Il y a dans la presse d'aujourd'hui quelque chose qui m'intrigue. Benoît XVI s'est rendu à Turin pour rendre hommage au Saint Suaire. Voilà un peu plus de dix ans qu'on n'avait plus aéré le saint drap et le voilà à nouveau présenté au public depuis le 10 avril.
Il y a un peu plus de dix ans, nous, on y vivait à Turin et comme tout le monde, je suis allée voir le Saint Suaire que l'Eglise n'avait pas l'intention de ressortir de sitôt. Moi, j'ai une foi de charbonnier et je ne me pose pas 36 questions. Donc si on me dit que le Saint Suaire est le linceul qui a enveloppé le Christ dans son tombeau et que l'image du corps et du visage imprimée dans le tissu est celle du Christ, j'y crois sans plus de réflexion. Et cette visite m'avait beaucoup émue.
Je me suis ensuite intéressée à l'aspect scientifique de cette relique éminemment controversée mais aucun détracteur ne m'a vraiment convaincue. Sans doute, même certainement, parce que je n'y comprends pas grand-chose.
Mais quand je lis que l'Eglise, qui ne s'est jamais prononcée sur l'authenticité de ce drap de lin, a accepté les résultats de l'analyse au carbone 14 effectuée en 1988 qui conclut que le linceul date de l'époque médiévale, je ne comprends plus rien. Pourquoi vient-il vénérer et rendre hommage à un bout de tissu dont il reconnaît l'inauthenticité ?
Je peux être tout à fait irrationnelle mais j'ai parfois des accès de rationalité qui ne souffre aucune contradiction.