qu'il ne s'en charge tout seul sur la maison des voisins. J'ai même fait appel à une "docteur des arbres", qui se dit "pour l'acharnement thérapeutique" mais même elle a signé son arrêt de mort. J'ai quitté la maison-jardin en pleurant en lui jetant un dernier regard.
Et ce mois aussi, maudit soit-il, je vais faire mes adieux à l'appartement qui a abrité notre amour à ses débuts, mon premier chez-moi, mon premier nid, où j'ai couvé trois petits, où j'ai vécu dix ans de bonheur absolu avant de partir pour l'Italie, en abandonnant l'appartement à ma soeur. Il a finalement été décidé de le vendre. Mais fermer une porte en sachant qu'on peut y retourner, même quelques instants, c'est très différent de fermer la porte pour toujours.