Le matin, quand on se quitte, on pense se revoir le soir, a priori. On devrait parfois penser qu'après tout, ce n'est pas aussi sûr que cela. Loin de moi l'idée de vous faire tout un laïus sur le sujet en vous recommandant chaudement de ne jamais se quitter sur une dispute, un mauvais mot, une exaspération. Je serais plutôt mal placée, moi qui me fâche un jour sur trois lorsqu'on me demande, sur le pas de la porte, 2 euro pour un sandwich ou qu'on me supplie de signer le bulletin pendant que je me lave les dents.
Non, là n'est pas mon propos. Mais je me suis pourtant fait cette réflexion vendredi dernier. Je suis allée déjeûner avec une collègue, devenue amie sur le tard - à vrai dire ses deux dernières semaines de présence au bureau -, collègue qui nous quitte et s'envole demain pour la.... Nouvelle-Zélande (Wellington). Au moment de se dire au revoir (au revoir ??, vraiment ??), on s'est rendu subitement compte qu'elle ne reviendrait plus en Belgique. Elle est Australienne, a épousé un Belge qui travaille à Hong-Kong, sa mère vit encore à Adélaïde et la dernière personne qui la retenait en Belgique était une tante de son mari qui vient de décéder. Elle ne reviendra donc probablement plus en Belgique et je n'ai aucune idée du jour où je retournerai en Nouvelle-Zélande (même si ce n'est pas l'envie qui manque).
Et un peu prise de court, un peu nouée à la gorge, je lui ai dit en l'embrassant: "See you one of these days years...." Et je me demande si je la reverrai jamais....