La liste de Rome selon Charles Dantzig (Encyclopédie capricieuse du tout et du rien):
A Rome, les palais sont lourds, mais roses. .../... dans le fatras des petites cheminées et du linge qui sèche, il y a toujours un pin parasol et deux coupoles en ananas. Le profil de Rome, ce sont des cyprès se découpant en haut d'une colline. .../... Il pleut. Aussitôt des Hindous surgissent, vendant à la sauvette des parapluies pliants. Cela n'arriverait ni en France ni en Espagne, je crois. En France, par mépris du pratique, en Espagne, par orgueil. .../... La mode des trois-quarts matelassés bleu marine ne passe pas. C'est l'uniforme du bourgeois romain. .../... ville de places plus enthousiasmantes les unes que les autres, .../...
La liste de Rome selon moi:
Une journée magnifiquement ensoleillée, éclairant les façades roses des palais d'une manière absolument divine, le farniente et la dolce vita à l'italienne, pure flânerie dans les rues de Rome sans d'autres attentes que le coin de la rue, des cappucini en terrasse ou au café Greco à tomber, une orgie de saveurs entre les carciofi alla giudea, les arancini, la burrata, les puntarelle, les fleurs de courgette, les linguine con gamberi, asparagi e provola affumicata, un peu de lèche-vitrines dans la via dei Condotti, une promenade nocturne dans le Trastevere, une glace aux marrons glacés con la panna chez Giolitti, une pluie de fin de nuit ce matin et effectivement un vendeur à la sauvette devant l'hôtel ce matin. Une journée plus grisouillette hier mais pourtant jolie malgré la grosse déception proportionnelle à l'attente que j'avais par rapport à la chapelle Sixtine. Une foule terriblement oppressante qu'aucun compte-goutte ne retient et qui s'engouffre à plus de 500 touristes, ensardinés dans cette chapelle où le recueillement est totalement impensable malgré les "Silence please" et les "Chuuut" tonitruants des gardiens. Toute la beauté du travail de Michel Ange est inaccessible dans ces conditions. J'en suis sortie toute déconfite.
Mais la ballade vers la villa Borghese m'a réconciliée avec la beauté.
Bien sûr, un weekend à Rome à deux peut être très romantique mais si l'on ajoute un Italien, Romain pour un quart et la femme la plus élégante de la planète, tous les deux, compagnons de voyage parfaitement en harmonie avec notre rythme et esthètes jusque dans les moindres détails, le weekend prend des allures d'hymne à la beauté, à l'art de vivre et à la dolce vita.