Mardi vert bio:
Petit resto avec Joséphine. Elle nous avait choisi cette fois un resto bio branché où la carte annonce la couleur: entrées ou plats sattviques (végétalien ou végétarien) et entrées ou plats radjasiques (carnés). Absolument divin. Moi qui suis en plein trip alimentation saine, j'étais aux anges. Bien sûr, quand j'ai lu ces deux mots un peu ésotériques sur la carte, j'ai froncé les sourcils, je ne suis pas trop puriste. A la fin du repas, on a papoté une bonne demi-heure sans que personne ne vienne nous fourrer sous le nez, à peine la dernière bouchée avalée, la carte des desserts. Mais au bout d'une demi-heure, on s'est quand même un peu étonnées. Quand on a vu d'autres clients prendre un thé, on s'est timidement lancées. Le garçon est venu nous apporter la carte des thés et nous avons pu lire:
La maison ne sert pas de café en raison de sa toxicité. Nous ne servons également pas de dessert que nous trouvons peu approprié après un repas qu'il alourdirait inutilement.
Bon, ben nous voilà prévenues. C'est pas ici qu'on emmènera nos hommes, l'un Italien (per chi una cena senza caffé, beuh) et l'autre complètement coffee-addict.
Ceci dit, j'ai lu avec effaremment cet après-midi sur leur site un article de soutien à Guy-Claude Burger, le grand maître de l'instinctothérapie, accusé de viol d'un jeune garçon, dans la droite ligne de sa théorie "laisser l'instinct nous guider". Une semaine plus tard, mon délicieux ""Filet de saumon label rouge de France farci aux olives vertes et orties, crème d'artichaut et garam masala montée à l'huile de pépins de raisins, sauce crue aux herbes fraîches " me revient avec un goût amer.
Mercredi bleu violacé:
La déchirure au mollet de la semaine dernière ne s'atténue pas, au contraire. Une ecchymose bleu violacé est apparue au niveau de la cheville. Je me suis donc décidée à appeler un médecin du sport que je rencontrerai lundi prochain. Privée de badminton donc jusqu'à nouvel ordre. Je broie du noir.
Vendredi bleu gris:
Paris sous la pluie, avec deux amies. Retrouvailles pendant des heures dans un petit bistrot, quelques boutiques, déjeûner interminable blablabli blablabla, re-shopping sur l'autre trottoir. En gros, on aura passé la journée rue du Cherche-Midi.
Samedi arc-en-ciel:
Gay pride annuelle sous nos fenêtres. En soi, je souscris. C'est quand même ce genre de manifestation qui a permis la reconnaissance de toute la communauté homosexuelle au sein de laquelle je compte beaucoup d'amis et de chouettes collègues. Je regrette juste que cela se passe toujours au mois de mai, alors que les enfants sont en pleins examens et que trois heures de giga-décibels au point que nos vitres menacent l'explosion à tout moment. Mais ça, c'est juste anecdotique. Par contre, au fil des années, cette manifestation a perdu le caractère bon enfant qu'elle avait, du moins à Bruxelles. Et la gay pride est devenue la sex pride. Pourtant je ne suis ni bigotte ni nunuche (on ne fête pas des noces tango d'Argentine en étant une sainte n'y touche surtout pas) mais la pudeur publique en a pris un sérieux coup hier et, même si j'aime bien les déguisements, aussi légers soient-ils, genre carnaval de Rio ou Moulin Rouge, j'ai eu un peu de mal à supporter trois heures de nichons et autres trésors à l'air se trémoussant sous mes fenêtres non stop. D'accord, j'étais pas obligée de regarder (et non, je ne suis pas restée trois heures à la fenêtre) mais j'ai souffert un peu du symptôme du "jusqu'où, mais jusqu'où vont-ils oser ?". Je leur en veux surtout de desservir à ce point l'image d'une communauté.