Six semaines de pioux à la campagne. A raison de trois, cinq ou six à la fois. Selon les semaines. C'est rock and drôle. La première semaine, ils étaient trois. Deux frères et une cousine. J'avais préparé un paquet d'activités, me disant que ces trois là se retrouvaient dans cette configuration pour la première fois et que c'était pas gagné. Et bien pas du tout. Ils ont passé une semaine extraordinaire. Le plus grand s'occupait des deux plus petits ou les laissait jouer ensemble un petit temps. A aucun moment, je n'ai dû sortir de jeux de mon sac à malices.
La deuxième semaine, c'était un peu plus compliqué. L'aînée rentrait d'un camp de Baladins et comme tous, dans ces cas-là, a été envahie par le blues de l'atterrissage le premier jour. Au grand dam de son cousin qui n'attendait qu'elle pour que les vraies vacances commencent. Heureusement, le deuxième jour, le bonheur de la cousinage a repris le dessus. Mais malgré tout la différence d'âge entre l'aînée (8 ans) et le plus petit de cette troupe (4 ans) s'est fait sentir. Le matin, ils arrivaient à jouer seuls, l'après-midi j'ai sorti mes cartes.
La troisième semaine, numéro 6 est arrivée. Ses deux ans et demi ne l'ont aucunement empêchée de se mêler à la bande. Elle n'a eu visiblement aucune intention de se laisser écarter."Ma aussi" était sa devise.
Pendant ce temps, l'Homme assure les courses, les repas et réussit à consacrer un peu de temps au jardin et à la remise en état des volets. Il n'a peut-être plus 20 ans ni 30 mais il assure bien. Moi j'arrive même à nettoyer un peu la maison et je garantis le repassage de tout ce beau monde.
C'est rock and drôle parce que oui, c'est fatigant et en même temps, il ne se passe pas un jour où je suis reconnaissante à mes enfants de me laisser les leurs tout ce temps parce que oui, c'est tellement drôle. Même quand je me fâche, je ris in petto. Enfin, pas toujours, mais presque.
Pour six, l'organisation devient quasi militaire.
Chaque matin, six sets de vêtements sont prêts, histoire d'éviter les choix personnels du t-shirt qui est bien sûr l'avant-dernier de la pile qui, ça ne ratera pas, s'écroulera comme un château de cartes. Et ça, multiplié par 6 tous les jours, non merci. Chaque matin, c'est petit déjeuner tartines confiture. Oui mais, ils ont le choix entre beurre, pas beurre, confiture de reine-claudes, gelée de pommes, gelée de mûres, gelée de groseilles. Et bien sûr, à chaque tartine, la commande change. Puis il y a ceux qui ne répondent pas tout de suite, la tête encore dans les nuages, ceux qui changent d'avis alors que j'ai déjà commencé à beurrer - non pas beurre -, ceux qui veulent de la gelée de pommes sur le côté gauche de la tartine et de la reine-claude sur le côté droit, ceux qui veulent la même chose que l'autre - mais moi j'ai déjà oublié -, etc....
Chaque matin et chaque soir, il y a le brossage des dents et la guerre des dentifrices - "c'est le mien qu'il a pris", "j'arrive pas à pousser", "je trouve pas mon dentifrice", "elle a pris ma brosse à dents". Celui qui combine le pipi et le brossage de dents, celle qui part systématiquement dans la chambre pour se brosser les dents, celui qui est trop petit pour cracher dans l'évier et qui en met partout, celui qui poursuit les autres avec sa brosse à dents électrique.
Chaque soir, il y a le choix de l'histoire à raconter et la place à se faire sur les genoux, à côté de moi ou derrière moi. Chaque soir, le choix de la chanson pour chacun et les autres qui m'aident pour les paroles quand je cale, ou ceux qui musent un autre air pour me distraire. Chaque soir, les doudous à trouver, les gourdes à remplir.
Et du matin au soir, des jeux d'intérieur, des jeux d'extérieur, des jeux d'eau, des jeux de rôles, des courses, des moments d'ennui, des dessins animés les jours de pluie.
Bref, bien fatigant mais bien rigolo aussi.
On est rentrés pour fêter l'anniversaire de Quentin ce mercredi et celui de Maoh dimanche. Pour ramener Sappho et Lémoni qui partent pour l'ile de Groix. Pour permettre à Jules de faire les examens préopératoires avant l'amygdalectomie de la semaine prochaine.
On retourne à la campagne dimanche soir avec deux enfants seulement. Les deux doigts dans le nez, ça. Enfin pas devant les enfants tout de même ;-)