Dernier weekend avant les vacances. J'ai eu envie de réunir les enfants pour un dernier brunch d'été avant de partir. Evidemment, je ne sais pas faire simple, j'aime trop mettre les petits plats dans les grands. L'Homme s'y met aussi et veut mettre les grands plats dans les petits. Tout cela demande malgré tout une certaine organisation et un timing suisse. Sans compter qu'il me fallait caser le coiffeur et la coupe d'avant vacances. Alors quand des amis appellent pour manger un petit bout le soir pour nous voir encore une fois avant les vacances, je panique bêtement. Bien sûr, j'ai envie de les voir aussi mais ils ne rentrent pas dans mon planning. Je me sens totalement envahie par le stress. Je sais qu'il faut aussi préparer la réunion de copropriété où L'Homme ira avec celui de Sis'cile représenter ma maman. C'est la première fois et ce n'est pas un dossier facile, un minimum de préparation s'impose. Tout mon coeur voudrait accepter l'invitation mais toute ma tête repousse violemment cet élan du coeur. Je finis par refuser parce qu'"elle" me dit toujours de dire les choses sincèrement et de penser parfois à moi et dès cet instant, tout s'apaise. Mais je crois bien qu'elle a eu quelques difficultés à comprendre mon choix.
Plus tard dans la journée, nous recevons l'appel d'une autre amie qui nous annonce que son mari, notre ami, atteint d'une leucémie, a vu le médecin qui lui a annoncé la fin des prolongations. Il est maintenant en sursis et souhaite nous voir si possible avant notre départ en vacances, sinon très vite après. On convient d'une date à notre retour. Mais au petit matin, je me suis ravisée. Et nous avons convenu de nous voir le dimanche soir.
Le dimanche, dès onze heures, tous les enfants, les originaux, les beaux et les petits nous ont rejoints pour le maxi-brunch de Bonnie et Nonno. Le plus délicieux de tout était bien entendu le moment passé ensemble, les retrouvailles de Zules et Fofo, les voir tous réunis et si bien assortis. Tellement meilleur que ce qui se trouvait dans l'assiette, ce qui n'était déjà pas négligeable.
Et le soir, nous sommes allés voir cet ami, un noeud à l'estomac, ne sachant pas si nous allions lui dire au revoir ou adieu. Parler de tout et de rien, de son traitement, de sa fatigue, de son désir de profiter encore un peu d'elle, de ses enfants, de ses petits-enfants, d'écrire ses mémoires, de son chagrin à elle qui aurait encore bien signé pour 20 ans de plus avec lui, du déménagement qu'ils devaient faire mais qu'elle fera sans lui.... Leur fille était là, enceinte d'un petit-fils qu'il ne verra sans doute plus et leur fils nous a rejoints et nous avons parlé d'un pain à la croûte sublime d'un nouveau boulanger installé en ville et du champagne que nous lui avons apporté et qu'il trouvait "long en bouche".
On est repartis, le coeur dans les chaussettes, presque embarrassés d'être si vivants.