C'est le billet dans l'air du temps chez les mamans bloggueuses qui ont des enfants aux études. Le mois de juin n'a définitivement pas la cote. C'est le mois des examens, du blocus qui épuise l'énergie, la résistance et les nerfs tant des étudiants que des parents. Rien ne vient alléger cette lourdeur dans l'air.
D'accord, tout n'est pas noir. Chaque examen réussi ramène un sourire et un soulagement notoire à la maison mais pour une courte durée. Le temps de manger un petit bout et c'est reparti pour l'examen suivant. Lorsque le résultat est plus douteux, les larmes affleurent pour les unes et le sourire absent pour les autres et la remise en route est plus pénible.
Parfois le stress les amène à perdre complètement les pédales. Chaque année, nous sommes appelés à la rescousse en grande catastrophe pour l'une qui s'est perdue et tourne comme une poule sans tête dans un dédale de rues à la recherche de l'adresse où elle doit se présenter pour un examen d'entrée, pour l'autre qui a perdu sa carte d'étudiante et qui doit absolument l'avoir pour présenter l'examen deux heures plus tard.
Cette année, le stress s'est manifesté la nuit. Nous avions justement un invité à la maison qui venait de débarquer à minuit. Après un accueil sommaire, vu l'heure tardive, nous avons tous rejoint nos plumes. A une heure et demie du matin, je me réveille en sursaut: bruit d'eau et d'extracteur dans la douche, lumière dans la cuisine. Mais qui donc prend une douche à une heure et demie du matin ?! Je fulmine et maudis déjà le nouveau venu dans la maison. "Il ne va tout de même pas commencer à prendre des douches pendant la nuit, juste en-dessous de ma chambre ??". Je n'ose pas pourtant descendre remonter les bretelles (au sens figuré, de toute évidence) au monsieur Propre indélicat. Mais j'envoie un sms en pleine nuit à ma fille dont c'est quand même l'invité - "Qui prend une douche à cette heure ??". Pas de réponse. J'entends maintenant distinctement que l'odieux se lave les dents. Tout sauf discret. Au bout de cinq minutes, ma fille, enfin réveillée, vient frapper à la porte de la douche "Ca ne va pas de prendre des douches à des heures pareilles ? Les parents dorment !".
Et c'est là que j'ai compris que je m'étais trompée sur la personne du douché. Je me suis levée comme une bombe quand j'ai compris que c'était Quentin qui, complètement stressé par l'examen de maths du jour, s'était levé à une heure du matin, fermement convaincu qu'il était six heures, qu'il avait pris son petit déjeuner, s'était douché, fin prêt pour partir. Quand il a réalisé sa méprise, il s'est effondré. Allez vous recoucher pour trois heures de sommeil après cela ! Et bien sûr, l'examen a été un échec. Pour lui, cet échec est lourd de conséquences, il met un terme à son projet de tour de France à vélo avec deux copains. Et j'en suis vraiment désolée.
Crédit photo: http://www.mysteres-datelier.be/carnet-croq-moi/le-jour-sest-leve/