Quand on fait face à la maladie, quand on perd un ami, quand on cherche un nouveau souffle après le départ des enfants, quand on se prend une claque aux examens, quand on ne trouve plus l'énergie pour continuer, quand on ressasse les infidélités de son mari, quand on se demande encore vingt ans après pourquoi elle s'est donné la mort, quand on subit le harcèlement de collègues sans oser le dire, quand on doit chercher sa voie après le diplôme, quand on doit partager la garde avec le père ou la mère de ses enfants alors qu'on n'a pas demandé le divorce, on ne voulait rien de tout ça, quand on doit affronter ses enfants muets ou hurlant de colère face à la séparation de leurs parents, quand on doit quitter le nid pour se lancer dans la vie active, quand on on se débat dans des relations professionnelles conflictuelles, quand on doit licencier des chargés de famille, quand on voit ses capacités fondre comme peau de chagrin à cause d'une dégénérescence, quand on doit vendre sa voiture parce qu'on a perdu son boulot, quand on doit gérer l'agressivité d'un proche, quand on n'aime pas son corps, quand son enfant n'est plus qu'un mur....
On a beau être entouré de parents aimants, d'enfants affectueux, d'amis bienveillants, de frères et soeurs attentifs, de partenaires délicats....
Au final, on est toujours seul. Seul.
Tu as tout à fait raison (comme d'habitude !) mais moi j'apprécie la force que m'a donnée cette solitude ... Elle fait maintenant partie de mon équilibre. Je t'embrasse. Mimi
Rédigé par : Mimi | 28 juin 2013 à 06:44
Oui, et c'est douloureux.
J'espère que tu ne traverses pas un moment difficile...
Bises
Rédigé par : verveine | 28 juin 2013 à 21:55
Oh, c'est tellement vrai et exactement cela! Et tu cites suffisamment de cas pour que tout le monde en trouve au moins un qui le concerne. Cela me rappelle ce que disait une très bon ami a moi. Il disait" l'entourage est là pour te donner l'illusion que tu n'es pas seul. Mais personne ne peut se mettre à ta place. Et personne ne sait ce que tu endures quand tu as perdu un bras par exemple. Aucun mot, aucune consolation, aucune compassion ne remplacera jamais ton bras, et avec cela, tu es seul. Toujours et entièrement seul. C'est pourquoi il te faut renverser cette phrase à ton avantage, et te dire que personne ne peut te dicter ta conduite. C'est ta vie, et devant son déroulement, là encore, tu es seul. Nul n'a le droit de te juger, de te blâmer. Au moment suprême, au moment de faire le bilan de sa vie, une fois de plus, on est seul" .
Un constat terrible, mais il faut toute une vie pour l'apprendre et l'accepter. Merci Myo pour ce très beau billet.
Rédigé par : Celestine | 30 juin 2013 à 07:15
Mimi: C'est quelque chose que tu n'aurais jamais imaginé il y a un an ou deux... Et quelque part c'est rassurant de te lire dire ça...
Verveine: non, non, pas particulièrement. C'est juste un constat autour de moi et de mon incapacité à aider vraiment.
Cel: oui tu as bien compris. Mais le commentaire de ton amie est aussi un tremplin pour chercher en soi seul l'énergie de reconstruire, les autres étant malgré tout là comme tuteurs et marche-pied.
Rédigé par : Myosotis | 30 juin 2013 à 10:27
J'aime ce billet qui touche à l'essentiel mais je n'en rejoins pas la conclusion: on n'est pas seul, heureusement: on a toujours l'Espoir!
Rédigé par : delphine | 30 juin 2013 à 22:18
C'est vrai que j'ai beaucoup changé. J'ai appris à voir la vie autrement... parce que je sais maintenant que tout peut basculer d'un jour à l'autre. J'ai été très entourée mais je sentais qu'il fallait que je fasse le chemin toute seule, et je ne le regrette pas. Mais ça a été long !
Rédigé par : Mimi | 01 juillet 2013 à 08:26
Bonjour,
Un billet percutant et qui me touche. Je me permets de m'immiscer avec une phrase de Jean Rostand : "Être adulte c'est être seul".
Aussi entouré que l'on soit tout au long de sa vie, il y aura nécessairement un moment où l'on sera absolument seul à vivre le moment le plus crucial depuis notre naissance : notre mort. Autant s'y préparer en apprenant à accepter, jour après jour, notre solitude fondamentale...
Rédigé par : Pierre | 01 juillet 2013 à 23:35
Ca tombe "à pic" dans ce que je vis et pense: face à la mort lente mais imminente de mon père, je suis ombrageuse parfois parce que l'homme que j'aime habite loin et n'est pas près de moi, physiquement du moins. Et puis je réfléchis et sais qu'il ne pourrait rien faire: je dois vivre ce travail, parcourir ce chemin et oui... les autres ne sont que l'illusion d'un entourage.
Nous sommes seuls, et avons la force de l'être. C'est ça la grande vérité dans cette solitude.
Rédigé par : Edmée | 02 juillet 2013 à 08:03
Bonjour Pierre. Je dirais même plus: on devient adulte quand on a compris qu'on était seul....
Edmée: Tu sais que je n'ai jamais réalisé que tu étais rentrée seule en Belgique?
Disons qu'on essaie d'avoir la force d'être seul....
Rédigé par : Myosotis | 02 juillet 2013 à 23:13