Bientôt 25 ans que je cuisine à mon compte - traduisez que je suis mariée et que j'ai ma propre dînette -. J'ai toujours aimé cuisiner, oui mais...
1. Je déteste la routine. Même si j'ai toujours aimé les repères, symboles à la fois de tendresse et de stabilité, tels que le spaghetti bolognaise paternel et mythique du samedi midi (une fille qui râpe le fromage, l'autre qui passe le jambon à la moulinette antique, la troisième qui ouvre les boîtes de tomates pelées) ou le pain de viande du dimanche (autre tradition familiale incontournable), je ne voulais pas, moi, instaurer cette routine. Par crainte suprême d'ennui.
2. Je suis curieuse et je veux tout essayer. Toutes ces recettes un peu exotiques ou extraordinaires m'attirent et les mariages incongrus me séduisent. Sur une carte de restaurant, mon choix s'arrête invariablement sur ce qui semble inédit, comme une glace au poivre ou un confit d'aubergines au chocolat.
3. J'ai une passion pour les livres de cuisine. Je peux les feuilleter pendant des heures. Je rêvasse à des menus pour recevoir des amis, j'invente des soirées magiques autour de plats succulents. A 25 ans, je n'avais pas d'enfants mais j'avais un mari qui travaillait le soir. Je passais des soirées entières à feuilleter des magazines qui vous donnaient les menus pour la semaine et j'imaginais les 3-4 enfants dont je rêvais, âgés de 4 à 10 ans, qui m'aidaient à chaque étape du repas. L'un épluchait les carottes, l'autre pressait l'orange, la petite dernière effeuillait le romarin et moi je râpais le gingembre et tous ensemble, nous préparions une sublime soupe aux carottes à l'orange et au gingembre. La suite de l'histoire m'a bien sûr appris que la vie ne se passe pas comme dans les rêves et que si Anaïs nous prépare dorénavant de délicieux petits plats, il est plus rare de voir Quentin ou Maïté l'économe ou le presse-citron à la main.
4. Mais surtout, surtout, je suis INCAPABLE de choisir. C'est vrai dans tous les domaines et la cuisine ne fait pas exception. Je ne pourrais pas supporter de devoir décider chaque jour ce qu'on mange le soir, encore moins de prévoir les menus de toute une semaine.
Alors je me suis arrangée pour ne pas m'ennuyer, pour tout essayer, pour rêver encore et éviter d'avoir à choisir. J'achète quelques magazines de cuisine que j'aime beaucoup, je choisis quelques livres de cuisine dans la bibliothèque et jour après jour, je les épluche, page après page, et je passe au crible et à la casserole chaque recette de la page A à la page Z.
Et ça marche. En 25 ans, nous n'avons pour ainsi dire jamais mangé la même chose. A quelques exceptions près bien sûr. On fait des crèpes à toutes les Chandeleur, j'ai déjà préparé plusieurs fois ma Pavlova, les soirs pressés connaissent les mêmes salades ou les mêmes spaghetti vite faits. Mais en gros, la surprise reste notre quotidien.
Cette fois, c'est moi qui suis jalouse, non seulement de la pièce (whouhaou, c'est... superbe !), mais aussi de la diversité. Cuisiner "différent" ponctuellement c'est une chose, mais inover au quotidien en est une autre ! Je suis admirative. Pour le reste, idem : passer des heures dans les recettes et cuisiner avec mari ou enfants, c'est le bonheur assuré.
Rédigé par : Isa | 19 octobre 2008 à 23:23
(et innover c'est mieux avec deux n)
Rédigé par : isa | 19 octobre 2008 à 23:25
Tout pareil! Je collectionne les livres de cuisine, je ne peux m'empêcher d'acheter de nombreux magazines culinaires dont je relève méthodiquement toutes les recettes à tester. Le seul "hic", c'est que d'avoir une passion aussi prononcée pour la nourriture ne fait pas forcément bon ménage avec la balance...
Rédigé par : verveinecitron | 20 octobre 2008 à 11:01
Qué imagen tan bonita!! y no sólo la cocina...
Un beso grande
Rédigé par : Meri | 20 octobre 2008 à 19:36
Admiration! Chez moi, malgré le plaisir que j'ai à cuisiner, c'est le plus souvent la routine. Parce que peu de temps entre les devoirs et le dîner, parce que la machine à laver, le linge à plier, les copies à corriger prennent le pas sur le mitonnage, parce que les garçons deviennent de plus en plus difficiles, parce que les courses, c'est une fois par semaine (le supermarché est à une demi-heure de la maison, difficile d'y filer pour trouver un ingrédient à la dernière minute)... Alors les mêmes menus reviennent en boucle, pour la plus grande satisfaction de ceux que je "nourris". C'est incroyable comme les enfants peuvent être routiniers.
Ta cuisine est un rêve...
Rédigé par : Lola | 25 octobre 2008 à 21:02
Isa, c'est moi qui admire tes réalisations chaque fois que tu nous fais le plaisir d'en poster les photos sur ton blog.
Verveine, hélas oui, la passion pour la cuisine ne fait pas bon ménage avec la balance.
Lola, c'est justement pour casser la routine, lutter contre l'ennui que je fais cela. Et les courses, c'est aussi une fois par semaine. Mais je fais les menus pour la semaine.
Meri, un besito.
Rédigé par : myosotis | 26 octobre 2008 à 21:46