"Tkt je gère !" Ils me l'ont tous dit avec un aplomb auquel j'ai cru. J'aurais dû traduire "Mayday mayday, je gère pas du tout !". Mais ils m'ont bien bluffée.
Bienheureux les parents des enfants qui gèrent tout seuls, se stressent juste ce qu'il faut pour se discipliner sans la moindre nécessité d'intervention. Quel est leur secret à ces enfants-là ? Auto-discipline innée ? Peur du ridicule ? Honte de l'échec ? Désir de plaire ? Réelle motivation ?
Je n'en sais rien. Je sais juste que je viens d'une fratrie de ce modèle-là mais que visiblement ces gênes-là ne sont pas passés à travers le tamis.
Alors bien sûr, on me balance: "Oui, mais toi, tu aimes étudier !". Mais non, je n'aime pas ça. Pas du tout. J'aime apprendre du neuf, ça oui, mais ce n'est pas pareil.
Et donc non, à part Anaïs qui, par amour ?, par fierté ?, par électrochoc post-échecs ?, s'est ressaisie avec brio, les deux autres n'ont pas le feu sacré des études. Ils écoutent les mauvais conseilleurs, ne croient pas en leur valeur, ou à l'inverse surestiment leurs forces, procrastinent à outrance et fuient la réalité.
Attention, ce sont tous les trois des personnes fabuleuses, aux qualités inestimables, qui deviendront encore plus extraordinaires avec la maturité s'ils veulent toutefois s'en donner la peine. Mais sur les bancs d'école, ils n'usent certainement pas le fonds de leurs jeans et quand par hasard ils y sont, rêvassent au fond de la classe.
Souvent, je me demande ce que nous avons raté dans notre éducation, dans notre approche de leur scolarité. Avons-nous été trop présents, trop absents, avons-nous trop "géré" à leur place, empêchant une prise d'autonomie, les avons-nous laissés trop libres, avons-nous été trop sévères, trop exigeants, pas assez stricts ? Je suis bien incapable de le dire. J'ai envie de dire que nous avons été et fait tout cela à la fois. Et donc ?
Je suppose que dans une dizaine d'années, ces considérations seront bien futiles à nos yeux, au vu des belles personnes qu'ils seront restés mais aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de me remettre en cause.
On se remet toujours en cause ... C'est vrai que dans quelques années, on n'y pensera plus (j'espère !), mais c'est difficile.
Mais tu sais, ça a toujours l'air d'aller tout seul chez les autres, mais est ce que ça va vraiment tout seul ???
Bises réconfortantes (ici aussi il y en a un qui galère ...)
Rédigé par : ms | 06 juillet 2014 à 10:38
On est, aussi - ne l'oublions pas - dans une société qui culpabilise à tour de bras. On est une mère ignoble si on laisse traîner de gros microbes effrayants dans la cuisine alors qu'un spritch de Lysol sauverait notre famille de maladies immondes. On n'offre pas assez de "temps de qualité" à notre famille (alors que Lysol, le surgelé et l'aspirateur font tout pour nous).
Tu as fait , comme m'a dit ma mère... "ce que tu as pu". Si tu t'es trompée, ils auront toute la vie pour réparer. En attendant, jusqu'à ce qu'ils la prennent en main, cette vie, c'est toi qui "répare" et leur casse et la tienne :)
Rédigé par : Edmée | 06 juillet 2014 à 13:17
Il est bien difficile d'être parent et nous faisons ce que nous pouvons pour guider nos enfants dans la direction qui nous semble la meilleure, à tâtons et sans mode d'emploi.
Il est bien difficile de trouver le juste équilibre entre l'apprentissage de l'autonomie et la guidance... Tu as raison, dans quelques années il ne restera de ces années difficiles que les qualités humaines de nos enfants, et c'est bien cela qui est important. Mais je comprends, et nous en avons déjà parlé, ce que tu peux ressentir aujourd'hui.
Rédigé par : isa | 06 juillet 2014 à 15:14
Ms: Bon, tu me rassures, j'avais l'impression que tu avais un trio gagnant :-)
Edmée: Tu as raison, on fait du mieux qu'on peut, ou du moins comme on pense le mieux. Mais tous les parents se trompent un jour, c'est sûr.
Isa: c'est sans doute ce que je trouve le plus difficile, le juste équilibre entre le lâcher prise et la guidance....
Rédigé par : Myosotis | 07 juillet 2014 à 18:37
Toute a mon bonheur de la réussite de ma fille, j'ai oublié de te dire que j'ai un " t'inquiète je gère" à la maison. Et que je retiens la précieuse leçon que tu donnes dans ce billet. Chaque enfant est différent, et il faut le prendre pour ce qu'il est sans trop culpabiliser.
Parce que la vie, finalement, ça réserve quand même des surprises.
Et que j'ai confiance. On leur a donné de l'amour, c'est un ferment qui ne faiblit pas.
Je t'embrasse ma douce Myo
Rédigé par : Celestine | 08 juillet 2014 à 00:15
Cel: Toi aussi donc, ma soeur ? :-) Tu me rassures comme Ms. Mais je te confirme, j'ai confiance malgré tout.
Rédigé par : Myosotis | 09 juillet 2014 à 22:09
"T'inqiète" comme je l'ai entendu, comme si on avait des raisons !!!! Deux garçons, une fille 3 parcours totalement différents, mais l'essentiel est la confiance et l'amour qu'on leur donne, je crois....
Rédigé par : manoudanslaforet | 10 juillet 2014 à 11:14
Bonjour Manou: On s'inquiète pour rien, c'est bien connu :-).
Rédigé par : Myosotis | 12 juillet 2014 à 21:15