Une semaine à 15 en Croatie: 4 enfants, 9 adultes et 2 adulescents. Commencer les vacances par une bulle de mer sur un voilier avec d’autres, amis proches certes mais avec qui on n’a jamais partagé une semaine de vacances, reste un exercice périlleux. Mais malgré nos appréhensions à tous, cette semaine a vraiment été parfaite. Avec des oh! et des bah ! comme il va de soi.
Les bah !
- Après 22 heures de route ininterrompue dont 6 de nuit, une ou deux heures de repos dans des conditions plus qu’inconfortables – l’Homme se surestime toujours et refuse toujours de s’arrêter dans un motel et d’abandonner sa voiture chargée comme un oeuf à la malveillance de mauvais bougres en mal de bagages intéressants - , nous sommes arrivés dans la marina où nous attendait le caïque. Il nous a fallu une heure et demie pour le trouver en plein soleil de midi, épuisés et tiraillés par un besoin de plus en plus urgent. Autant dire que ma première impression du bateau était loin d’être éblouissante. Et l’étroitesse de l’espace a cristallisé toutes les tensions des dernières 24 heures. Je ne me voyais pas passer les sept jours suivants dans un espace aussi petit. Après une nuit d’un sommeil plus ou moins réparateur et une mise à jour des paramètres spatiaux de mon corps, je me suis habituée et organisée.
- L’absence de résultats concrets du régime pré-vacances commencé en avril et les effets de plus en plus manifestes de l’âge m’ont plongé dans un état de déprime difficilement maîtrisé. J’apprends donc à me ceinturer du pareo chaque fois que je m’assieds, à ne plus m’asseoir en tailleur, à me tenir plus droite. Mais c’est surtout en photo que le choc est grand. En prime, chaque fois que je voyais une photo de ma fille, mon oeil, qui commence à fléchir lui aussi, me prenait en défaut et je pensais que finalement j’avais de beaux restes pour me rendre compte une demi-seconde plus tard que ce n’était pas moi mais elle, la jolie brunette souriante. Grrrr !
- Le réveil à l’aube de l’Homme en vacances est la chose la plus désagréable qui soit. Pour moi, pas pour lui. Toute l’année, il se lève après moi. Surtout le weekend où le décalage est souvent d’une heure ou deux. Mais en vacances, son rythme s’inverse. Il ne veut rien perdre, le lever du soleil, les photos du matin, la paix de la nature autour de lui avant le lever de tous les autres, le plongeon dans une mer sans rides, pas une miette de ses vacances n’est à perdre. Mais moi, je veux dormir et cet homme qui se lève, se douche, se mouche, se rase, se tartine de crème solaire, prépare son sac photo en essayant de faire le moins de bruit possible mais en faisant un tintamarre de tous les diables, cet homme me brouille le teint dès le matin. Je me retourne, essaye de retrouver le sommeil mais généralement rien n’y fait, Morphée s’est fait la malle et je n’ai plus qu’à poser le pied – gauche – par terre.
Les oh!
- La couleur turquoise de l’eau ! Une mer pas toujours très chaude mais transparente, limpide, magnifique. A moi qui ne nage pas, Cat a prêté une bouée et j’ai pu les accompagner “à la nage” vers une petite plage bien sympathique. Un vrai moment de bonheur.
- De jolis petits ports, des baies enchanteresses où se réveiller le matin, des petites balades sans autre but que de trouver un glacier pour les petits (et les grands), une petite église très claire, de jolis points de vue pour le zoom de l’Homme, des parties de tavli (backgammon), de cartes, de loup-garou, de Uno, de Lobo77, des concours de plongeon, des lézarderies sur la plage avant du bateau où la seule préoccupation se résume à s’enduire d’indice 30 suffisamment souvent et de compter les enfants encore plus souvent, une vie de petite sirène qu’on aurait bien prolongée de quelques jours...