J'ai une relation particulière aux fleurs. Je n'aime pas tant les bouquets que les fleurs solitaires. Non pas une fleur unique à poser dans un solitaire mais les fleurs uniques dans leur variété. Je les préfère dans un jardin ou dans la nature mais comme je n'ai ni jardin ni nature autour de moi, j'aime celles que l'on m'offre - rarement - également.
Chacune d'elle entretient avec moi une histoire, voire plusieurs histoires particulières. Chacune d'elle m'évoque une branche de ma vie, un pétale de mon coeur.
Le coquelicot: ma préférée. Fragile, éphémère, délicate, associée à jamais aux champs de blés. Il le savait, il s'est arrêté plusieurs fois entre la mer et Bruxelles pour me ramener à la vitesse du vent, avant qu'il ne se fane, un coquelicot cueilli au bord de la route. Je n'en profitais pas parce que je les séchais immédiatement entre deux dictionnaires pour être sûre de ne pas perdre ce précieux témoignage de son amour, comme si je pouvais protéger de la même manière la permanence de cette idylle naissante. Et j'ai toujours dans un tiroir un de ces petits coquelicots, mon âme....
L'hortensia: Je connais plein de gens qui trouvent l'hortensia ringard. Moi pas. Il est d'abord associé à ma grand-mère que je n'ai pas connue. Mon grand-père me disait qu'elle en coupait toujours quelques uns dans le jardin qu'elle mettait dans un vase sur l'appui de fenêtre pour honorer la Sainte Vierge le jour de la procession du 15 août qui passait devant sa maison. Puis ce fut - et ce l'est probablement encore - une des fleurs préférées de ma Joséphine qui est tout sauf ringarde et qui du même coup a rendu à l'hortensia ses lettres de noblesse. Si Joséphine les aime, c'est que forcément c'est une fleur on ne peut plus élégante. Enfin, c'est LA fleur de notre jardin en Italie. Tout le long de l'escalier qui menait à l'entrée de la maison, des parterres d'hortensia m'accueillaient tous les soirs de mai à septembre. Une vraie bénédiction. C'est leur image qui sera ma dernière vision de la maison quand nous sommes partis en marche arrière. Pour notre anniversaire de mariage, l'Homme - qui déteste les hortensias - m'a fait le plaisir de m'en offrir deux gros pots.
Le lys: L'autre fleur préférée de Joséphine. Offrez-lui des lys blancs pour voir ses grands yeux pétiller. Ce sont aussi les fleurs que Mamy L. offre régulièrement au souvenir de Papy L.
La pensée: La petite veloutée à mettre sous presse par excellence. Tante Danielle en avait des parterres sublimes. Cette discrète est un modèle de perfection de dessin, de couleurs et de douceur.
La pivoine: Souvent je l'appelle la bonne grosse pivoine. Elle a un côté joufflu, "fluffy" qui me réjouit. Et ses couleurs me regonflent le coeur.
L'orchidée: Cette fleur que je n'aimais foncièrement pas et qui s'est imposée à moi par amour. C'est la toute première fleur qu'Il m'a offerte, une seule fleur d'orchidée coupée très court, d'une couleur douteuse, piquée dans un petit vase en plastique très moche. Mais je suis restée éveillée une partie de la nuit à la regarder. Nous entretenons des relations distantes, je la trouve foncièrement belle, surtout les blanches et pourtant hautaine et prétentieuse. Mais c'est la fleur de mon premier et unique amour.
La glycine: C'est le premier et le seul arbre que nous nous sommes jamais achetés. Elle nous a charmés sur la terrasse à Turin et nous n'avons pas eu le courage de l'abandonner là-bas. Nous l'avons ramenée à La Glanerie où elle s'est acclimatée à des cieux plus frais et s'épanouit tout en parfums. Mais il faut malheureusement jongler avec les calendriers et les caprices des saisons pour en profiter le temps si court d'un weekend.
La gueule de loup: Une drôle de petite fleur qui m'a toujours fascinée dans le jardin de Tante Danielle. J'ai joué pendant des heures à mener patiemment mais cruellement des insectes dans la .... gueule du loup.
La jonquille: La fleur de Pâques. Il n'y en avait que deux-trois dans le fond du jardin à La Glanerie et n'en étaient que plus précieuses. Jusqu'au jour où j'ai passé un séjour linguistique chez Mrs Wright qui cultivait des parterres entiers de "daffodils".
La lavande: La reine de la Provence, la discrète mais entêtante lavande au parfum totalement inimitable.
Et puis, last but not least, à ne pas oublier,... le myosotis.
Et la rose? Passe un bon week-end ensoleillé et une bonne fête des mères dimanche.
Rédigé par : Un petit Belge | 07 mai 2011 à 18:24
Que serait un monde sans fleurs? Je me le demande...Moi dont l'animal totem est le papillon...
J'effleure une caresse légère du bout de mes ailes sur tes pétales. Bonne nuit cher petit Myosotis
Rédigé par : celestine | 08 mai 2011 à 00:09
Je viens de faire le plein (dans les yeux) de coquelicots et boutons d'or en Grèce, de retour vers les bourgeons d'hortensia, les pivoines ... si les fleurs n'existaient pas, le monde serait si terne. Et puis il y a les myosotis auss :)
Rédigé par : ms | 08 mai 2011 à 10:59
Passe une bonne semaine ensoleillée Myo.
Rédigé par : Un petit Belge | 09 mai 2011 à 18:18
Petit Belge: Oui, la rose aussi bien sûr mais je n'aime que celles qui sont vraiment parfumées...
Cél: Comme c'est joli :-). Comment on peut déterminer son animal totem ?
Ms: Aaaah, c'est là que tu étais :-) !
Rédigé par : Myosotis | 09 mai 2011 à 22:02
On ne voit malheureusement presque plus de coquelicots. Tu ne t'amusais pas à ouvrir les boutons et à déballer les pétales tout frippés: c'était une naissance merveilleuse. Ils me manquent, je m'en faisais la réflexion il y a peu alors que je découvrais les rares survivants au bord d'une route... Les pivoines, j'adore, comme beaucoup de fleurs, le lilas, la violette, l'anémone, le muguet, certaines roses et oui, le myosotis et la paquerette.
Rédigé par : delphine | 10 mai 2011 à 19:05