On s'est offert ce dimanche, Anaïs et moi, une conférence sur la cérémonie du thé au Japon. Le conférencier était un maître de thé belge, mais formé par un grand maître du thé au Japon.
Il a commencé par nous faire une démonstration de la cérémonie du thé en elle-même dans un pavillon de thé reconstruit dans un musée. Tout est reproduit à l'identique, à l'exception malheureusement du foyer de braises que, pour des raisons évidentes de sécurité, il n'a pas été possible d'installer. Et donc, premier couac, il apporte l'eau chaude dans deux grandes bouilloires électriques en plastique. Là déjà, je sens les mâchoires d'Anaïs et les miennes se crisper.
Ensuite, dans un silence religieux, il accomplit tous les gestes parfaits et souvent codifiés de la cérémonie du thé. Chaque ustensile a sa raison d'être, aucun n'est superflu. Ils atteignent un niveau de raffinement dans la simplicité qui rejoint pratiquement la perfection. Il y a également dans le pavillon de thé un bouquet de fleurs, placé dans une alcôve qui représente l'instant éphémère et la condition humaine (on ne choisit pas la fleur qu'on coupe dans le jardin, on prend une fleur telle qu'elle est avec sa beauté mais aussi avec ses imperfections).
Une fois la cérémonie terminée, il nous offre une douceur japonaise à base de haricots rouges et un bol de thé macha dont il a fait mousser la poudre à l'aide d'un petit fouet en bambou. On rit un peu, tant le parfum de ce thé nous rappelle le gazon fraîchement tondu et accessoirement la "soupe d'herbes" que l'on préparait, enfants, dans le jardin. C'est inhabituel mais j'aime assez.
Ensuite, le maître de thé nous a expliqué par le menu les grands principes de la Voie du Thé (saviez-vous que la cérémonie du thé est un art martial, tout comme l'ikebana (l'art floral japonais) d'ailleurs ?), les gestes, les codes, les nombreuses fêtes célébrées au Japon qui font toutes l'objet de cérémonies du thé, les traditions japonaises et tant et tant d'autres choses. Deuxième couac, le conférencier doit se moucher et sort de sa poche un mouchoir en tissu dont l'état de fraîcheur est proche de celle d'un paillasson un jour de neige en ville. Là, je sens le nez et les lèvres d'Anaïs et les miennes se pincer. Quoi, lui qui accomplit des gestes d'une pureté exemplaire pendant la cérémonie, se laisse aller à une telle ... indignité ? Heureusement que son érudition me fait oublier ces deux petits impairs.
Deux heures plus tard, on repart heureuses d'être venues, gourmandes d'en savoir plus, d'apprendre encore et encore. Un dimanche zen....