Revue littéraire de ces vacances (à la demande d'Isa):
Comme d'habitude, j'en ai emmené beaucoup trop mais cela ne fait rien, les piles de livres sont là pour me rassurer tout comme pour me permettre de choisir.
Cet été, j'ai lu:
L'art de l'essentiel de Dominique Loreau: J'avais déjà lu "L'art de la frugalité et de la volupté" avec un tel enthousiasme que dans la foulée, j'ai acheté les 3 suivants: l'art de l'essentiel, l'art de la simplicité et l'art des listes. L'art de l'essentiel est plus répétitif et une fois qu'on a compris l'idée (à savoir vider, jeter "l'inutile et le superflu pour faire de l'espace autour de soi"), le livre a un peu de mal à nous tenir en haleine. On pourrait presque lui reprocher ne pas aller à.... l'essentiel. Mais en même temps, comme l'idée me parlait beaucoup, cela ne m'a pas trop dérangé de la lire à toutes les sauces. Je n'ai pas adhéré à tout mais il reste suffisamment parlant pour que je vous le recommande.
Le Cercle littéraire des Amateurs d'épluchures de patates de Mary Ann Schafer: Un très joli roman, au nom très rigolo, construit sur le mode épistolaire, plein de charme, de tendresse, d'humour plutôt anglais. Des personnages attachants. Le tout sur l'île de Guernesey, tellement bien décrite qu'elle a rejoint ma liste d'endroits A VOIR ABSOLUMENT. Des références littéraires multiples qui donnent envie de lire les grosses pointures des siècles derniers, ce qui, en ce qui en me concerne, est un exploit (j'aurais plutôt tendance à zapper la littérature ancienne). A lire. Vraiment. En un jour, maximum deux.
Filles de nos mères, mères de nos filles de Sandrine Dury: Très bof bof. J'avais acheté le livre au mois de mai pour la fête des mères et puis, je me suis ravisée, Dieu merci, en me disant qu'il valait mieux lire avant d'offrir. On ne sait jamais des fois que ce serait c.... Et bien ça l'était. Je me suis efforcée de le lire jusqu'au bout, fidèle à mon habitude, et je ne suis pas parvenue à trouver la moindre ligne qui m'ait parlé ou qui m'ait appris quelque chose. Rien, nada. Jamais un livre n'a transité si peu de temps entre mes mains. Il est déjà sur les rayons d'une bouquinerie. J'espère qu'ils ne le revendront pas trop cher. Rien de tel qu'une journée à Paris avec sa môman pour la fête des mères !
La deuxième lune de miel de Joanna Trollope: Tout tourne autour du syndrome Tanguy. Une famille standard, un couple qui s'aime, trois enfants adultes dont deux déjà partis et le petit dernier qui vient de fermer la porte. Evidemment, j'ai accroché tout de suite, pas difficile pour moi de me projeter dans le coeur de cette maman, couchée sur le lit, même pas refait, de son dernier enfant, revivant les 25 dernières années où ils formaient "une famille". Le sentiment de ne plus exister, de ne plus avoir de rôle, que ressent cette maman, ne m'est pas aussi familier mais je la comprend. Le père qui ne voit dans ce dernier départ que l'occasion rêvée de récupérer sa femme pour lui et de démarrer une "deuxième lune de miel" est très touchant, surtout quand l'un après l'autre les enfants reviennent, à son corps défendant, demander asile sous le toit familial suite à différents déboires financiers, sentimentaux ou relationnels. Roman un peu facile mais agréable et rapide à lire.
Autobiographie d'Alice Toklas de Gertrude Stein: C'était pas un livre à moi, c'était un livre que Maïté lisait. Je le trouve super mal écrit, voire super mal traduit, mais il paraît que c'est un style qui plait. Mais je l'ai lu malgré tout non sans un certain plaisir. Gertrude Stein était un écrivain américain vivant à Paris et grande collectionneuse de tableaux, amie proche de Picasso, Cézanne, Matisse et d'autres peintres de cette époque. Alice Toklas était son amie et secrétaire et l'autobiographie de cette dernière n'est finalement rien d'autre que la biographie de la dite Gertrude. L'intérêt majeur que j'y ai trouvé c'est le récit de la vie dans ce milieu-là à cette époque-là de 1905 à 1920, la montée en puissance de ces peintres, la naissance du cubisme et toute la révolution artistique du début du siècle. Finalement, assez passionnant.
Unaccustomed heart de Jhumpa Lahiri: J'ai tout simplement adoré. Huit nouvelles racontant toutes l'histoire personnelle d'immigrants bengalis aux Etats-Unis, généralement de seconde génération et particulièrement bien intégrés mais qui vivent, chacun à leur manière, le décalage entre leur vie "occidentale" et un certain ancrage accepté ou non dans la tradition bengali, qu'elle soit naturelle ou imposée par des parents soucieux de maintenir les racines. Conflits et déchirements de personnalités fragiles et fortes à la fois. De belles histoires, parfois douloureuses, toujours tendres, avec en filigrane l'amour sur plusieurs gammes: un fils pour sa mère, une soeur pour son frère, une femme pour un homme, un homme pour sa femme, une fille pour son père, un père pour sa fille, .... Cadeau de Lola, migrante de première génération, tiraillée entre ses racines ici et sa vie et ses enfants là-bas....